Photo Boub'Bullet
LE POISSON FRAIS DU CHOUR


ENCORE DES TOUTES NOUVELLES NOUVELLES nouvelles photos de la soirée, normalement réservées aux salariés ... dans la rue brique "Mes exclus Lulu"

... ET LA VIDEO DE MON SPEECH !!!


Dans la rue brique "Des news de François" :

Les vidéos et photos de la remise du trophée de vainqueur du Vendée Globe, samedi 11 mai aux Sables-d'Olonne

Ainsi que de nouveaux extraits vidéos de François






LE VENDEE GLOBE CONTINUE pour Alessandro, Tanguy, Jean et les autres

Dimanche 24 Février 2013


Une vidéo avec l'extraordinaire Jean Le Cam,
s'éclatant (avec Bernard Stamm au 1er plan)
sur la piste de danse !!!...


Mon p'tit bourru, à terre comme en mer,
pousse une gueulante contre les abrutis
qui crachent leur venin sur les réseaux sociaux,
planqués derrière leur anonymat



Une vidéo plus ancienne de son arrivée aux Sables



Plein de vidéos de l'arrivée d'Alessandro Di Benedetto








Alessandro reçoit un César de la mer



INTERVIEW D'ALESSANDRO DI BENEDETTO 
DE RETOUR A TERRE

"Vous m'avez ému aux larmes"

Sa volonté durant la course
La volonté n’a pas manqué durant la course et je crois que les gens le savent bien. Tout le monde m’a soutenu et je suis vraiment content. Il n’y pas que le côté sponsoring dans le Vendée Globe, ni le côté sportif. Si on arrive à donner du plaisir aux gens, c’est magnifique. Si on arrive à faire ressortir quelque chose d’unique ne serait-ce qu’à une personne, cela me rend vraiment très content et me suffit.

Son parrain
Mon parrain, VDH (Jean-Luc Van Den Heede), c’est un peu le symbole où l’un des plus grands du Vendée Globe. J’espère que je l’ai rendu très fier. Pour moi, c’est un grand honneur d’être associé à lui que ce soit sur le plan sportif ou moral.


Sa pudeur sur ses problèmes à bord
Les vrais soucis, je les ai racontés. Ma montée au mât alors qu’il y avait de la houle, c’était une erreur que je ne referais pas à ce jour. Je n’étais pas bien préparé et n’avais pas l’expérience pour savoir que je n’aurai pas dû le faire. Heureusement, il ne m’est rien arrivé. On risque notre vie mais ça fait aussi partie de la course. On ne fait pas une régate côtière, c’est un vrai tour du monde. Les petites galères font partie de la navigation. Pour moi, les choses vraiment importantes, ce sont des choses graves qui arrivent au bonhomme ou au bateau. Le reste, il n’y a pas besoin d’en parler. Et tous mes problèmes n’ont pas dépassé un certain seuil, il n’y a jamais eu de peur ni de panique. Même quand je me suis fait mal à la côte, le docteur m’a tout de suite rassuré et je me suis dit que tout était bon.


Ce qu’il aura appris
Le Vendée Globe est quelque chose d’extraordinaire. Ces quelques mois de préparation et de course valent 15 ans dans la vraie vie. Il fallait que je monte tout un projet mais j’ai rencontré des gens incroyables. J’étais le manager et le responsable de mon projet, c’était quelque chose de nouveau. C’était comme gérer une petite entreprise. On a été confronté à certains problèmes mais on a su passer par-dessus grâce à vous, à votre solidarité. Un exemple simple : quand je faisais voyager mon mât dans les Sables, je n’ai rien payé et les gens sont venus nous aider naturellement. Même les voitures ne klaxonnaient pas. Ça vous montre à quel point les gens ici sont généreux.

Sa motivation
Je n’ai jamais rencontré de psychiatre et il est peut-être temps de le faire (rires). Ce qui me motive, je pense que ça vient de mon éducation et de l’environnement dans lequel j’ai évolué enfant. Il y a aussi la passion mais je pense que ce sont les parents et l’entourage qui te mènent dans un chemin et vers la façon d’être que tu auras toute ta vie. L’entourage est très important dans la construction d’une personne. Ils permettent aux enfants de découvrir diverses passions.

L’aspect compétiteur
Je pense qu’on se forme à la course depuis tout petit. Il y a une école. Mais on peut faire des exploits et vivre de grandes aventures sans avoir suivi un parcours de régatier. Moi j’avais envie de découvrir le monde et c’est ce qui m’a poussé à faire un tour du monde en 6,50 avec des records homologués. Pour l’aspect compétition de la course, je pense que c’est faisable mais ça ne me tente pas spécialement. Je ne ferai pas de courses comme le Figaro. Je suis plus attiré par le large, par le tour du monde et les trois caps (rires). Je ne sais pas si je serai là dans quatre ans mais j’en ai envie. Je pense que c’est bien d’avoir d’autres projets également. On verra comment évolue la course, si on se dirige vers la monotypie. Moi ce que j’aime, c’est la différence entre les marins, entre les bateaux.

Ses futurs projets, voire un tour du monde à l’envers
Je n’ai pas forcément envie de faire le tour du monde à l’envers. Avoir le vent de face dans le golfe de Gascogne n’est pas ce qu’il y a de mieux (rires). La mer est vraiment difficile, elle peut te tuer à n’importe quel moment et c’est vraiment un exploit extraordinaire. Pour le moment, ce n’est pas quelque chose qui me tente mais c’est malgré tout une performance très intéressante.



Son passage de la ligne
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, j’ai vécu un moment intense et je le garderai à vie. Vous êtes merveilleux et le Vendée Globe existe grâce à vous. Vous êtes passionnés par le sport, la nature et ce n’est pas donné à tout le monde. Pendant un tour du monde, on peut mourir à chaque instant et au final, on fait quelque chose d’extraordinaire qu’on partage avec des personnes extraordinaires. Vous êtes magnifiques et c’était un moment merveilleux que je vais garder dans ma boîte à bons souvenirs.


Sa nourriture
La cuisine, les sucreries et la nourriture en générale sont très importantes pendant un Vendée Globe. Ça nous permet de tenir dans les moments difficiles et de garder le moral.
L’engouement du public
J’ai découvert ça au fur à mesure. Ça m’a donné beaucoup d’énergie pour tenir dans cette course. Je vais essayer de trouver le temps de remercier tout le monde mais je n’ai pas eu le temps de regarder tous les messages. C’était très émouvant de lire tout ça et vous m’avez souvent ému aux larmes. Merci à vous.

La comparaison entre le 6,50 et le Vendée Globe
Chaque expérience dépend toujours de ce qu’on vit en mer. Mais du point de vue difficulté, j’en ai eu beaucoup plus en 6,50 que sur un IMOCA. A certains moments, en 6,50, je me préparais à perdre le mât, la quille... Alors que pendant la course, j’ai fais des pointes à plus de 30 nœuds et j’y ai pris plaisir. Sur le 6,50, je me demandais toujours si j’allais être en vie le lendemain. Sur un Vendée Globe il y a aussi le rapport avec les autres concurrents qui entre en jeu. Et au niveau confort, c’est totalement différent. Sur Team Plastique, je pouvais courir sur le pont et me tenir debout par endroits. Alors que sur le 6,50 je ne pouvais même pas m’allonger correctement. Donc si je dois comparer les deux, j’ai trouvé le Vendée Globe plus facile. Sur le Vendée Globe, on part pour revenir et je me suis senti beaucoup plus en sécurité cette fois.





Vendredi 22 Février 2013
104e Jour de course



Ca y est !
Avec l'arrivée du dernier concurrent,
un de nos chouchous, et l'un des plus valeureux,
Alessandro Di Bendetto,
le Vendée Globe 2012-2013 
est officiellement terminé !

Toutefois, le blog reste ouvert ...
J'y compilerai les news de François Gabart jusque ... mi-avril ...


 (Photo Jean-Marie Liot)

(Photo Olivier Blanchet)

Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe vendredi 22 février à 15h 36mn 30s, heure française. Il prend ainsi la onzième place de la course en bouclant sa course en 104j 02h 34mn 30s, soient 26 jours de plus que François Gabart.
C'est le plus petit écart entre le premier et le dernier en 7 éditions.

Arrivé vendredi aux Sables d’Olonne avec 26 jours, 17 minutes et 50 secondes de retard sur le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013 François Gabart, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), onzième et dernier de cette édition, signe le plus petit écart de l’histoire de l’épreuve avec le premier. La précédente marque de référence datait de 1997 : 34 jours d’écart entre Christophe Auguin, vainqueur en 105j20h31’, et Catherine Chabaud, sixième et dernière en 140j04h38’.


Message des skippers de Port La Forêt, 
entre autres, François Gabart, Samantha Davies and co ...



« Alessandro,



Tu es certainement celui de nous tous qui a fait le plus rêver durant ce Vendée Globe, avec ta façon très "Dolce vita" de faire partager ta course et ton bonheur d'être en mer.
Tu ne t'es jamais démonté même avec une côte cassée ou avec une voile déchirée. Au contraire, tu as vu le Père Noël s'envoler, tu as admiré le paysage du haut du mât de Team Plastique, tu as honoré la gastronomie bretonne avec les crêpes flambées, même le Cap Horn t'a fait un clin d'oeil ensoleillé à ton passage ...

Pour tout cela, nous t'adressons notre plus grand respect et notre plus grand regret de ne pas être à tes côtés. Nous espérons que tu comprendras notre obligation d'honorer notre engagement auprès des Bretons et des Finistériens, qui nous ont suivis et d'être aujourd'hui à Port la Forêt.

Nous te souhaitons un très beau retour sur terre, tu n'es plus à l'extérieur du monde comme tu l'as dit, ce n'est plus Houston que tu entendras mais certainement la foule des Sables. »

Jérémie Beyou, Samantha Davies, Bertrand de Broc, Jean-Pierre Dick, François Gabart, Marc Guillemot, Jean le Cam, Armel le Cléac'h, Vincent Riou, Bernard Stamm.

(2 photos de Olivier Blanchet)



(Série de photos Olivier Blanchet)








Premières réactions d'Alessandro Di Benedetto

« Je ne sais pas quoi dire, c’est fantastique, c’est merveilleux. Merci à Didier Elin,  à Team Plastique et tous ceux qui nous ont aidés. C’est grâce à vous qu’on l’a fait.
Le plus dur, c’était hier et ce matin. J’ai eu peur de casser le bateau, de ne pas arriver à temps... C’est le Gascogne, il a bien défendu son nom. C’était vraiment un des moments les plus durs. Mais je n’ai plus de farine, c’est pour ça que je suis là.
C’est le chenal qui m’a donné la force et le courage. Au départ, j’avais les larmes aux yeux car c’est très émouvant. C’est fantastique, c’est ce qui fait la grandeur du Vendée Globe, les gens sont passionnés. C’est une course unique.
J’étais en mode compétition mais j’ai découvert le bateau au fur et à mesure. Ce n’était donc pas suffisant pour une course. J’ai commencé à vraiment bien le maîtriser dans l’Indien et il est vrai que je ne l’ai jamais poussé à 100%. Mais l’important, c’était de terminer. Je ne le cache pas, j’avais un stress, une appréhension, une responsabilité. Le passage du cap Horn a été un soulagement, je me suis dit : « C’est fait, ne reste plus que l’Atlantique et le Gascogne ». Et effectivement, j’ai eu un coup de baston dans le Gascogne. Mais on l’a fait. On était le plus petit budget du Vendée Globe et même si je ne crache pas sur le podium, pouvoir partager son aventure avec les gens compte énormément.
Pour moi, c’était une expérience extraordinaire. »





Dernières heures à bord de Team Plastique




Alessandro présente ses nouveaux amis




Alessandro filme des méduses nocturnes







Jeudi 21 Février 2013
103e Jour de course



Alessandro Di Benedetto
arrive aux Sables-d'Olonne
demain entre 11h et midi !!

En attendant, voici un petit retour en arrière
sur le Vendée Globe de Mister Sourire Craquant !






Mercredi 20 Février 2013
102e Jour de Course




UN POINT SUR SA COURSE, 
avec Alessandro Di Benedetto, qui devrait arriver 
dans la matinée de VENDREDI 22 aux Sables-d'Olonne

Sa situation actuelle
J’ai fait des pointes à 14 nœuds dans 12 à 16 nœuds de vent. Je suis au portant avec un angle de 130-140°, en tribord amures, grand-voile haute. J’ai dû dérouler le code 0 et je suis reparti dans une autre direction. Je suis maintenant au portant : le code 0 n’est pas fait pour ces conditions, mais je l’utilise à la place du petit gennaker. D’ici quelques heures le vent devrait commencer à tourner.
J’ai le soleil qui s’est levé depuis quelques heures, il y a encore pas mal de cargos - j’en ai plus de 20 dans les 12 milles autour, il faut continuer à les guetter. Le jour ça va mais la nuit c’est différent - et une mer assez calme avec une houle qui baisse et une houle de fond pas dérangeante du tout.
Je viens de faire mon deuxième petit-déjeuner du matin avec les derniers gâteaux de riz que j’ai préparés hier et un café au lait. Ça va bien. Je guette surtout le passage des cargos à l’AIS avec la VHF disponible si besoin. Mais je devrais commencer à me dégager de la zone la plus intense en trafic maritime en entrant dans le golfe.

Son ETA
Je prépare un peu le bateau  pour l’arrivée, je suis à environ 377 milles des Sables. Pour le moment les prévisions me donnent une arrivée pour le 22 au matin. J’espère avant mais on verra, c’est le vent qui le dira !

Le golfe de Gascogne
Je devrais y avoir entre 15 et 20 nœuds de vent au près, mais il peut y avoir des surprises, il faut s’attendre à un peu plus. Je n’aime pas trop le près serré dans le golfe, il faudra faire attention car la mer peut vite devenir cassante et croisée. Surtout, l’angle n’est pas bon du tout. Le près serré dans plus de 20 nœuds de vent n’est pas l’idéal pour un 60’.
Je vais faire un long bord jusqu’à la hauteur de Belle-Île et ce sera le moment de virer de bord, de changer d’amures et de redescendre bâbord amures pour arriver aux Sables.

L’état du bateau
Le bateau n’a pas de problème, le gréement est en parfait état, la quille et les safrans vont bien .Tout va bien, j’avance bien ! Je continue à faire attention mais à part les voiles, le bateau est à 100% de sa forme.

Ses soucis d’hydrogénérateur
L’un de mes hydrogénérateurs a un peu arrêté de fonctionner mais c’est celui qui n’était 50% de ses capacités depuis une semaine de course, celui qui avait brûlé. J’avais alors dû couper certains composants pour sauver ces 50% de capacité de production restants. Et au fur et à mesure du temps, il a de nouveau eu des baisses de production, je l’avais même relevé de l’eau. Quand j’ai de nouveau passé les 14 nœuds de vitesse, ça a dû débloquer quelque chose car il s’est remis à fonctionner. Actuellement il n’est pas en marche car j’avance trop doucement. L’éolienne tourne un peu mais j’ai vraiment très peu de vent.

Ses conditions météo
C’est assez calme, il y a une houle très longue, de fond et un peu croisée qui dévente un peu le bateau avec ses mouvements. Le vent est très léger et varie entre 3 et 6 nœuds. J’avance entre 3,5 et 6 nœuds et quelques, de temps en temps. Mais mes dernières moyennes sont très basses, à moins de 3 nœuds. Au moins, j’ai du soleil !

Sa trajectoire
Je pense que je vais devoir tirer des bords jusqu’à demain pour gagner vers le Nord. Pour le moment je suis à 80 milles du cap Finisterre mais il va falloir que je remonte un peu avant de commencer à aller vers l’Est pour entrer dans le golfe de Gascogne. Je devrais passer le cap cette nuit en latitude, mais le passer en longitude c’est autre chose. Je suis à un peu plus de 450 milles de l’arrivée.

Le trafic maritime
Aujourd’hui j’ai vu trois cargos. Ça s’intensifie un peu mais j’ai le radar en veille permanente et j’ai toutes les positions en AIS. Je reste en veille et très attentif, mais mes systèmes fonctionnent très bien.

Son arrivée
Je n’ai rien à préparer, ça va se faire très naturellement. J’y pense un peu mais je suis vraiment très concentré pour ces dernières centaines de milles, notamment à cause du trafic maritime qui est le risque que je crains le plus. Mais je ne veux pas non plus mettre quatre ou cinq jours pour atteindre les Sables, j’espère être là le 22 avant le soir. Le 23 au matin au plus tard.

Son tour du monde en 60’
Ça m’a paru un peu simple par rapport au 6,50 car beaucoup plus rapide et moins fatigant du coup ! Mais c’est extraordinaire car c’est quelque chose de nouveau, c’est une magnifique course, j’ai pris énormément de plaisir. Mais ce sont vraiment deux mondes différents.



NAO danse le "Gangnam Style"



Tanguy de Lamotte au Petit Journal de Canal +




Encore une vidéo de l'arrivée de Tanguy




Et quelques unes plus anciennes de l'arrivée 
de mon p'tit bourru Jean Le Cam


Pour la petite histoire, Jean Le Cam
ne peut pas blairer Mike Golding ...
ça se sent bien hihihi !!!!







Lundi 18 Février 2013
100e Jour de Course


Message de notre dernier chouchou en course,
Mister Sourire,
Alessandro Di Benedetto






« Je navigue dans une zone très orageuse avec une mer forte et croisée et beaucoup de gros grains avec des rafales parfois proches des 50 nœuds.

Ces conditions demandent d’être très vigilant et d’être beaucoup aux manœuvres, surtout pour être rapide dans la prise des ris (réduire la surface exposée au vent) à la grande voile et avoir le bon angle au vent quand les fortes rafales arrivent.

Je n'ai pas eu beaucoup de repos ces derniers jours pour faire avancer le bateau au mieux, mais je suis en forme et le bateau se porte bien aussi.

Dans les moments de calme, relatif, entre un grain et un autre, j’écoute de la musique, je prépare des petits repas chauds, je réponds aux questions des journalistes avec l'ordinateur et j'essaye de me reposer.

Pour le déjeuner j'ai mangé de la purée au jambon et une petite salade du "giardinetto", le petit potager que j'ai à bord de Team Plastique.

Ce matin pour le petit déjeuner ç'a été du café au lait et du pain grillé. Je me trouve à un peu plus de 300 milles du Cap Finisterre et à un peu moins de 700 milles (en vol d'oiseau) des Sables.

Hier soir j'ai croisé quelques cargos. Je suis très concentré sur ces dernières centaines de milles qui ne vont pas être les plus simples du parcours, surtout à cause du trafic maritime et des vents variables qui vont probablement être contraires et soutenus d'ici trois ou quatre jours, quand je devrai être dans le Golfe de Gascogne pas loin du Nouch Sud... »

Voici le message envoyé par Alessandro Di Benedetto depuis Team Plastique :

« Bravo à Tanguy et Initiatives Cœur. Félicitations !
Belle course, belle route et je crois aussi, très beau résultat sportif. »




Une autre vidéo de l'arrivée de Tanguy de Lamotte
hier aux Sables-d'Olonne






Dimanche 17 Février 2013
99e Jour de Course



Tanguy est arrivé aux Sables-d'Olonne !!!!
10e, mais le classement n'a aucune importance 
pour celui qui avait le bateau 
le plus vétuste de la flotte, 
et qui avait fait de son tour du monde 
une croisade pour les enfants malades du coeur.
Un grand bravo à l'un des animateurs en chef 
des à-côtés de la course !!!


Ses premiers mots
« Je savais que je partais pour une aventure. Ce n’était pas facile tous les jours mais ça m’a rendu plus fort, je suis super heureux d’être là avec tout le monde. Ça a été difficile mais c’est bien, il ne faut pas que ça devienne une promenade de santé, je ne suis pas parti en croisière. J’ai fait attention à bien mener mon bateau et à tenir nos objectifs, qu’on a d’ailleurs explosés.
Avec Initiatives-cœur, nous avions d’abord comme objectif de faire le tour du monde, puis de le faire entre 95 et 100 jours. Je suis pile dans les temps en 98 jours ! Et puis nous avions aussi ce projet de sauver tous ces enfants. Nous avions l’ambition d’en opérer 7 ou 8 et finalement, nous en sommes à 15 aujourd’hui. Je suis heureux que les gens aient adhéré à cette cause qui me tient à  cœur.
J’ai vu plein de belles choses et j’ai découvert beaucoup d’aspects de ma personne que je ne connaissais pas. Et même s’il a subi des dégâts, j’ai pu ramener le bateau. C’est une super victoire. Et avec cet accueil, je suis vraiment gâté. Si j’ai pu faire rêver les gens en réalisant mon propre rêve, c’est ce qui importe. »


(Série de photos Olivier Blanchet)



(Série de photos Jean-Marie Liot)




(Photo Stéphanie Gaspari)

(Photo Lionel Hubert)


L'arrivée de Tanguy aux Sables-d'Olonne







Ses objectifs
Je n’avais pas d’attentes particulières, mais tout a été au-delà de mes espérances. Avant tout, je ne voulais pas être en retard mais le vent et les conditions étaient difficiles. Je suis comblé et très heureux, je crois que je ne me rends pas bien compte de ce qui m’arrive. Peut-être que demain matin, je vais enfin réaliser que j’ai fait le tour du monde. C’est fou !
Faire un Vendée Globe, ce n’est pas qu’aligner des milles en bateau. Mon objectif était d’être au niveau du bateau, qui est un peu plus ancien que les autres. Mon but ultime était de terminer, même lentement. Là, je finis entre 95 et 100 jours, c’est super, c’est ce que je souhaitais. Ensuite, évidemment, quand on est en bagarre avec certains autres bateaux, le régatier reprend le dessus, on essaie de se battre.


Son problème de dérive
J’ai eu beaucoup de mal à débloquer la dérive après la collision avec l’un des OFNIS que j’ai croisés. Mais j’ai eu de la chance, la voie d’eau aurait pu être bien plus grave, ç’aurait pu être encore plus compliqué. Ç’a été une des pires semaines pour moi sur cette course, mais aussi l’une des plus belles car elle se termine avec mon arrivée ici. Je n’ai jamais douté ç’a parfois été très dur, je ne voyais plus comment avancer. Les moments difficiles se transforment en bons moments, au final.


Ses sources de motivation
Penser aux enfants et aux clics du public pour les sauver a été une vraie source de motivation pour moi à bord. Dans les moments difficiles, j’y pensais et ça me redonnait le moral. J’ai adoré faire cette course et aider les enfants, et je crois que ça s’est vu ! Mon envie de faire le tour du monde m’aidait à donner le meilleur de moi-même mais les enfants m’ont aussi permis d’être plus raisonnable et de ne pas trop tirer sur la machine car il y avait quelque chose d’important derrière cette course.


Son soutien du public
Je ne recevais pas les messages des gens qui me soutiennent en direct car je ne suis pas sur Facebook toute la journée, mais l’équipe me les envoyait, je les ai tous lus. Ces messages m’ont beaucoup aidé, j’aurais peut-être mis plus de temps à boucler la course sans eux…


Son sommeil
J’ai très peu dormi hier soir. J’ai traversé quelques groupes de bateaux de pêcheurs et bien qu’ils soient bien signalés et qu’on sache où ils sont, il faut rester très vigilant. Ce n’est donc pas facile de dormir. Mais pendant la course, il y a aussi des moments plus calmes où on peut se reposer. En cas de problème technique, en revanche, il faut mettre le réveil régulièrement – toutes les 40 minutes dans mon cas avec ma voie d’eau et mes soucis de pompe – pour pouvoir tout gérer. J’ai essayé de faire des siestes en journée dans les passages où je savais qu’il faudrait être attentif de nuit. Je savais que je ne pourrais pas passer 98 jours en dormant 3 heures par jour, donc j’ai essayé de dormir au moins 5 heures, en moyenne.


Son équipe
Mon équipe, c’est un super commando, ils ont fait un travail incroyable. Rien de ce qui s’est passé n’est leur faute, c’est juste la faute à pas de chance. Je suis ravi de leur ramener le bateau, même s’il n’est pas en très bon état, désolé (rires).

Son bilan
Cette course, c’est une magnifique histoire, on se demande ce qui va bien pouvoir arriver au héros. La sortie du chenal, c’est le premier chapitre… Ce Vendée Globe m’a changé, je m’y attendais. Même si je ne savais pas que le plus dur serait dû à un problème technique. Mais malgré les moments difficiles, cette course reste un magnifique souvenir. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort et je me suis retrouvé dans des moments très durs. Il m’a parfois fallu plusieurs jours pour me remettre de certains efforts. Je suis encore en train de me demander si je vais me percer l’oreille pour y mettre un anneau maintenant que je suis Cap-hornien. En fait, je vais peut-être me faire percer l’oreille mais je ne pense pas garder de boucle (rires). Certains ont essayé de se percer l‘oreille seul à bord avec une aiguille mais quand il reste un mois et demi de course derrière, ce n’est pas recommandé !


L’état de la mer
On ne voit pas tout vu qu’on est souvent à l’intérieur du bateau mais malgré tout, on remarque beaucoup de déchets qui flottent : des sacs poubelles, des cagettes... Heureusement, les mers du sud restent moins polluées que l’Océan Atlantique qui est davantage « colonisé».


Son « régime Vendée Globe »
Je viens de me peser et je fais le même poids qu’au départ. Je n’ai pas perdu un gramme. Mais je pense que j’ai perdu de la masse musculaire dans les jambes, tout en en ayant gagné dans les bras. J’ai simplement déplacé mon centre de gravité ! Je n’ai pas été trop gourmand, même si la nourriture embarquée était très bonne. Je n’ai pas tout mangé, il reste même du chocolat !


La solitude
La communication n’aide pas toujours, car quand on raccroche, on se sent encore plus seul. On a entendu les gens qu’on aime mais il faut à nouveau se pencher sur les soucis à bord. Mais la musique et quelques films aident. Globalement, je ne me suis jamais senti trop seul, on s’occupe l’esprit avec toutes les choses à faire à bord.


Les mers du sud
C’est un endroit à part, les lumières sont très particulières et la houle est très différente de ce qu’on peut trouver dans l’Atlantique.  L’éloignement change également la donne. C’est quelque chose qu’on garde en tête. J’y ai rencontré des conditions qui m’ont permis d’aller vite parfois. En revanche, c’est très difficile d’y réparer quoi que ce soit. Mais j'ai adoré, ça vaut le coup d'y aller. Je ne regrette pas d’avoir descendu l’Atlantique, puis de l’avoir remonté pour pouvoir vous le raconter.


LE BEST OF DE TANGUY DE LAMOTTE



Hummmm ... on en mangerait ...







Désormais, Alessandro Di Benedetto 
reste seul encore en mer.
Son arrivée est prévue aux alentours 
du 21 février aux Sables.







Samedi 16 Février 2013
98e Jour de Course





Au petit matin tu arriveras

À la latitude de l’île d’Yeu et la longitude de la Pointe du Raz, Tanguy de Lamotte savoure ses derniers instants en mer, entre manœuvres, navigation au milieu des pêcheurs et désir d’en finir, c’est en début de matinée dimanche qu’Initiatives Cœur devrait franchir la ligne d’arrivée. Plus loin, à 150 milles de Sao Miguel aux Açores, Alessandro di Bendetto savoure, quant à lui, une navigation à plus de 10 nœuds de moyenne sur une route quasi directe vers le cap Finisterre.
Lors du dernier appel téléphonique avec Tanguy de Lamotte, le récit de sa navigation donne la mesure des derniers milles. « Je viens de passer au milieu d’une flotte de bateaux de pêche. Il faut vraiment faire attention car le trafic est intense. Je suis actuellement tribord amure vers les côtes et je vais virer dans la nuit pour redescendre bâbord amure vers Les Sables d’Olonne. » Avec la remontée du plateau continental et la proximité des lignes maritimes, Tanguy navigue dans une zone relativement fréquentée et doit redoubler de vigilance. Pressé d’en finir, Tanguy devrait arriver devant Les Sables d’Olonne dans la matinée de dimanche entre 8 et 10h.  Il est actuellement à 124 milles des Sables d’Olonne en route directe mais avec encore un peu de louvoyage à faire, soit environ 150 milles.
Après avoir coupé la ligne d’arrivée, Initiatives Cœur pourra se lancer dans la remontée du chenal qui s’annonce d’ores et déjà festive, haute en couleurs et émouvante pour ce marin qui aura été l’un des grands animateurs de cette course.

1200 milles derrière Tanguy, Alessandro di Benedetto profite pleinement d’une navigation idyllique. Au portant avec une quinzaine de nœuds de vent et dans des conditions climatiques ni trop chaude, ni trop froide, Team Plastique est passé de 99 milles à 284 milles parcourus en 24h. Une progression très honnête qui permet à Alessandro d’envisager une arrivée aux Sables vers le 21 février.

Sa situation
Je suis en train de passer la limite du plateau continental et je viens de passer dans un champ de pêcheurs espagnols. Ce n’était pas facile de se frayer un chemin à travers tout ça parce qu’ils changent souvent de direction au dernier moment. Désormais, c’est la ligne droite. Je suis à 125 milles des Sables d’Olonne mais vu que je suis au près, je vais devoir en faire 150 ou peut-être un peu plus.

Ses conditions
En ce moment, j’ai 15 nœuds de vent. La mer est un peu formée mais ça reste raisonnable et il fait frais. Là, je suis en tribord amure et je pense que ce soir, je vais faire un virement le long de la cote quasiment pour descendre vers les Sables et arriver en fin de nuit, tout début de journée demain matin au lever du soleil.

Son état d’esprit
Il faut rester vigilant dans les derniers milles. Hier soir, je suis passé dans un endroit où il y avait pas mal de trafic avec beaucoup de cargos qui passaient. Il y a les rails montants et descendants et hier, j’avais 12 cargos qui montaient et 12 qui descendaient. Il a fallu se glisser là-dedans aussi et ce n’était pas évident. Il y a des zones où l’on sait que le trafic est dense et il faut rester très vigilant. Du coup, je ne dors pas beaucoup et ça va encore être le cas cette nuit.

La dernière nuit
Les derniers milles au près sont difficilement gagnés. Moi je n’ai qu’une envie, c’est d’arriver car j’attends ça depuis quelques temps. J’ai eu le temps ces derniers jours de me dire que ça allait bientôt se finir. Je vais obtenir le dernier bout du puzzle avec le passage de la ligne d’arrivée et le chenal. Je suis vraiment content de savoir que ce moment là va arriver demain matin. Je profite au maximum des derniers moments. Je ne suis pas nostalgique, j’ai juste très envie de finir et c’est ça qui m’attire le plus.


Tanguy de Lamotte + Initiatives Cœur + 165 000 likes = 13 enfants sauvés

L'équipe de Tanguy de Lamotte a annoncé samedi que 165 000 clics avaient été enregistrés sur leur page Facebook. Un nombre suffisant pour financer l'opération du coeur de 13 enfants - et au moins 14 quand la course de Tanguy prendra fin - vivant dans des pays défavorisés - grâce à Mécénat Chirurgie Cardiaque. En effet, la formule est on en peut plus simple: 12 000 likes = 1 enfant opéré. 
Voici la liste des enfants, communiquée par l'équipe, qui a précisé que "Un certain nombre de ces opérations ont déjà eu lieu et les enfants sont en convalescence dans leurs pays respectifs".

1. Sérigné (4 ans, Sénégal, opération en novembre dernier)
2. Audrey (14 ans, Gabon, opération en décembre dernier)
3. Mauwa (13 ans, Burundi, opération en novembre dernier)
4. Fana (2 ans, Madagascar, opération en janvier dernier)
5. Toukta (9 ans, Laos, opération en février)
6. Gibbs (8 ans, Bénin, opération en janvier dernier)
7. Eloi (4 ans, Burundi, opération en janvier dernier)
8. Isshane (10 ans, Maroc, opération programmée en mars)
9. Gislaine (11 ans, Burundi, opération en février)
10. Fatima (1 an, Algérie, opération en février)
11. Arame (5 ans, Sénégal, opération en février)
12. Tsito (1 an, Madagascar, opération en février)
13. Sedjro (1 an, Bénin, opération programmée en mars)





Vendredi 15 Février 2013
97e Jour de Course





Des nouvelles d'Alessandro Di Benedetto


Ses conditions actuelles
Il n’y a pas beaucoup de vent en ce moment, ça varie entre trois et six nœuds. Je suis au près, j’essaye de remonter le plus possible vers le nord. J’ai passé toute la nuit à manœuvrer. Toutes les heures, je mettais mon réveil pour ne pas être surpris par un changement de vent. Demain (vendredi), je pense que je vais commencer à toucher un peu de vent d’ouest qui devrait forcir selon les prévisions avec une basse pression ou une dépression. Je vais donc essayer d’exploiter au mieux ces conditions puisqu’a priori elles devraient m’amener jusqu’au golfe de Gascogne. En ce moment, je suis à 500 milles au sud-ouest des Açores. Je devrais y être dans deux, trois jours selon les prévisions.  


Sa vie à bord
Tout va bien, j’ai de quoi m’occuper. Je suis en train de ranger mes vêtements et de les préparer pour les prochains jours. Je viens d’ailleurs de faire une belle lessive. Sinon, j’écris un peu parce qu’après mon cinquième livre qui était « Mon tour du monde en 6,50 », il y a des chances que j’en prépare un autre. Du coup, j’écris quelques textes qui deviendront peut-être des brouillons pour mon prochain livre dans lequel je raconterai mon tour du monde en 18,28m.


La chaleur
A l’extérieur, c’est assez calme. Il y a du soleil mais la température baisse. Il fait environ 20 degrés dans la cabine et 18 degrés la nuit. Pendant la journée, ça peut monter à 24-25 degrés et, du coup, à l’intérieur du bateau, c’est agréable. Je peux me balader en tenue légère.


La cuisine
Heureusement qu’il me reste de la farine. Je suis content d’en avoir amené comme ça je peux continuer à faire mes petits gâteaux. Ça me permet de garder le moral dans ces moments difficiles où on manque de vent et qui ne sont pas très faciles à gérer. De toute façon, je pense que dans mon prochain livre, il y aura un chapitre réservé à la cuisine (rires). Il y aura des petites recettes rapides qu’on peut faire en navigation.


Les énergies à bord
Même si on n’a pas beaucoup communiqué sur ce domaine, on a fait très attention  aux énergies renouvelables sur Team Plastique. Même si je ne suis pas parti avec une demi-tonne de gasoil, j’ai beaucoup utilisé le soleil avec les panneaux photovoltaïques mais aussi l’hydrogénérateur avant qu’il n’ait un problème. Désormais, j’ai une éolienne qui m’aide à avancer donc ça me fait trois sources d’énergie renouvelable et j’en suis vraiment content. C’est super d’avoir pris une éolienne à bord. Elle est en train de charger mes batteries, surtout la nuit. Toutes ces sources font un super travail.


24 heures à bord du Team Plastique d'Alessandro, 
LE sourire de ce Vendée Globe






« Salut à tous,
Après une nuit ou le vent a progressivement molli, j'ai empanné ce matin au lever du jour et envoyé le spi. C'est peut-être la dernière fois mais ça tombe bien car dedans, il y a le plus grand cœur : 50m² environ...
Donc, pour la Saint-Valentin, que les amoureux soient amoureux et que les autres soient heureux. Et si vous "êtes bons", aujourd'hui, on pourra annoncer l'opération du 14ème enfant : cliquez !!!
Mes routages me font arriver samedi dans la soirée, je pense trop tard pour remonter le chenal directement donc ça sera plutôt dimanche matin, à suivre... Bonne journée à tous, à très bientôt aux Sables. »
Tanguy


NAO et Tanguy refont la course



Ses conditions météo
Ça risque d’être tout droit à partir de maintenant, mais depuis hier (jeudi) je n‘ai pas vraiment le vent qui était prévu. J’ai du vent d’ouest alors que j’attends du vent de sud, voire sud-est. Pour l’instant, j’avance cahin-caha sous spi mais je pense mettre le gennaker car avec si peu de vent, le spi a parfois du mal à bien porter. Je suis un peu étonné des différences entre la météo annoncée par mes fichiers et celle que j’ai réellement, je pense que ça va se rejoindre à un moment ou un autre. J’essaye de viser les Sables d’Olonne et de gagner des milles, mais ce n’est pas évident. Il faut être patient.

Son safran tribord
Le bateau est à plat donc les deux safrans sont à l’eau. Je garde un œil pour que le vent rentre en tribord, que je ne me retrouve pas en bâbord amure. J’espère que le vent va tourner afin que j’affale le spi et que j’aie un vent de travers pour faire une route plus directe. Reste à voir quand le vent va se décider à changer !

Son heure d’arrivée
Je ne peux pas vraiment faire de calculs de routage car comme je n’ai pas le bon vent, tout est faussé dès le début. Il me reste environ 380 milles en route droite ; si j’arrive à rester à 10 nœuds de moyenne - ce qui est faisable en 60 pieds - je devrais mettre 38 heures. C’est à dire dans la nuit de samedi à dimanche. J’espère que si je suis un peu plus lent, je ne décalerai pas trop dans la journée de dimanche pour pouvoir entrer dans la matinée. Mais pour le moment je suis un peu le jouet d’Eole. J’espère qu’il sera coopératif.

Sa remontée du chenal
On m’a toujours dit que dans un Vendée Globe, la remontée du chenal est un des moments les plus extraordinaires de la course. Vu ce que j’ai vécu et ce que j’ai pris dans les yeux depuis le départ, je m’attends à quelque chose de vraiment sympa. Je suis assez pressé d’y être malgré mon avancement et les milles qui ne défilent pas très vite. J’attends que le vent arrive afin d’avoir une allure normale.





Jean-Pierre Dick remercie ... tout l'monde !!!


"Au départ, la foule incroyable, qui te salue le long du chenal, te booste, te soulève, t'emmène sur un nuage. Pendant la course, j'étais concentré, je n'ai pas vraiment réalisé l'impact de l'épreuve. Cependant, les applaudissements lors des vacations et les nombreux messages reçus sur mon site internet et sur Facebook (que mon équipe me transmettait) m'ont aidé dans les moments difficiles et m'ont donné envie de me battre.
J'ai réellement touché du doigt l'engouement généré par cette course à l'arrivée : 100 000 personnes environ étaient présentes aux Sables pour m'accueillir et environ 2000 personnes sur le port de Nice 4 jours après. C'était incroyable, une belle récompense !
Je vous remercie pour votre suivi, vos messages, vos regards. Merci pour votre sincérité et votre sympathie ! Cela fait extrêmement plaisir. Je suis ravi de vous avoir « embarqué » dans cette aventure."




Jeudi 14 Février 2013
96e Jour de Course


Pour certains, le 14 février est jour de Saint Valentin ...
Chez moi, ce 14 février 2013 est jour de ... 
Saint Mal en Point !

But ... the show must go on !

Patience est mère de vertu
Pour les deux skippers encore en mer cet adage prend toute sa mesure sur l’Atlantique nord. Si pour Alessandro Di Benedetto, la navigation se fait actuellement au ralenti, pour Tanguy de Lamotte, ce sont les prochaines heures et les prochains jours qui vont lui paraître bien longs, surtout à 558 milles de l’arrivée. Alors messieurs patience car l’Atlantique a définitivement envie de vous garder encore un peu pour jouer avec lui.
À 250 milles du cap Finisterre, Tanguy de Lamotte va devoir composer avec l’arrivée de l’anticyclone qui va littéralement lui barrer la route. Si Initiatives-cœur navigue toujours à une allure raisonnable, à partir de la fin de journée la donne va s’inverser et c’est au pas de sénateur que la monture et son skipper vont gagner mille après mille vers Les Sables d’Olonne. L’ETA de Tanguy se situe à l’heure actuelle dimanche matin entre 6h et 11h, avec une entrée impérative dans le chenal avant 11h. Il lui faudra sinon attendre 18h20 pour se présenter à nouveau.
Actuellement tribord amure, Initiatives-cœur fait travailler le safran bâbord mais suite à une nouvelle collision avec un OFNI, cette fois-ci une bille de bois, le safran tribord a de nouveau été endommagé et si le vent venait à passer au nord-ouest ou au nord, la nouvelle amure pourrait devenir handicapante pour une bonne progression. Affaire à suivre.
Plus au sud, à 520 milles d’Horta (Açores), Alessandro Di Benedetto est quant à lui au ralenti et devrait dans le courant de la nuit prochaine retrouver un flux assez actif de sud-ouest. Pour le moment, Alessandro se remet à la production de salade, répare quelques petits soucis techniques et continue sa cuisine, entre beignets et poissons volants… Team Plastique est ce matin à 1725 milles des Sables d’Olonne.


Message d'Alessandro Di Benedetto


« Les journées passent entre grains et vent instable qui tourne en continu et m'obligent à manœuvrer beaucoup.
Ce n'est pas rare que je me retrouve en l'espace d'une heure à virer de bord quatre fois, et envoyer et affaler le code 0 à plusieurs reprises, le tout pour gagner quelques milles.
Avant-hier, suite aux problèmes avec l'hydrogénérateur, j'ai décidé de mettre en place l'éolienne donc pour le moment une grosse partie de la charge des batteries se fait avec le vent.
Le taquet du circuit du safran tribord a cassé, j'ai fait des nœuds à la place, ça devrait aller jusque aux Sables.
J'ai remis en production mon petit "potager" pour faire des nouvelles salades car entre les deux tropiques, faute au niveau élevé d'humidité et à la chaleur, il est plus difficile de faire pousser les graines.
De temps en temps je retrouve des poissons volants et hop là...c'est parti à la cuisine !
Aujourd'hui j'ai préparé à nouveau des beignets mais désormais la farine est presque terminée... il est temps de rentrer à la maison... ;-) »
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique





Mercredi 13 Février 2013
95e Jour de Course


Tanguy de Lamotte, skipper d’Initiatives Cœur, est passé sous la barre symbolique des 1000 milles et navigue actuellement à 861 milles des Sables d’Olonne, terme de cette circumnavigation. Mais l’arrivée sur le golfe de Gascogne ne va pas être simple d’un point de vue météo. 
Si Tangy évolue toujours dans un bon flux de sud sud-ouest d’une vingtaine de nœuds à plus de 14 nœuds de moyenne, la tendance est plus à un ralentissement sur l’arrivée avec un système de hautes pressions qui barre le chemin.

Une situation quasi similaire pour Alessandro di Benedetto qui, lui aussi, doit composer avec une zone de calme. Actuellement à 700 milles dans le sud-ouest de Sao Miguel aux Açores, Alessandro progresse toujours à allure modérée et les portes semblent se fermer devant le skipper transalpin. L’anticyclone des Açores reprend un peu de vigueur dans le sud de l’archipel, exactement là où se trouve Team Plastique. Patience pour les deux hommes qui doivent commencer à trouver le temps long sur cet Atlantique qui ne semble pas encore vouloir se séparer de ces marins. L'océan est peut être nostagique de ces belle glissades sur son dos.


Tanguy de Lamotte

 Ses conditions
"Je suis à 830 milles de l’arrivée. Ça glisse super bien, j’ai 20 nœuds de vent, c’est super agréable. Le soleil vient de se lever, il n’y a pas un nuage dans le ciel. Ce sont vraiment des conditions géniales pour faire ces quelques milles rapidement. Maintenant, il faudra voir ce qu’il se passe dans le golfe."


Son passage au large de l’île Flores, aux Açores
"On a le bleu foncé, puis ça passe au bleu clair et après à l’orange. Là, il y avait une lune incroyable et « malheureusement », je suis arrivé un tout petit peu trop tard pour voir l’île, je n’ai pu voir que les lumières mais je n’étais pas loin de la civilisation pendant quelques temps. C’était la dernière terre que je voyais avant les Sables d’Olonne donc symboliquement, c’était quand même sympa de voir les lumières. Je suis passé de nuit, c’était un très beau moment avec un super coucher de soleil et une super lune."


Les terres qu’il a rencontrées
"J’étais passé de la même façon, de nuit, au large de Fernando de Noronha au Brésil. La fois précédente c’était le cap Horn. J’ai eu la chance de voir plusieurs fois la terre. J’ai vu aussi l’île Campbell au sud de la Nouvelle-Zélande et Inaccessible Island (ndlr : île de l’archipel de Tristan da Cunha) au sud du cap de Bonne-Espérance. J’ai vu pas mal d’îles sur mon parcours, c’était sympa."


Son état d’esprit
"Hier (mardi) j’ai fait un peu de rangement et un peu de sauvegarde de mes images dans le bateau. J’ai aussi refait un sac de linge sale. Entre les GoPro, les appareils photos, les caméras, ça fait beaucoup de choses à gérer."






Mardi 12 Février 2013
94e Jour de Course




Deux messages de Tanguy de Lamotte


« Salut,

Hier fut une journée exceptionnelle de glisse avec un ciel sans nuage, 20 nœuds de vent, gennaker, GV haute et J3: parfait !

Le vent est chargé de sable, je ne sais pas s'il vient du Sahara ou des îles au vent de l'archipel mais le bateau est couvert d'une poussière orangée...

J'ai pris une douche en fin de journée et je suis passé près de l'île de Flores de l'archipel des Açores mais il faisait déjà nuit donc je n'ai vu que les lumières...

Le coucher de soleil était magique et la lune magnifique, un croissant super fin, les pointes tournées vers le haut sur ce fond de dégradé de bleu qui tire jusqu'au orange à l'horizon. J’adore ces couleurs !  On voit la lune sur ma photo...

Pendant la nuit, le vent est monté jusqu'à 25 nœuds donc j'ai pris un ris dans la grand voile mais j'ai gardé le grand gennaker. Dans le sud, je le roulais dès 20 nœuds mais plus à cause de la mer que du vent. Ici, la mer est relativement plate donc avec le ballast arrière, le bateau était heureux et filait à 18 nœuds... et moi aussi du coup !

Ce matin, il y a un peu plus de nuages mais ça va être encore une belle journée de glissade.

On se voit ce weekend !

Bonne journée »


Tang

« Salut, salut !
Super nuit étoilée malgré quelques degrés en moins, j'ai remis une petite polaire et des chaussettes hier soir après l'apéro...
J'ai vu un avion dans le ciel et je me suis dit que les passagers ne réalisaient pas la vitesse à laquelle ils voyageaient, ils vont arriver aux Antilles en 6h sans s'en rendre compte, sans effort... Je ne dis pas qu'il faudrait que tout le monde voyage en bateau mais je suis heureux de le faire... Par contre, ça serait quand même bien de moins polluer en développant des moyens de transport plus écologiques...
J'ai aussi croisé un paquebot de croisière qui revenait en Europe, ce moyen est beaucoup moins polluant mais je ne pense pas y être heureux pour mes vacances...
Ce matin, je prends mon café en terrasse en admirant le soleil qui se lève et je regarde le sillage de mon bateau qui glisse sur l'océan Atlantique vers la maison, c'est agréable de voir les vagues qui défilent et se dire qu'on se rapproche, ça parait rapide comme ça... Il me reste 1500 milles à faire jusqu'au Sables d'Olonne... et 150 milles pour passer l'île de Flores (dans l'archipel des Açores) dans l'après midi !
J'espère de tout coeur vous voir ce week-end mais je profite encore des ces beaux moments sur l'eau.
Bon lundi à tous, continuez à cliquer (merci !)
Tanguy »





Lundi 11 Février 2013
93e Jour de Course



Notre dépressif favori, Bertrand de Broc,
termine 9e du Vendée Globe !

Tel que vous l'voyez, Bertrand de Broc EXULTE !...
Heu ... Nan ! Enfin bon ... il sourit ... si si ! J'vous jure qu'il sourit !
Et chez Bertrand de Broc, quand il sourit en coin, 
c'est qu'il exulte !!!




Son départ malgré un projet sur le tard
Même moi je n’y croyais pas trop. Mais au salon nautique il y a un an et demi, j’avais rencontré les gens de la communication du Vendée Globe en leur disant que j’essayais de monter un projet, certes tardif et sans savoir comment m’y prendre, mais le 21 janvier, à l’anniversaire d’un ami, on m’a redonné l’idée de Votre Nom autour du Monde et d’acheter Brit’air. Et j’ai annoncé à la presse que je repartais le 23 janvier. Je ne sais pas comment ça s’est fait mais on a fait des rencontres dans tous les sens et ça s’est fait. Je pense que les choses devaient se faire.

Sa boucle enfin bouclée
J’avais fini avec Yves Parlier en 1997 quand j’avais chaviré. Il m’avait proposé de remonter le chenal avec lui sur son bateau. J’avais accepté mais ce n’est pas pareil quand même. Mais si j’ai fait le VG ce n’est pas que pour le chenal, c’est un défi à relever, il y a un projet à monter... Il faut déjà décider de le faire. J’entends parfois des jeunes qui ont fait deux Figaro et qui disent qu’ils vont maintenant faire le Vendée Globe. Bon, il y en a un qui a fait deux Figaro et qui est venu le gagner, ce Vendée Globe. Mais en tout cas on l’a fait, on a réuni du monde et ça a marché. Donc c’est extraordinaire de se dire qu’on va remonter le chenal, profiter des bons moments, se faire plaisir et faire plaisir aussi. Je suis content, car tout le monde est content. Quand on a la chance de pouvoir participer à cette épreuve, qu’on arrive à le faire et qu’on la termine...

Sa première remontée du chenal
Après avoir fini la course oui, c’est la première fois. Car je l’avais déjà emprunté sur d’autres courses. Mais le chenal, bien qu’on ait été arrosés, est un moment assez sympa. Ça se mérite, il faut faire le tour. Et ça, c’est fait. Maintenant, ce que je vais faire... Je ne sais pas.

Sa course
Le Vendée Globe, pour moi, c’est vraiment un challenge. Ce n’est pas juste un tour du monde en solitaire, il faut aller vite, on use le matériel. C’est une course. Il ne faut pas casser, il faut gérer le bonheur et le bateau. C’est pour ça que cette course me plaît. J’avais inscrit le règlement dans le bateau : « Départ des Sables d’Olonne et retour aux Sables d’Olonne ». Et on l’a fait, avec un temps plutôt correct en plus. J’ai le 13ème meilleur temps autour du monde, le 11ème sur le Vendée Globe. C’est un certain truc, c’est pas mal non ?

Sa collision au départ
Ce petit retard est dû à une petite erreur au départ et on l’a payé. J’ai été un peu spectateur pendant quelques temps, je me suis un peu ennuyé dans le sud car je n’avais pas de concurrent proche. Mais avant le cap Horn je me suis dit que je n’allais pas rester sur une mauvaise note, je me suis fixé de faire un très bon temps pour remonter jusqu’aux Sables d’Olonne. Je crois que j’ai le 4ème meilleur temps sur la remontée de l’Atlantique donc je suis content.

L’évolution de la course
La course a changé. Elle est devenue plus professionnelle, il y a tout un travail d’équipe derrière. J’avais des espions internes alors qu’avant on entendait les autres concurrents à la radio. On savait tout. Mais tout change, c’est très bien, c’est une autre épreuve aussi avec les portes des glaces. Mais c’est une question de sécurité des concurrents. Par contre ça a beaucoup changé au niveau du sommeil car on scrute plus le radar. C’est plus rassurant mais ça change la configuration de la course. Elle devient un peu plus tactique pour les régatiers qui font de bonnes trajectoires. Avant on étudiait plus la météo à long terme. C’était à celui qui descendait le plus au sud.

Poids du bateau
En 1996, mon bateau pesait 16,5 tonnes, là il fait 4 tonnes de moins. Mais il est toujours un peu lourd, il va falloir en enlever encore. C’est un excellent bateau, il y a des modifications possibles. En général j’aime bien naviguer sur différents bateaux, les découvrir à la dernière minute, mais sur celui-ci j’ai découvert des choses extraordinaires. Mais forcément je ne peux pas être aussi bon qu’Armel, par exemple, qui se prépare depuis 6 ans ou François depuis 3. Les IMOCA sont des machines extraordinaires mais il faut apprendre. J’ai appris, mais il reste encore à apprendre. Et bravo à Armel et François deux car ils ont fait une très belle prestation.

Ses milliers de nom sur la coque
Je m’amusais à faire des photos avec les noms. C’est un projet qu’on a imaginé en 96 et qu’on a relancé cette année, pour voir si la voile est vraiment un vecteur qui fonctionne, qui fait rêver, qui transporte les gens, qui est aussi technique... Il y en a pour tous les goûts dans la voile.

Son nouvel an chinois et la pleine lune
Je me souviens de la pleine lune à mon passage de l’équateur, c’était assez extraordinaire avec une mer lisse. Ce sont des moments super sympas qu’on essaye de raconter quand on peut.

Sa pire journée
J’ai eu pas mal de bricoles sur le bateau : des problèmes de pilote notamment où je me suis retrouvé plusieurs fois avec le bateau parti au tas. J’entendais le pilote bipper et en sortant je voyais le bateau sur la tranche. Mais petit à petit il a mieux marché. Il a dû se dire qu’il allait me mettre en colère. Mais c’est aussi comme ça que je me suis rendu compte que c’est un bateau extrêmement solide. Autrement, j’ai réalisé que je n’étais pas assez prêt physiquement, je m’étais un peu négligé en cherchant mes sponsors. Les deux premières semaines, j’ai souffert. Là, aujourd’hui, je pourrais partir faire un Vendée Globe. Peut-être qu’un jour on fera deux tours !

Ses projets
J’avais une idée mais François Gabart m’a un peu coupé l’herbe sous le pied. Je voulais monter un grand bateau pour faire le record d’un tour du monde en moins de 80 jours sur un grand monocoque. Peut-être en équipage. Je ne sais pas, c’est peut-être encore faisable. Sinon il y  a aussi la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum dans deux ans, une course que je n’ai pas encore finie. Je l’ai faite deux fois mais les deux fois j’ai abandonné. Celle-ci j’aurai le temps de bien la préparer, ça peut être pas mal de m’engager. Mais il reste toujours plein de choses à faire, comme Thomas Coville avec son tour du monde.

Son alimentation
Je faisais trois repas par jour, matin, midi et soir. Pendant une semaine je n’ai pas petit-déjeuné, sur ce Vendée Globe j’ai été très gourmand. J’avais 13 sacs d’avitaillement avec du chocolat, des bonbons... Et j’ai pillé le chocolat. Au bout d’un mois je n’en avais plus et les dix derniers jours je n’avais plus de petit-déjeuner. Alors je mangeais des pâtes. Et le soir, du lyophilisé. Là, j’ai mangé un hamburger donc c’est pas mal. Et mon fils m’a fait un gâteau au chocolat. Donc je ne pense pas avoir maigri, j’ai seulement un peu moins de gras car j’ai pris en muscle. Mais on fait un peu des travaux de Brutus à bord : le moulin à café, les 500 kilos de voile à trimballer...

Son plus beau souvenir
Il y en a pas mal... Mais j’ai un moment sympa en tête. Juste après le cap de Bonne Espérance, je sors et je vois des milliers de dauphins. Je n’avais jamais vu ça, d’habitude on en voit 10, 20 ou 30. Là j’avais un champ. J’ai voulu prendre une photo mais je n’avais pas la carte dedans. J’ai donc pris la caméra pour filmer ce ballet de dauphins. Christophe me fera un film qu’on ira passer dans toute la France, chez mes partenaires. Mais avec ces bateaux-là, mon passage entre le 12ème sud et l’équateur, tous les soirs sous la pleine lune, le bateau glisse. On met de la musique, on sort du schéma du sud où il y a du bruit sans arrêt. Et quand on se fait 2 ou 3 jours comme ça, sur une mer lisse avec des bateaux qui avancent à 10-12 nœuds c’est fabuleux. Ce sont de sacrées machines, c’est déjà quelque part une chance de pouvoir naviguer là-dessus.



(Série de photos d'Olivier Blanchet)






Tanguy de Lamotte félicite Bertrand de Broc




Vidéos de l'arrivée d'Arnaud Boissières (8e)




Tanguy félicite "Cali" (Arnaud Boissières)

 « Bravo Cali ! J’espère être là dans une dizaine de jours. Je n’ai pas le costume de pirate à bord, je devrai déchirer un peu les combinaisons que j’ai pour faire plus pirate.
Quand j’étais parti en Sicile, l’envie de faire le Vendée Globe était de plus en plus forte et j’ai demandé à Cali comment faire. Il m’a dit : « Trouve un sponsor et tu le fais ».
A l'époque, en 6,50, je m'étais complètement planté dans l'anticyclone des Açores. Cette fois-ci, je l'ai un peu mieux abordé. La météo est malgré tout compliquée, avec un vent soutenu. »

« Cette nuit le vent était un peu plus mou que prévu et là j’ai de nouveau le vent prévu, entre 12 et 14 nœuds. J'ai envoyé le gennaker, ça glisse bien, c’est plutôt agréable.
C’était la pire semaine de ma course au niveau difficulté et frustration mais là, ça fait du bien de voir les Sables au bout du routage. Je devrais arriver le week-end prochain, soit samedi matin soit dimanche après-midi. J'en saurai plus demain.
Quand on est en mer on se dépêche d’arriver et quand on est à terre on se dépêche de retourner en mer. J’ai profité du coucher de soleil hier soir pour déboucher ma dernière petite bouteille. Les changements de voiles sont des choses que j’aime bien faire et j’en profite encore à fond. »


Le journal de bord d'Alessandro di Benedetto ...


... et sa façon de varier son alimentation




Message d'Alessandro di Benedetto
"Ma côte va mieux, mais c’est vrai que quand ça secoue pas mal, il faut faire attention. En fin de journée, avec les mouvements, je ressens quelques douleurs à la côte mais ça va.
Je ne peux pas encore donner exactement mon ETA, je ne sais pas. Au point de vue sportif, je vais essayer de faire moins de 105 jours comme les temps de référence de Thomas Coville et d'Arnaud Boissières sur les dernières éditions avec ce bateau. A ce jour, il y a des chances que j’arrive le 19 ou le 20. Le 19, c’est le jour de l’anniversaire de ma mère ! C’est vrai que la situation météo est compliquée avec des zones anticycloniques, il va falloir trouver le bon angle et le bon chemin.
J’ai du vent assez soutenu, entre 22 et 27 nœuds, et une houle assez forte. Il faut faire attention à ne pas trop taper le bateau sur les vagues. J’ai entre 25 et 26 degrés à l’extérieur et même chose à l’intérieur. Hier, j’ai préparé deux poissons volants pour mon déjeuner. La cuisine, c’est un plaisir de navigation surtout quand on est en solitaire, il faut mieux s’occuper ! J’en profite, le bateau est assez stable, souvent recouvert d’eau et je ne suis pas beaucoup à l’extérieur sauf quand il y a des rafales plus fortes, qu’il faut choquer les voiles ou changer de cap."




Dimanche 10 Février 2013
92e Jour de Course




C'est samedi 9 à 15h11mn,
qu'Arnaud Boissières (Akéna Vérandas)
a franchi la ligne d'arrivée des Sables-d'Olonne
en 8e position et ...
EN COSTARD-CRAVATE siouplé !!!

(Photo ELOI STICHELBAUT)


(Série photos de Jean-Marie Liot)



(Photo Vincent Curutchet)



Les premiers mots d'Arnaud Boissières
« On a bataillé à fond avec Dom et Bubi. Je suis d'ailleurs désolé de ce qui lui est arrivé.
Ces trois mois en mer que j'ai vécus, c'est quelque chose de très fort. J'ai fait un deuxième tour du monde, c'est incroyable ! J'avais déjà du mal à croire que j'en avais fait un, mais alors deux !
Le bateau est en super état, je le dois aux gars qui ont bossé dessus. Je suis ravi de ce parcours. Il y a eu des moments difficiles mais les mers du Sud m'ont permis de revenir un peu. J'ai vécu un Pacifique vraiment intense.
Je vous remercie pour cet accueil extraordinaire car je suis originaire d'Arcachon, je suis arrivé en 2007 et j'ai tout de suite été adopté. Je suis maintenant un enfant du pays, les Vendéens ont un cœur énorme. »

 (Photos Olivier Blanchet)


(Série de photos Vincent Curutchet)





Interview d'Arnaud Boissières
Ses premiers mots en entrant en salle de presse
Cher compatriotes, nous sommes réunis aujourd’hui... Mais que se passe-t-il ? Après trois mois, comme ça... Il n’y avait rien à la télé ou quoi ? Quoiqu’il va y avoir le match de rugby. Il faut se rattraper après la défaite contre l’Italie. Ils m’avaient demandé d’aller jouer mais je n’avais pas les bonnes chaussures.

Son costume
On m’a livré mon costume après la ligne d’arrivée, autrement il ne serait pas dans cet état. Le problème, c’est qu’on doit le rendre. C’est celui que j’ai utilisé pour la séance photo d’avant le départ, c’est un prêt d’un magasin des Sables. Au début j’étais un peu gêné, mais au final on n’est pas mal dedans !

Sa deuxième arrivée
Bravo et merci d’être venus si nombreux, ça me chagrine un peu pour le petit François du coup. Il y a quatre ans je n’avais pas réalisé le nombre de personnes, alors cette année je me suis préparé à y porter plus d’attention pour en prendre plein les yeux. Je trouve ça super, pendant trois mois tu t’éclates, tu ne penses pas trop à l’arrivée, autrement que comme un vague rêve. On essaye de ne pas trop imaginer, car si jamais on n’y arrive pas on peut être déçu. Donc j’ai savouré. Les pontons, on y va toute l’année, c’est notre terrain de jeu donc voir autant de monde pour une arrivée, ça fait chaud au cœur. Merci aussi à AKENA qui est plus qu’un sponsor, mais une réelle énergie. Les salariés me côtoient quotidiennement, je fais un peu partie de la famille et ça me fait énormément plaisir qu’ils soient venus. Car oui c’est mon oiseau noir, mais c’est aussi leur bateau à eux. Donc Mesdames et Messieurs, achetez donc des vérandas AKENA ! Et ce n’est pas une blague. Je ris toujours, car l’autodérision me permet de passer le stade de l’émotion mais je suis très, très sérieux. Je rigole toujours en disant que je vais bien réussir à refourguer une ou deux vérandas, mais j’ai envie de porter un autre espoir, qu’on mette le paquet.


Son record amélioré de 14 jours
Le rythme en terme de course, de bataille, était vraiment plus soutenu, beaucoup plus intense. Nerveusement, vraiment extrême - dans le bon sens. Mais le bateau d’il y a quatre ans était d’ancienne génération donc celui de cette année n’est pas tout à fait le même. D’ailleurs, l’ancienAKENA Vérandas est toujours en mer avec Alessandro et je trouve ça incroyable qu’il s’apprête à boucler un quatrième Vendée Globe. Mais c’est ça qui est beau, cette diversité du plateau. Il faut donner la chance au produit et à chacun.

Son grand Sud
La météo m’a un peu souri dans le Pacifique et il y a quatre ans je disais déjà que je voulais repartir car les mers du Sud m’avaient beaucoup plu. Cette année c’était beaucoup plus que ça. Tu y prends goût, tu ne lâches pas. Bilou disait que c’était le Pays de l’ombre, moi je trouve que c’est le pays des lumières et je vais en rêver pendant encore quatre ans. Moi l’avantage que j’ai, c’est que déjà avant de partir je savais que je repartirais dans quatre ans.

Sa descente de l’Atlantique
On m’a beaucoup parlé du Pot au Noir qui a été très dur mais déjà bien avant, à la sortie du golfe de Gascogne où j’étais plutôt bien, j’ai croisé Mike Golding, derrière moi à vue, et devant j’ai Jeannot (Jean Le Cam) donc je me dis que j’étais pas trop mal. Mais c’est là où j’ai commencé à merder. J’ai empanné et suis reparti au large. J’ai eu un cran de retard dans le Pot au Noir sur le groupe de trois qui le passe super bien et moi je me retrouve un peu seul. Je me dis que je vais passer plus à l’ouest pour assurer et je me fais démonter. J’ai pris très cher. Quand le vent est faible, tu fais beaucoup de changements de voiles et tu accumules les erreurs. A ce moment-là, c’est une autre course qui a commencé mais il ne fallait pas désespérer non plus. Il y a quatre ans, j’étais 17ème au cap de Bonne Espérance. Mais c’est ça aussi le Vendée Globe, c’est à toi de te débrouiller. C’était dur mais ça va m ‘aider pour mes prochaines courses, notamment à cet endroit en particulier.

Son potentiel personnel
J’étais quand même à sept places de gagner le Vendée Globe ! (Rires) Ce que je dis aux jeunes, c’est que le Vendée Globe est différent des autres courses dans le fait qu’Alessandro va arriver dernier mais il ne sera pas dernier, il aura gagné quelque chose. Tous les bateaux qui arrivent ont gagné. Je suis limite gêné de l’accueil qui m’est réservé. Mais je pense que... Ouais, ouais, ouais, le bonhomme est capable de le gagner (rires). Alex Thomson avait un bateau assez similaire au mien donc ça prouve que je n’avais pas complètement tort en disant que le mien était capable de gagner. Pour gagner il faut un bon bateau et un bon marin qui vont bien ensemble. Le couple bateau/bonhomme est super important et avant le départ je me sentais en phase, je me sentais capable d’être dans les cinq premiers. Quand tu repars une deuxième fois c’est forcément pour faire mieux. Donc je voulais faire mieux que 7e mais au final je suis super heureux de cette 8ème place car je le suis aussi pour ceux de devant. Il n’y a pas d’intox ni de tricherie dans la course au large, c’est sain, c’est génial.

Son futur bateau : le dernier PRB de Vincent Riou ?
C’est marrant, je n’y avais pas pensé tiens ! (Rires. Silence) Je repartirais bien avec mon bel oiseau noir. Un bon bateau bien mené vaut mieux qu’un bateau excellent mal mené. J’espère que d’ici quatre ans j’aurai progressé, qu’on aura amélioré le bateau. Il est beau ce bateau, non ? Je ne suis pas objectif, mais c’est le plus beau bateau de la flotte !

Son changement
Et bien je crois que je n’ai pas grandi ! (Rires) Mais j’ai vachement mûri je pense... (Rires) Non, je ne sais pas. Par contre, je vois Benoît Parnaudeau dans la salle, qui est un super pote de La Rochelle et avec qui j’avais parlé avant mon premier VG. Il m’avait offert une carte qu’il m’avait dit de garder si je repartais et cette carte a fait quatre tours du monde au final, donc merci Ben.

Sa relation avec le bateau
Certains coureurs parlent de leur bateau comme des machines. Jamais je ne parlerai de mon bateau comme une machine. J’ai eu la chance d’en construire un et un bateau ce n’est pas anodin. Quand on part tout seul avec lui pendant trois mois, on lui parle et il nous répond. Il nous dit ce qu’il faut faire. J’aime mon bateau. Dès qu’on sent quelque chose de différent, une secousse, on se dit qu’il y a un problème. Ce qui ne m’empêche pas d’écouter de la musique à fond dans les mers du Sud pour me motiver pendant trois ou quatre heures. Mais on s’éclate, comme un surfeur qui prend sa vague.

Sa bonne humeur moins prononcée qu’il y a 4 ans
 La pression que je me suis mise vient de moi. Je ne voulais pas décevoir les gens. Donc peut-être que j’étais un petit peu différent d’il y a quatre ans. On me l’a souvent dit sous forme de reproche, mais d’un autre côté, je n’avais plus envie de faire mon Caliméro, trop gentil. Je voulais montrer cette part de moi qui a la niaque. Quand je fais mon pot au noir désastreux, j’ai fait une vidéo un peu originale et on m’a dit que j’avais pété un câble. Mais c’était le moyen d’évacuer et de passer autre chose. Le fait d’écrire ou de tourner des vidéos aide beaucoup. J’ai souvent été ému de ce que je voyais autour de moi et c’est un exutoire. Comme je disais, quand on y retourne, ce n’est pas pour la même chose. Donc forcément l’attitude change. Mais j’espère que le petit bonhomme que je suis n’a pas trop déçu.

Sa plus belle image
Mon cap Horn a été très fort. Pas seulement le passage mais les deux jours d’avant et d’après. D’abord, je vois sur les positions qu’ACCIONA n’est pas loin. Je me retourne et je le vois derrière ! Ensuite, le cap Horn, je le passe de très près et j’ai la radio qui crépite. J’entends parler espagnol. C’était un mec du sémaphore qui m’appelait, donc je réponds avec mon espagnol-vendéen-chaumois assez moyen et il me répond « Aaaah Vendée Globe ! Formidable ! ». Et juste après, un paquebot de croisière qui me dit qu’ils suivent le Vendée Globe à bord et qu’il me met en haut-parleur dans le salon. Ça m’a fait marrer, après deux mois de mer que 200 ou 300 Américains me parlent de leur swimming pool et de leur sauna... Moi, je n’ai que le karcher. Depuis, AKENA est harcelé pour faire des vérandas aux Etats-Unis !

Ses surnoms
Oui bon, je suis désolé, j’appelais Javier le « Chorizo » et Dominique le « Banquier suisse ».

Son parcours
Tous les jours, quand j’ai vécu ce projet, je me suis dit que j’avais une chance extraordinaire. J’ai une vie privilégiée. Oui je me suis battu, oui j’ai vécu des moments de galère, mais j’ai vécu intensément chaque journée et je mesure la chance que j’ai d’être le skipper d’un 60’ IMOCA Open... Je suis un privilégié avec un grand P. Donc oui, je mesure le chemin parcouru mais petit, j’avais un globe qui me servait de lumière. Je l’allumais, l’éteignais... Il n’y a pas de plus beau livre d’aventure qu’un globe. Donc bien sûr que j’ai envie de partir, tu m’étonnes !






Message de Dominique Wavre suite à son arrivée

« C’était super hier soir. J’ai vu l’arrivée de Jean Le Cam et je ne danserai pas sur la table !
Il fallait arriver entre 16 et 17 heures pour l’apéro et un petit rayon de soleil en passant la ligne. J’avais tout prévu, c’était nickel !
On fait le Vendée Globe parce qu’on en a envie. On est heureux au départ, ce serait quand même le comble de faire la gueule après. On a des émotions très fortes, des hauts et des bas, amplifiés par le fait qu’on soit seul. Mais c’est forcément un immense bonheur. Tu as un condensé d’émotions fortes. La résultante de tout ça, c’est le bonheur.
Mon record c’est nonante jours. Depuis toujours, je représente en mer un certain nombre de qualités de mon pays qui ne sont pas toutes reconnues. J’essaye de montrer que nous sommes aussi des gens passionnés.
C’est très monomaniaque sur les bateaux comme ça. Tu es toujours en bagarre contre quelqu’un, je regardais ce que faisaient les Tontons Flingueurs tout le temps. Si tu veux bien naviguer, tu dois être dessus en permanence. On est des paysans de la mer. On se lève parce qu’on a quelque chose à faire et on se couche parce qu’on a besoin de repos. On a tellement de travail que prendre un bouquin ou regarder un film, ce n’est pas quelque chose qu’on pense à faire.
Le double avec Michèle c’est mon exercice favori. Après c’est le solitaire. Aujourd’hui je n’aurais plus la patience de m’accorder avec un équipage s’il y a une tronche de con. Pour de l’équipage, il faut vraiment que ce soient de bons copains. En double avec Michèle ce serait parfait. En solo, laissez moi le temps d’atterrir parce je n’ai pas du tout envie de repartir pour l’instant. »



Suite de l'arrivée de Jean Le Cam




Message de Tanguy de Lamotte


« Salut,

je suis en bordure de l'anticyclone et le vent est faible (un peu plus que prévu malheureusement...) mais il s'oriente dans le bon sens, c'est à dire de plus en plus vers le sud pour que je puisse commencer à tourner à droite vers les Sables d'Olonne. Hier soir, j'ai pris un petit apéro en ouvrant ma dernière petit bouteille de rouge avec de la viande séchée des Alpes en admirant le coucher de soleil et en profitant de ce beau moment de glisse en harmonie avec mon bateau avec l'agréable sentiment de rentrer à la maison où on pourra tous les 2 se reposer !

J'ai envoyé le grand gennaker en fin de nuit et j'espère accélérer dans la matinée. Toujours en tribord amure, la mauvaise nouvelle c'est que la pompe électrique a rendu l'âme !!! Et oui, c'est déjà la 2ème pompe (je vais en trouver une autre...) mais la bonne nouvelle c'est que j'ai réussi à remonter la dérive un peu plus et qu'il n'y a plus de partie abimée sous l'eau et moins d'eau à rentrer dans le puits...

Bon dimanche matin à tous »

Tang (qui rêve d'un café/croissant mais qui n'a que le café...)




Samedi 9 Février Février Février 2013
91e Jour de Course





Après dix jours resté accosté à Port Olona, le 60 pieds IMOCA MACIF a été rapatrié à son port d'attache breton à Port-la-Forêt. Ayant déjà subi une batterie de vérifications et de tests aux Sables d'Olonne, le bateau sera sorti de l'eau afin d'entrer en chantier d'optimisation la semaine prochaine.




"MON TONTON" Wavre est arrivé aux Sables ! 7eme !

(Photo Olivier Blanchet)






Ses premiers mots à son arrivée dans la salle de presse
Merci vous me faites chaud au cœur. C’est magique. Il y a une chaleur extraordinaire, on est dans la même tradition que les marins pêcheurs attendus par leurs familles. On peut s’engager à fond dans quelque chose qui fait partie de l’enthousiasme et de la passion. Il faut que les générations à venir aient la même passion et notre monde tournera rond. Tous mes tours du monde ont été différents, les émotions étaient différentes. Ce n’est pas seulement de la régate, c’est un monde à part.

 (Photo Olivier Blanchet)

(Photo Vincent Curutchet)

 (Photo Olivier Blanchet)


(Photo Vincent Curutchet)


 (Photo Vincent Curutchet)





Son état de forme
Le bonhomme va bien. Un petit coup de rouge et ça repart. Je viens de manger un steak et des frites, c’est magnifique. Mais mise à part ma nuit blanche, j’ai réussi à rester en forme tout du long. Il faut de la résistance et de la motivation, partir en étant bien préparé physiquement et savoir aller au bout de ses ressources tout en gardant ce qu’il faut de réserve. On mène une vie d’insomniaque, il faut rester lucide. Il vaut mieux s’accorder 10 minutes de sommeil pendant une manœuvre plutôt que d’être au bord de la rupture.

Sa course dans la course
Il y a 4 ans on pouvait revenir par derrière, mais ce coup-ci c’était l’inverse. Ceux de devant étaient sur des bateaux extrêmement rapides et en plus ils n’ont pas fait d’erreur. La conjonction bateau performant, marin talentueux et météo favorable et hop, c’est fini. Donc on régate avec ses voisins, moi j’avais mes copains, les Tontons Flingueurs !

(Série de photos Vincent Curutchet)



Avec Jean Le Cam et Bernard Stamm



Sa rencontre avec Le Cam dans l’Indien
C’était génial ça. Je vois le bateau de mon pote Jean à l’horizon qui se rapproche, Mike Golding n’était pas très loin, c’était la bagarre. Et mon pote Jean de plus en plus près. J’appelle la VHF mais pas de réponse. Et puis je vois un bonhomme monter sur le pont en train de me filmer... Alors que je le filmais aussi ! Au final, quand on se parlait, on n’avait rien à se dire ! « Comment ça va, t’es sous petit gennaker moi aussi, il faut qu’on se fasse l’Anglais ! » (Rires). Mais si on a les mêmes routages, ce n’est pas absurde de se retrouver à 10 milles d’écart. Bon, 300 mètres c’est absurde, en plein océan comme ça.

Sa plus grosse avarie
Ma plus grosse avarie ça a été mon gennaker. C'est arrivé le 1er janvier, c'était une belle manière de commencer l'année ! Le bout d’amure s’est cassé et la voile faisait cerf-volant. Au début, je voulais tout lâcher à la mer et finalement je me suis dit que non. Et ça a été un combat : Mike Tyson VS grand gennaker. Ça a été une bagarre de deux heures. J’ai pris des coups, j’ai dû l’immobiliser alors qu’il rentrait dans l’eau et a explosé le chandelier. Pendant quelques temps il est resté dans la soute, en vrac, et dès que j’ai eu un peu de calme je l’ai ressorti. Mais ça m’a quand même pris 45 minutes. C’était un soulagement immense.

L’Atlantique, tout sauf une délivrance
D’habitude on dit que le cap Horn est synonyme de délivrance. Mais là c’était l’inverse, l’Atlantique a été la punition à la place des mers du Sud. Le Nord comme le Sud ont été casse-pieds. Je n’ai jamais vu un enchaînement pareil de situations casse-pieds. Ce qu’il se passe, c’est que les systèmes peinent à se mettre en place et les anticyclones deviennent migratoires et nous bloquent la route. L’Atlantique a vraiment été compliqué pour les Tontons Flingueurs !

Sa dernière nuit cauchemardesque
Je pense que ça a été le cas pour un peu tous les bateaux qui sont arrivés, le golfe de Gascogne a été dur. En sortant de l’anticyclone qui était difficile à négocier, j’ai rencontré un front plein nord avec une mer de travers et extrêmement dure. Je ne pouvais pas mettre mon tourmentin alors j'ai mis la trinquette et pris quatre ris. Je me suis retrouvé à partir dans des surfs et je me faisais rouler avec d’énormes coups de gite. J’avais les ballasts pleins et très peu de voile. Les vagues roulaient contre la coque. Ça secouait comme ce n’était pas permis, c’était impossible de se tenir dans le bateau. J'ai voulu me faire un café, je me le suis pris dans la figure. Ça tape tellement fort qu’on a l’impression que le bateau va exploser. On sent qu’on est à la limite du bateau, on se demande ce qui va péter en premier. Mais rien. Qu’est ce que ces bateaux sont costauds ! Le problème c'est qu'on était obligé de passer par là pour rejoindre les Sables. On ne pouvait pas éviter ce piège. Au matin il y avait encore 35-40 nœuds mais j’avais l’impression que c’était peinard.

Ses lunettes
J’ai réussi à garder la même paire du début à la fin. D’habitude j’en explose au moins deux ou trois paires. J’ai tout simplement quatre yeux.

Les enseignements tirés de cette édition
On me demande déjà de faire le bilan, à peine arrivé ! (Rires) Je n’ai absolument pas de recul, tout ce que je peux dire c’est que le travail fait par l’équipe a été exceptionnel. Le travail en amont a payé de façon extraordinaire. Je sais aussi que l’expérience permet d’aborder les situations sans stress. Je n’étais ni déçu ni n’avais d’état d’âme car j’avais des réponses adéquates pour à peu près à toutes les situations. On est en mesure de bien récupérer, il y a un cercle vertueux dans lequel on se sent bien, on mange bien, on dort bien, les manœuvres sont propres, les stratégies sont bonnes...

Sa communication
Je fais ce Vendée Globe pour communiquer. Ça fait partie du jeu, je ne m’imagine pas faire un tour du monde en autiste. Et puis c'est normal de faire partager quelque chose qu'on a le privilège de vivre, car c'est un privilège !

Sa 7ème place
On part en se disant que tout peut arriver. Rien n’est écrit par avance. Il y a eu des péripéties dans tous les sens, il y a de tout. Le scénario n’est jamais écrit à l’avance. Autant à un 100m quand il y a Usain Bolt, on sait comment ça va terminer, autant sur un Vendée Globe on ne peut pas. On ne peut pas partir en se disant « Quoi que je fasse, je ne pourrai pas faire mieux que 7ème ». J’avais comme favori Riou et Dick et l’un a cassé, l’autre a perdu sa quille. Heureusement il y a une logique sportive. Les gars qui sont devant moi sont des régatiers exceptionnels. Les deux premiers sont des extraterrestres. Je les trouve époustouflants. Alex a fait quelque chose d’exceptionnel, Jean-Pierre a fait preuve d’une ténacité extraordinaire. Et les deux Tontons Flingueurs ont mieux régaté donc j’arrive derrière.

La qualité des eaux
Ca c’est une question de l’IFREMER me semble-t-il (rires). Effectivement il y a beaucoup de sacs plastiques et énormément de morceaux de filets de pêche qui se coincent dans les hydrogénérateurs. La nuit dernière, je me suis pris du mazout dans le cockpit : merci le golfe de Gascogne ! Pour vous dire, l’Indien et le Pacifique sont toujours aussi limpides, tandis que dans l’Atlantique, il y a toujours beaucoup de déchets. J’ai vu moins d’oiseaux aussi. Les albatros étaient là dans les mers du Sud, mes copains, ça m’a fait bien plaisir de les voir.

Les portes des glaces
A partir du moment où ces portes sont forcément relativement hautes - par souci de protection - ça a tendance à nous faire prendre des trajectoires un peu absurde. J’avais peur qu’on ait une course à la queue-leu-leu. Heureusement la météo nous a permis d’avoir quelques coups tactiques à jouer mais malheureusement ça nous a empêché de pouvoir rattraper les premiers. Mais je les accepte à partir du moment où elles nous protègent. Le jeu de la régate n’est pas perverti. Il a changé car les systèmes de routage sont devenus exceptionnels et permettent d’établir des trajectoires extrêmement serrées. Et on ne voit plus d’icebergs, ça fait un risque en moins. Il y a moins l’aspect d’aventure mais on en vit une à un autre niveau. Comme Alessandro et Tanguy qui se prouvent les choses à eux-mêmes et aux autres.

L’humidité à bord
On ne sèche pas, on pourrit sur place ! (Rires) Non, on utilise des lingettes pour bébé et on emporte beaucoup de changes car quand les vêtements sont trempés on a tout de suite froid. Il fait toujours humide à bord d’un bateau mais bon, les branchies pousseront un de ces quatre !

Son amour du café
Je n’ai jamais compris pourquoi je n’ai jamais été sponsorisé par Nespresso ! (Rires) Je bois beaucoup de café depuis très longtemps, j’adore le goût, je dois en avoir à 50% dans mon sang.

Ses futurs projets
En ce moment je n’y pense pas. Pour le moment mon programme sportif c’est une douche et une soirée avec les copains. Ma dernière nuit était une nuit blanche, je suis incapable de réfléchir, je me laisse porter par mon équipe pour l’instant. Quand j’ai vu Jean, la première chose qu’il m’a dite c’est « Ah c’était dur hein » et oui, c’est la chose à retenir, c’est dur. Bon, lui il a déjà passé une nuit à terre donc s’il n’a pas la gueule de bois il doit avoir des courbatures (rires).

Sa plus belle journée dans le Sud
Une belle journée du Sud commence mal en général dans un vent de nord un peu pluvieux, le front passe et d’un coup ça devient limpide. L’océan devient très, très bleu, la mer commence à croiser, le ciel est bleu aussi. Mais on se méfie des grains qui peuvent arriver à n’importe quel moment. Le poids du vent en bas est très lourd, les pressions dans les voiles sont énormes, on se sent très petit, très humble et on se dit « ouf, j’ai réussi à passer ». Le grand Sud donne l’impression d’être sur une planète qui est à la limite d’être la sienne tellement elle est belle.


Alessandro Di Benedetto évite la catastrophe 
de peu : une collision avec un cargo !




"Je viens à l'instant d'éviter la collision avec le cargo SANTA TERESA de la HAMBURG SUD, un cargo porte-containers que j'ai vu au détecteur de radar. J'ai essayé plusieurs appels sur la VHF, jusqu'au dernier moment quand je l'ai vu sortir du brouillard sur mon côté tribord. Nous étions en route de collision. J'ai estimé vitesse et cap car le cargo ne figurait pas au systeme AIS et continuait à ne pas répondre à mes appels sur le canal 16 de la VHF et j'ai donc decidé de lofer pour ralentir mon bateau, modifier mon cap et faire passer le cargo à l'avant de l'étrave. Il est passé à environ 100 mètres, voire moins, de mon bateau et meme apres le croisement ils ont continué à ne pas répondre sur la VHF."




Trois enfants de plus, sauvés par les clics sur Initiatives Coeur




Vendredi 8 Février Février 2013
90e Jour de Course



Dominique Wavre arrive bientôt aux Sables



L'arrivée de Mike Golding




Jean Le Cam 
Il essayent toujours de me mettre dans des situations pas possibles pour voir quand je vais craquer. Du coup là, je suis l’intervieweur de Dominique Wavre. C’est moi qui anime cette vacation.

(A Dominique Wavre) 
Dominique on sera là pour t’accueillir, j’espère que tu vas bien mon pépère. On t’attend avec plaisir, on a chauffé le terrain, on connaît les bonnes adresses. On a un ciel plutôt bleu mais il fait froid, il y a une super ambiance sur le Village. Garde ton bonnet, il faut couvrir les extrémités, c’est par les extrémités que tout s’en va.
Il y a des moments assez exceptionnels. Il faut en profiter et aussi en faire profiter les gens. Hier j’ai fait une émission avec TV Vendée qui était assez sympa. Il y avait tout une rétrospective avec les vidéos et ça me permet de revoir un peu ma course. J’ai revu le capitaine « J’aime bien quand ça fait mal ».

Dominique Wavre 
(A Jean Le Cam) 
Je suis là dans quatre heures et demi, cinq heures, vers 17h, nickel pour l’apéro !
Le golfe de Gascogne a été pire que jamais. Je me suis retrouvé avec le quatrième ris dans la grand-voile, ça ne m’était jamais arrivé pendant le Vendée Globe. Je serai vraiment content de toucher le ponton, de vous voir tous, et compte sur moi pour l’apéro et le rock’n’roll mais pas pour la danse, je suis nul à ça.
C’est assez rigolo d’être interviewé par Jean Le Cam parce que d’habitude on parle de l’IMOCA et de ce genre de choses mais c’est la première fois qu’on me parle des extrémités (Jean Le Cam lui avait dit de bien couvrir ses extrémités en mettant un bonnet, ndlr).
J’ai pris 50 nœuds en travers, à 90°. Je me suis vraiment fait tabasser, cette arrivée sera méritée. Là j’ai 25 nœuds, c’est bien tombé mais la mer est dégueulasse. Les trois tontons ont eu droit à la même punition dans le golfe de Gascogne.
Le bateau est en pleine forme, il y a des petits trucs mais au niveau général il est parfait. Il était très bien préparé. Je crois que je n’ai jamais ramené un bateau en si bon état. Un tout petit chantier et il pourrait repartir.

Message d'Alessandro Di Benedetto 


"Je crois que j’ai fait les neuf dixièmes du parcours et je suis extrêmement fier d’être là. Je ne suis pas fier d’être dernier mais d’être encore là avec le bateau en bon état et je vais faire mon possible pour que ça continue jusqu’aux Sables. Je suis sorti du Pot au Noir hier, c’est une belle chose. Sinon j’essaye de cuisiner un peu à bord, j’ai préparé des crêpes et des beignets pour me remonter le moral.
J’avais préparé des beignets pour mon petit déjeuner mais ils n’ont pas survécu au lendemain car je les ai mangé dans la nuit. Hier j’en ai refait une douzaine et ce matin j’en ai mangé deux. Et là, pour la première fois, il y en a un qui a survécu au petit déjeuner.
Je peux parler de ma stratégie parce que je crois qu’il n’y a plus personne derrière (rires). Je crois remonter avec une route très nord et une fois que j’aurai passé les Açores, le vent devrait tourner et je devrais tourner quelques bords et prendre à l’est vers les Sables d’Olonne.
Quand il n’y a pas de vent je suis impatient d’arriver mais quand il y en a ça va beaucoup mieux. De manière générale, j’ai envie d’arriver mais je suis bien avec moi-même, avec le bateau. Dans cette remontée, je suis content d’arriver à sentir un peu mieux le bateau. Le vent est plus constant et ça me permet d’essayer des réglages.
Je vais essayer de faire un peu moins de 105 jours même si ça va être difficile. C’est le temps d’Arnaud Boissières et de Thomas Coville avec ce bateau et pour moi ce serait extraordinaire de faire un temps comparable à ces grands marins qui ont déjà mené ce bateau dans les précédentes éditions du Vendée Globe."



INTERVIEW DE MIKE GOLDING

L’arrivée aux Sables d’Olonne
C’était une magnifique surprise, je ne m’attendais pas à voir autant de gens dehors pour nous accueillir un soir glacial de février. C’est un honneur de faire partie d’une telle course et de recevoir un soutien aussi incroyable du public.


Les problèmes techniques pendant la course
L’un des moments les plus difficiles de la course, ça a été de perdre mon code zéro, qui était vraiment une voile-clé sur ce Vendée Globe. Et à peu près au même moment, j’ai perdu mes ballasts babord et tribord. Sportivement, ça a été très dur, mais j’ai su rebondir et trouver d’autres solutions pour compenser cette perte. J’ai aussi eu un petit incendie à bord, plus tôt dans la course. Nous avons décidé de court-circuiter la boîte qui avait brûlé mais à cause de ça, nous ne pouvions plus produire autant d’énergie. C’était une décision difficile mais nécessaire. Nous avons eu de la chance, ça a marché.


L’esprit du Vendée Globe
Ce n’est pas pour battre des records que je fais le Vendée Globe, c’est pour la compétition et pour tenter de gagner la course. On n’atteint pas forcément tous les buts qu’on s’est fixes mais au final, on relève d’autres défis, on accomplit d’autres performances, des choses différentes mais qui sont aussi importantes. Quand la course se termine, chacun a atteint des objectifs qui sont tous différents, c’est ça la magie du Vendée Globe.

Je crois que la raison pour laquelle il y a tellement de gens qui se passionnent pour le Vendée Globe en France, c’est qu’ils savent très bien que tous les skippers au départ ne peuvent pas gagner le Vendée Globe mais ils savent que tous les skippers peuvent les faire s’évader et les faire rêver.

Ses futurs projets
Je n’ai pas encore de projets précis dans un future proche, je suis ouvert à toute proposition! Mon partenariat avec Gamesa prend fin en juin et je ne pense pas qu’il sera prolongé.





L'arrivée de Bernard Stamm



NAO explique l'incident technique de Tanguy de Lamotte






Jeudi 7 Février 2013
89e Jour de Course


4e montée au mât pour Alessandro ...

... qui s'en remet en faisant des crêpes au caramel au beurre salé !!!
Hummmm très très bon !






Interwiew de notre Niortais Bernard Stamm, arrivé aux Sables (hors course)






Les dernières heures de course
Une pièce du bateau s’est cassée donc ça a rendu les dernières heures difficiles. 45 nœuds dans le golfe (de Gascogne), c’était difficile, ça secouait. Difficile d’expliquer ce qu’on ressent quand on voit tout ce monde. C’est surréaliste. On passe de la solitude à voir plein de gens (famille, amis, inconnus…).


La navigation hors course
Ce qui était un peu bizarre, c’était de faire ça « caché ». Moi, je faisais ma course normalement puisque j’avais mes positions. Mais j’ai compris qu’à terre, ça ne se passait pas comme ça. C’était logique de revenir à mon port d’attache. Je n’allais pas laisser le bateau et rentrer en avion. Et puis rien ne m’empêchait de continuer mes expériences embarquées (minilab).


Son état physique
J’ai perdu 7 kilos. Je n’avais pas beaucoup de gras, là il n’y en a plus. J’ai pris du muscle. La rupture de la colonne de winch a rendu les choses difficiles. Toutes les manœuvres, je les faisais directement aux winchs.


Les erreurs commises
Il n’y a pas de fatalité dans ce qui arrive. Nous, on paie un peu les premiers retards qu’on a eus dans le projet. On a eu un incident dans la Jacques Vabre, on a tapé quelque chose. Ces bateaux sont compliqués, il nous a manqué deux transats pour tester tout. Pendant ce temps, les autres s’entraînaient. Il y a eu un décalage dans la préparation qui a été pénalisant. On n’est pas visionnaire non plus et on est passé à côté de certaines choses. Et je n’ai pas pu me servir de l’expérience d’autres bateaux frères. Une erreur énorme, quelque chose qu’on a zappé, c’est le roof, la protection du bonhomme.


Etait-ce une erreur de s’amarrer à un autre bateau ?
Une erreur pour rester en course oui, pour garder mon bateau en état non ! Si l’autre bateau n’avait pas été là, j’aurais été hors course tout de suite parce qu'il fallait que je répare mon hydrogénérateur pour continuer. Je n’ai pas trouvé d’arguments pour expliquer au gars de ne pas monter, mais en fait c’est pire que ça, je n’ai pas eu le temps. En 2008, j’ai perdu un bateau comme ça. A un moment, il faut faire les choses comme un marin. Là c’était le cas. Je n'ai aucun sentiment de quoi que ce soit, j’ai fait ce que je devais faire.

Ses problèmes d’hydrogénérateurs
Quand je parle des soucis d’hydrogénérateurs, c’est général. Le problème, c’est leur fixation à bord. L’implantation est tellement mal faite qu’on ne sait pas si l’appareil fonctionne. Ils ont construit un jouet, pas fait pour un tour du monde. De plus, on les a reçus tardivement, on voulait les mettre pour la Jacques Vabre. Et si on avait pu les avoir à ce moment-là, on les aurait déchirés aussi au bout de deux jours.


L’arrêt au cap Horn
Mon arrêt au cap Horn est surréaliste et le fait d’avoir vu un ami là-bas est assez extraordinaire. Normalement personne ne s’arrête au Horn, à moins de couler. Et le petit salé aux lentilles était génial.


Les points positifs
Quand les galères sont finies on ne retient que le positif. Là je suis posé. En remontant l’Atlantique, il faisait vraiment mauvais. Je maudissais mon bateau tellement ça tapait. Maintenant je ne le maudis plus. Je vais me servir de ce qui s’est mal passé, pour ne pas que ça se reproduise.


Se sent-il plus fort ?
Je ne sais pas si je suis devenu plus fort. L’entraînement physique que j’ai fait, était fait pour une course sans problèmes. Dorénavant, je devrais inclure les problèmes dans ma préparation. J’ai fait des entraînements à la colonne de winchs, mais j’ai perdu la mienne !
La satisfaction d’avoir bouclé un tour du monde
Je suis content d’avoir mené Cheminées Poujoulat autour du monde. Ce n’est pas anodin. La remontée de l’Atlantique, c’est tellement long que tu as l’impression de passer d’une planète à une autre. Dans le Sud, certes ça tape mais ça glisse alors que l’Atlantique au près, ça paraît interminable. Je suis content d’être passé au travers de tout ça. Je suis fier.


A propos de François Gabart
J’aurais aimé qu’il soit là pour mon arrivée, mais je comprends très bien qu’il ne soit pas là. On s’entend bien, c’est d’ailleurs un des seuls qui m’ait fait monter sur son bateau. Il ne m’a pas fait rentrer, mais je suis monté dessus. Ça se voyait à l’entraînement qu’il était à l’aise avec l’utilisation de son bateau. C’est un vrai exercice de style de faire un tour du monde comme ça, avec Armel aux trousses.


La situation de Jean-Pierre Dick
Jean-Pierre rentre avec un bateau qui n’a plus aucun critère de stabilité, qui n'est plus à la jauge IMOCA. Ça me rassure de voir que le comité (ou jury) soit capable de s’adapter, de prendre ses décisions en fonction du contexte. C’est bien que Jean-Pierre n’ait pas été pénalisé.
Il y a certaines règles qui devraient être changées, comme le fait de s’amarrer à un bateau. Moi je prenais ça comme un corps mort, ça aurait pu être un arbre. Le concours de circonstance en Nouvelle-Zélande, c’était quand même quelque chose. J’espère que les règles vont évoluer. Le (Vendée) Globe n’a pas besoin de ça, le Globe a besoin de bateaux qui rentrent.


L’avenir
Sur le bateau, il faut changer l’ergonomie. Il faut refaire la protection du bateau. C’est dangereux dehors. De plus, il faut repenser les moments où je ne fais rien. On y avait un peu pensé, mais juste un peu. Quand le bateau est parti, c’était un adolescent et maintenant il est mature. Je n’ai pas envie de le donner à quelqu’un d’autre maintenant.
Cette année on va préparer les courses d’avant saison si possible. La Jacques Vabre est un objectif. En ce qui concerne un prochain Vendée Globe, c’est trop tôt pour le dire. C’est un engagement tellement intense. Pour le gagner, il faut avoir envie de le faire. Pour l’instant je n’en ai pas envie. Mais ça pourrait se mettre en place.




Message de Tanguy de Lamotte


"Salut,



Hier, c'était atelier plomberie, ma pompe a rendue l'âme!!!

Après l'avoir ouverte, nettoyée et testée, toujours rien. Donc j'ai trouvé une autre pompe pour la remplacer mais elle ne s'amorçait pas. Je suis donc allé en chercher une troisième, et ça prends du temps dans un bateau qui penche, qui tape et qui prend l'eau donc j'ai du écoper à la main plusieurs fois.

J'ai réussi à bien dormir et je continue à recharger les batteries petit à petit. Je me rends compte que ces "soucis" sont finis car je commence à regarder de nouveau la mer, le ciel, le soleil et la météo plutôt que d'avoir la tête dans le guidon pr résoudre les problèmes et ça fait du bien.

J'ai vu que vous étiez toujours aussi mobilisés pour les clics : presque 156 000 ce matin = un 13ème enfant sauvé ! C'est génial.

Bonne journée à tous,

Tang'"





Il est vraiment fou mon p'tit bourru !
"Allumez le feu" !
Un régal, une nouvelle fois !





Le Cam : « C'est ma victoire et c'est la vôtre aussi »
C’est en véritable rock star que Jean Le Cam a été accueilli cet après-midi aux Sables d’Olonne. Et lui s’est prêté au jeu. Le marin en a bavé pendant ces 88 jours de course, l’homme en est revenu plus fort. Tellement fort que cette 5e place a été vécue comme une victoire. Jean Le Cam est arrivé épuisé par ses 24 dernières heures de navigation épique dans le golfe de Gascogne. Mais ses grands yeux rougis de fatigue et de sel étaient aussi écarquillés de bonheur. Entre deux silences, une brassée d’éclats de rires et quelques sentences émouvantes, la conférence de presse s’est transformée en one man show. Le final s’est joué debout sur la table, à danser sur la chanson de Johnny Halliday. Mais c’est Le Cam qui a allumé le feu. Morceaux choisis….


Jean et ses « Voilà »
Ah bon je dis voilà ? Ça dépend comment tu le dis, mais voilà quoi, avec les intonations, avec un seul mot on dit plein de choses. L’intonation est bien plus importante que le mot lui-même. Voilà !


Son plaisir durant la course 
La fin c’était très difficile. Les bons moments il n’y en pas beaucoup, mais quand ils sont là, ils sont forcément exceptionnels. Quand je pense aux quatre jours le long des côtes du Brésil, ça tape. Tu ne peux même pas pisser un coup, tu ne peux pas boire un café. Et le moment où tu as une petite éclaircie, je peux te dire que tu apprécies vraiment.



Comme une victoire
Il y a plein de victoires, pas seulement au classement. Il y a la victoire d’avoir fait ce Vendée Globe alors qu’on n’avait rien il y a un an. On est parti de zéro. Pour faire tout ça dans ce temps imparti avec mon équipe, on n’a pas chômé. Pour moi, être ici aujourd’hui, grâce à Julien, Philoun, tout ceux qui ont donné de leur temps sur ce bateau, c’est une immense victoire. Grâce à Jean-Pierre et Luc aussi, qui ont accepté de me prendre chez Absolute Dreamer, ainsi que SynerCiel. Si ça ce n’est pas une victoire, alors je ne sais pas ce qu’est une victoire.



Filet dans la quille
Déjà t’es dans la merde jusqu’au cou car toutes les solutions qu’on peut imaginer : une latte avec un couteau, coucher le bateau, des trucs, des machins... A un moment, il fallait se résoudre à plonger et c’est sûr que ça ne m’a pas fait avancer non plus. Je me suis arrêté 4/5 heures, et la nuit d’avant je n’avançais pas. Mais quand tu l’as enlevé tu es content, comme quand tu as une épine dans le pied. D’autres questions à ce sujet ?



Son 4ème cap Horn
Ça fait partie des moments forts de la course le cap Horn. J’ai eu la chance de pouvoir passer tout près sans me dérouter. Ça fait partie de mon histoire, c’est vrai que quand j’ai chaviré la dernière fois, je n’étais pas fier...



Le premier des quinquagénaires
C’est vrai, je suis en tête des tontons flingueurs ! Des victoires, j’en ai imaginé beaucoup mais pas celle-là. Mike Golding, Dom et moi… C’est Dom qui nous avait appelé comme ça. C’était une belle image : un Suisse, un Français et un Anglais. Je suis le premier des quinquas, YES !



Sa 5ème place
Je ne pouvais pas faire mieux, ça c’est sûr. Face à des mecs affutés depuis 4 ans avec des avions de chasse et leurs sponsors depuis 10 ans... Non, honnêtement, je suis très content de ma performance.



Sur les fameux « avions de chasse »
C’est évident qu’aujourd’hui, c’est ce qu’il faut pour gagner le Vendée Globe. Mais il va falloir diminuer l’impact financier sur les résultats sportifs. Simplement ça. On prend trop de risques à vouloir aller trop vite et à améliorer les bateaux. J’ai entendu dire que les soucis que les autres ont pu avoir sont des choses qui faisaient partie du Vendée Globe. Mais quand j’ai vu que Javier avait chaviré, je me suis dit que non, je ne pouvais pas laisser passer ça. Non, chavirer ne fait pas partie d’un Vendée Globe.



A l’aise sur son bateau

C’est vrai que c’est un projet qui est né très tard, on n’a pas eu beaucoup de recul mais j’étais content d’être là, c’est sûr. C’était dur aussi, je ne vais pas faire le malin non plus, je n’étais pas bien tous les jours, je ne vais pas vous mentir. Mais d’être arrivé, c’est aussi parce que j’étais bien dedans.



L’ovation du public des Sables d’Olonne
J’adore ça. J’adore les contrastes. Hier, j’étais à moitié en train de pleurer, je me disais que je n’y arriverais jamais. Et ce matin, la mer s’est calmée. J’aime quand ça passe du tout au tout. Tu arrives et PAF, il y a du monde partout. On m’a demandé ce que je sous-entendais quand je disais le mot « victoire ». Mais il n’y a qu’à regarder, il n’y a pas de sous entendu. Cette course, c’était clairement une victoire, c’est vous qui me la donnez. C’est ma victoire et c’est la vôtre aussi…



Son doigt dans un verre d’eau pendant la conférence de presse
Les feux à main te crament les mains. C’est la deuxième fois que ça m’arrive. C’est des trucs pour la sécurité, et dire que c’est en vente dans le commerce... Mais que fait la police ? Tu peux mettre le feu à ton bateau avec ça : le feu à main tombe parterre, parterre tu as ton duvet qui forcément est fait d’une matière inflammable, et au même moment tu as la bouteille de gaz qui s’allume. Et c’est le drame, le bateau explose. Voilà.


Sa préparation avec une petite équipeQu'est ce que j'ai bien fait de ne pas aller aux stages de Port-La-Forêt ! J'aurais eu le moral dans les chaussettes ! Je ne regrette pas de ne pas mêtre comparé aux avions de chasse, jaurais été dans un état... Je n'ai pas de regret de ce côté-là. Je navais pas le temps, ni les moyens, donc cest comme ça. Mais c'était impeccable. Voilà.


Place encore plus brillante que 2005 dans ce contexte ?
Peut-être bien... Ce qui est terrible c’est qu’avec moi, on gagne à chaque fois. Mais chaque histoire est différente, y en a des plus ou moins belles. Celle-ci est particulièrement jolie, et surtout pleine d’aventure. On transforme toute cette préparation de bateau à voile en une espèce de belle victoire. Avec les gens du projet, on a fait quelque chose de joli. Par rapport à 2004, on a fait une vraie belle histoire.



Naviguer ou faire du théâtre ?
Je ne sais pas. Le théâtre m’a toujours passionné, la mise en scène, imaginer des histoires... C’est ce que je fais dans mes vidéos finalement. Là, j’ai la chance de pouvoir faire les deux : je navigue et fais du théâtre à la fois. Donc c’est le top. Je suis un coureur-artiste de théâtre







Interview de Javier Sanso



Bubi, que s’est-il passé dimanche dernier ?
Quand le bateau a commencé à chavirer, je suis passé par dessus la colonne de winch, avec le bateau au-dessus de moi. Tout s’est passé très vite, les réactions ont été immédiates.


Qu’avez-vous ressenti au moment de tomber à l’eau et de voir chavirer votre bateau ?
Je n’ai pas eu le temps de ressentir quoi que ce soit, pas eu le temps de penser. C’est l’instinct de survie qui surgit le premier, pour sauver sa peau. Et c’est là que tout ce qu’on a appris en stage de survie ressort. La première chose à faire est de sortir la balise de détresse et de l’activer. La seconde, sortir le canot de sauvetage. Je n’ai pas eu le temps d’arriver aux troisième et quatrième étapes qui consistent à attraper la combinaison et le kit de survie. Le bateau bougeait énormément, il y avait des vagues de 2 ou 3 mètres. C’était donc dangereux de rester en dessous. Une fois la balise activée, je l’ai rattachée  au bateau pour pouvoir aller en-dessous, chercher le canot. Mais ensuite, je n’ai pas réussi à défaire le nœud de cabestan que j’avais fait. Après avoir sorti le canot, je n’ai pas pu revenir au bateau car, encore une fois, c’était trop dangereux. Il faut se rendre compte qu’au moment du chavirage, le bateau avançait au près et j’avais un angle de gîte de 22 ou 23°. En quelques secondes, c’était à 90° et je suis tombé à l’eau. Ça s’est passé d’un coup, comme si c’était un 420 (dériveur).


Comment avez-vous vécu les heures d’attente, seul au milieu de l’océan sans savoir si quelqu’un allait venir vous secourir ?
J’ai pensé à ma famille, au passé. Je suis resté 6 heures avant que l’avion de reconnaissance n’arrive. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, j’étais assez inquiet. Voir l’avion m’a rassuré. J’étais persuadé qu’on viendrait me chercher en bateau car je pensais être hors du champ d’action d’un hélicoptère. Du coup je me suis préparé mentalement à passer la nuit dans le canot et à faire face au risque d’hypothermie. J’étais vraiment dans l’optique de passer la nuit dans le canot.

 « Terriblement frustré qu’ils ne me voient pas »


A minuit, c’est pourtant un hélicoptère qui est venu vous chercher...
Un avion est d‘abord venu pour me localiser car l’hélicoptère ne pouvait pas prendre le temps de me chercher : il était à la limite de son rayon d’action. J’ai tiré une fusée mais ils ne m’ont pas vu. J’ai alors lancé un feu de détresse et c’est là qu’ils ont pu me localiser. Mais quand l’hélicoptère est arrivé, il me cherchait à 400 mètres de l’endroit où je me trouvais et il ne voyait pas mes signaux. Il ne me restait qu’une seule fusée, je voyais le projecteur de l’hélicoptère se rapprocher à 200 mètres mais eux ne me voyaient toujours pas. Je n’en avais plus qu’une... J’étais terriblement frustré qu’ils ne me voient pas. J’ai donc attendu que les pilotes soient face à moi. Quand j’ai vu la lumière rouge et la verte à la fois, j’ai lancé ma fusée. Ils m’ont vu immédiatement et après un moment, un plongeur est descendu par un câble pour venir me chercher.


Vous n’avez pas fini votre course mais vous dites avoir atteint votre objectif. Pourquoi ?
Terminer la course aurait été l’apothéose de notre projet, mais même sans ça, ça reste un succès. Nous avons fait le tour du monde, nous avons montré que notre système écologique fonctionne. La théorie a été prouvée. Nous avons montré que nous avions raison.

 « Je peux faire encore 1 000 Vendée Globe »


Cela fait trois ans que vous faites partie de ce projet. Pensiez-vous arriver jusque là ?
Je ne pensais pas, non. C’était un rêve. Il ne s’est pas réalisé à 100% mais je suis en vie et je peux faire encore 1 000 Vendée Globe.


Quels sont vos projets futurs ?
Pour l’instant, je ne vois pas plus loin que la semaine prochaine. Je suis sur le point de partir en remorqueur pour récupérer mon bateau, qui est à environ 380 milles. Je ne sais pas dans quel état il sera. Ce ne sera pas facile de le redresser.


Comment avez-vous perdu la quille ?
Je n’en ai aucune idée. Je me le suis demandé plusieurs fois, mais je ne sais pas. Il faut récupérer le bateau pour le savoir. Il reste un mètre et quelques de quille. Seulement quelques centimètres en dehors de la coque.


Que ressortez-vous de cette expérience ?
J’ai beaucoup gagné en expérience. J’ai énormément appris vis à vis de futurs projets. Je suis maintenant un meilleur marin et un meilleur régatier.

« Je n’oublierai jamais »


Et en tant que personne ?
Je suppose que ça m’a changé aussi de ce point de vue là. C’est un chapitre de ma vie que je n’oublierai jamais.


Et maintenant que vous êtes en sécurité, quel regard portez vous sur votre mésaventure ?
C’est peut être un défaut, mais j’ai complètement mis de côté cette histoire. Je n’en rêve pas ni n’en cauchemarde, je ne me prends pas la tête. Ce qui m’importe c’est d’avancer. J’ai eu une peur incroyable, bien sûr, mais ce n’est pas resté gravé dans mon « disque dur ». Pour le moment, ça ne m’affecte pas.


La troisième fois sera la bonne pour vous. Vous repartiriez dans quatre ans ?
Je l’espère. Lorsque j’étais dans le canot, je maudissais le Vendée Globe et tout ce qui y était rattaché. Mais dès que je me suis trouvé dans l’hélicoptère, je ne pensais déjà plus qu’à ça.


Arrivée de Mike Golding, sixième du Vendée Globe

(Photos V.Curutchet)




Mike Golding (Gamesa)
Hier soir c’était incroyable, c’est toujours une surprise car on n’imagine jamais que tant de personnes viennent par une nuit si froide de février. Mais si, ils sont là. C’est quelque chose d’unique, je suis très fier d’avoir ce soutien dans ce que je fais.

Je ne sais par où commencer pour parler de mes moments difficiles. Mon moment le plus dur du point de vue compétitif a été de perdre mon code 0 dans les mers du Sud. C’était une voile clé pour moi. Et dans le même temps j’ai perdu la possibilité d’utiliser convenablement mes ballasts. D’un point de vue sportif c’était très difficile mais j’ai pu compenser avec d’autres solutions. Au niveau de la course en elle-même, j’ai vécu un moment difficile au large du Brésil car je n’avais plus de gasoil à bord alors qu’un peu plus tôt, le boîtier convecteur des hydrogénérateurs avait pris feu. On a alors cru qu’on dépendrait de nos réserves de gasoil pour terminer. Mais on a eu tort, on a branché directement les hydros sur la batterie, sans passer par le convecteur. Cette manipulation comporte certains risques mais nous n’avions pas le choix.

J’ai toujours essayé de gagner le Vendée Globe. Mais comme Bernard et JP l’ont prouvé, on part parfois avec l’objectif de remporter la course et on finit par réaliser des choses, différentes mais tout aussi importantes. La beauté du Vendée est que tous ceux au départ ont le même objectif mais à la fin, chacun a remporté une victoire différente. Les gens veulent rêver. Il n’y aura qu’un seul vainqueur mais d’autres rêves peuvent être créés.
Je ne sais pas ce que je vais faire par la suite. Mon partenariat avec Gamesa se termine en juin et je ne pense pas qu’il ira au-delà. Je suis ouvert à toute proposition (rires).





Mercredi 6 Février 2013
88e Jour de Course




Jean Le Cam, mon p'tit bourru, 
cinquième du Vendée Globe 2012-2013

(Photos V Curutchet)




C’est dans des conditions musclées (25-30 nœuds de vent et 4 mètres de creux) et après une dernière nuit en mer particulièrement difficile dans le golfe de Gascogne que Jean Le Cam a franchi, au terme d’un surf endiablé, la ligne d’arrivée du Vendée Globe, ce mercredi 6 février à 13h14’58’’, heure française. Il prend la cinquième place de cette 7e édition après avoir bataillé ferme pour préserver sa position des attaques de Mike Golding, son plus fidèle adversaire tout au long des 24 394 milles de course. A 53 ans, le skipper de SynerCiel participait ici à son 3e Vendée Globe.
Son temps de course est de 88j 00h 12mn et 58s. Vitesse moyenne sur le parcours théorique (24 394 milles) : 11,5 nœuds. Il aura parcouru en réalité 27 575 milles sur l’eau, à la vitesse moyenne de 13,1 nœuds.
Ecart avec le 4e Jean-Pierre Dick : 1j 21h 09min

(Photos JM Liot)





L’envie d’avoir envie
On a retrouvé Jean Le Cam. Pour son troisième Vendée Globe, le skipper de SynerCiel a, comme il l’avait déjà fait en 2004-2005, généreusement partagé ses joies et ses soucis et permis au grand public de comprendre un peu mieux le quotidien des solitaires autour du monde.



L’art de rebondir
Et dire qu’il aurait pu ne pas être au départ… Quelque neuf mois avant le coup d’envoi de ce Vendée Globe 2012-2013, Jean le Cam n’avait encore aucune garantie de pouvoir à nouveau défendre ses chances autour du monde en solitaire. Depuis le chavirage de son VM Matériaux dans la précédente édition, la roue de la fortune semblait avoir tourné dans le mauvais sens pour ce navigateur atypique, triple vainqueur de la Solitaire du Figaro et deuxième du Vendée Globe 2004-2005 après une lutte au couteau avec Vincent Riou. Une Barcelona World Race avortée suite à un démâtage aux abords des îles du Cap-Vert, succédait à une longue période de tracasseries administratives autour de questions d’assurance après la perte de son bateau. Les conditions n’étaient donc pas idéales pour préparer une nouvelle campagne.



Une préparation atypique
C’est finalement, par l’intermédiaire de l’écurie Absolute Dreamer que Jean Le Cam va pouvoir se lancer dans l’aventure. On est au mois de février et le temps presse. Il récupère l’ancien bateau de Loïck Peyron, devenu ensuite Renault ZE lors de la Barcelona World Race auquel il fait faire une cure d’amaigrissement drastique. Près de 950 kilos gagnés vont lui permettre de disposer d’une machine qui, sans avoir les performances des prototypes derniers nés, pourra faire figure honorable. Compte tenu du temps imparti avant le départ, Jean Le Cam fait le choix de concentrer ses efforts sur la préparation de son bateau, délaissant volontairement les entraînements communs avec les autres IMOCA ou les courses d’avant-saison : « pour se comparer, il faut être à niveau, sinon ça ne sert à rien. Je préfère travailler pour être prêt que d’user mon énergie à prétendre rivaliser avec des gars qui se préparent depuis deux ans… »



Les Tontons Flingueurs

Le début de course est conforme à ce qu’on attendait. A bord des prototypes de dernière génération, les hommes de tête creusent l’écart rapidement. Rythme soutenu, potentiel de vitesse supérieur et conditions météorologiques favorisant les échappées par devant font qu’en une semaine de course, des écarts importants se sont créés. Aux avant-postes du groupe des poursuivants le skipper deSynerCiel se retrouve à la lutte avec deux concurrents qu’il connaît particulièrement bien, Mike Golding et Dominique Wavre. La traversée du pot au noir est favorable au trio qui revient sur les talons des hommes de tête. Jean Le Cam s’imagine en chasseur et réinvente le titre du film d’Audiard…


ALLUMEZ LE FEU !!!

(Photos O Blanchet)






La mer en direct
A l’heure de rentrer dans les Quarantièmes, le roi Jean va s’initier à un exercice dont il se serait bien passé. Un filet s’est coincé dans son bulbe de quille et le solitaire n’a pas d’autre choix que de plonger pour s’en débarrasser. Une fois l’opération réussie, il n’omet pas d’envoyer les images de son épopée. Les petites vidéos de Jean Le Cam sont comme des bonbons. Qu’il s’agisse de ses réflexions philosophiques sur la course, de sa colère quand il apprend que le jury l’a pénalisé pour une infraction dans le rail du cap Finisterre, de ses conversations avec les peluches du bord.



Si près, si loin
Le 7 décembre, lors de la remontée vers la porte Crozet (océan Indien) Jean Le Cam et Dominique Wavre se retrouvent bord à bord au petit matin. Les deux navigateurs naviguent à quelques dizaines de mètres l’un de l’autre pendant une paire d’heures avant que leurs routes ne divergent. C’est le 22 décembre, au moment d’entrer dans le Pacifique, que Jean Le Cam fausse compagnie au groupe des « tontons ». En trois jours, il porte son avance sur Mike Golding à près de 500 milles. La traversée du Pacifique va lui permettre de conserver une avance relativement confortable sur ses poursuivants. Il franchit le cap Horn en 5e position et passe tout près de la pointe de la Terre de Feu au petit matin, alors que le phare du cap Horn est encore allumé. Mais ce qui devrait être la délivrance va devenir le début de son purgatoire.



La punition Atlantique


L’Atlantique Sud va se révéler impitoyable pour le peloton des poursuivants. Vents variables, mers cassantes, imprécisions des fichiers météo, la remontée entre le cap Horn et l’équateur va se transformer en une purge infâme. Une nouvelle fois, Jean Le Cam va voir revenir sur ses talons son meilleur ennemi, Mike Golding. Mais à l’approche de l’équateur, après une remontée de l’Atlantique Sud particulièrement éprouvante, il maintient une petite avance sur son adversaire. Le dernier jeu d’échec entre les deux hommes se jouera dans le sud de l’anticyclone des Açores. Mike Golding décide de contourner les hautes pressions par l’est, quand Jean choisit la route de l’ouest pour accrocher le premier les vents portants forts qui le mèneront jusqu’à l’arrivée. Il va pouvoir mesurer l’incroyable popularité qu’il s’est à nouveau forgé durant cette édition 2012-2013. Peut-être parce qu’en relatant aussi simplement sa condition à bord, il a finalement parlé de la vie de chacun…



Matin de l'arrivée pour mon p'tit bourru




Sale temps pour Jean le Cam




1ère déclaration de Javier Sanso après son chavirage









Mardi 5 Février 2013
87e Jour de Course



Montée au mat d'Alessandro di Benedetto



Les petits plaisirs culinaires d'Alessandro, 
aujourd'hui : la crème brûlée





Vidéo de coucher de soleil, par notre dépressif Bertrand de Broc


Les félicitations de Jean le Cam pour Jean-Pierre Dick




Revivez les temps forts de l'arrivée de Jean-Pierre Dick





(Photos JM Liot)




(Photos O Blanchet)






Lundi 4 Février 2013
86e Jour de Course


En exclu pour vous, les photos de l'arrivée de Jean-Pierre Dick,

prises par Monsieur Beau-Papa et Madame Belle-Maman.

Encore une fois, un grand merci à eux
pour leur participation (de qualité en plus) au blog !









Javier Sanso a chaviré et a été hélitreuillé !




"Tout est allé très vite. Aux alentours de midi, je naviguais au près dans 20 nœuds de vent de nord-est et je venais tout juste d’envoyer un message à la direction de course, leur indiquant ma position et leur faisant savoir que tout se déroulait parfaitement avec les systèmes d’énergie. D’un coup, alors que j’étais sur le pont afin de prendre un ris, j’ai entendu un grand bruit et le bateau a gîté brusquement. Je suis tombé à l’eau avant d’avoir le temps de réagir. J’ai pu voir ACCIONA continuer à basculer rapidement jusqu’à chavirer complètement. J’ai pu nager jusqu’au tableau arrière et activer mon canot de sauvetage, dans lequel je suis monté. J’y suis resté tout l’après-midi et une bonne partie de la nuit. J’ai profité du soleil pour sécher un peu mes vêtements. Je n’ai pas pu m’amarrer au bateau car la mer était très formée et m’en suis donc rapidement éloigné.
 A 18h, j’ai aperçu l’avion de Sauvetage Maritime à qui j’ai fait des signes avec une fusée de détresse. La vue de l’avion m’a particulièrement rassuré car j’ai su alors que tout fonctionnait comme il le fallait, que ma situation d’urgence était sous contrôle.
Vers 23h55, j’ai de nouveau entendu un bruit de moteur et j’ai vu un hélicoptère en train de manœuvrer au-dessus de la zone où se trouvait le bateau, à environ 2 milles de l’endroit où je me trouvais. La nuit était très noire et pendant une seconde, j’ai eu peur qu’il ne me repère pas. Après avoir allumé ma dernière fusée, l’hélicoptère s’est dirigé vers moi et un sauveteur a plongé pour me donner un harnais qui leur a permis de me hisser jusqu’à eux. Une fois à bord, un médecin m’a examiné et vérifié que j’allais bien.
Je suis maintenant dans la base aérienne de Lajes, sur l’île de Terceira, dont je remercie les occupants pour leur hospitalité. Mais je tiens tout particulièrement à souligner les attentions et la bienveillance des équipes de secours portugaises, tout comme le traitement auquel j’ai droit ici à la base. Désormais, après un repos indispensable, il s’agit de préparer avec mon team l’opération de récupération du bateau. Ainsi, nous pourrons étudier avec exactitude ce qu’il s’est réellement passé.
Je voudrais d’abord remercier ACCIONA, mon équipe et l’organisation de la course pour la rapidité à laquelle ils ont géré l’urgence. Et surtout le Service de Sauvetage Maritime pour l’opération qu’ils ont parfaitement menée, malgré les réserves en autonomie limitées de l’hélicoptère. Et bien entendu, merci infiniment à tous ceux qui m’ont suivi et se sont inquiétés pour moi cette nuit.

Mes amitiés les plus sincères,"
 Bubi





Communication d'Arnaud Boissières à propos du naufrage de Javier Sanso
"Grosse frayeur hier soir quand j’ai appris la détresse de Javier. J’ai proposé à la Direction de Course mes services mais l’hélicoptère avait déjà décollé et est arrivé sur zone bien avant que je puisse moi-même y aller. Ca me fait mal au cœur d’autant qu’on a bataillé énormément tous les deux tout au long du parcours. Nous avons même navigué à vue avant le Cap Horn et au niveau de l’île des Etats. Mais  l'essentiel est que Javier soit sain et sauf. Bravo à l’organisation des secours. C’est aussi un gage de succès du Vendée Globe. J’espère qu’ils pourront récupérer le bateau car cela me plairait beaucoup de tirer à nouveau des bords avec lui ! Le rouge et le noir. Je lui souhaite un bon rétablissement et beaucoup de courage"



Jean-Pierre Dick 4e !!!

Message de Jean-Pierre Dick, arrivé 4e aux Sables-d'Olonne ce jour


"Je ressens de la fierté d’avoir mené mon bateau à bon port. La course a pris une tournure différente pour moi quand j’ai perdu ma quille et quand j’ai cassé mon étai. Ce n’était pas facile de rester au contact avec la tête, ils allaient vite. Je me suis résolu à ma troisième place puis il y a eu ce coup de sort. Après je me suis reconcentré sur le fait d’arriver, ça a été un beau travail intellectuel. C’était un choix cornélien mais aujourd’hui on peut dire que j’ai pris la bonne décision.
Chavirer ne tient à rien et finalement l’espoir de terminer revient, ça a été un peu rock’n’roll. Il faut garder la foi pour continuer la course. S’arrêter trois jours sans perdre de place est assez extraordinaire. Ce n’est pas possible dans beaucoup de régates."




Les félicitations de Jean Le Cam pour Jean-Pierre Dick



Message de mon p'tit bourru Jean Le Cam
« Grâce à mes vidéos je partage mon aventure en mer. Faire un tour du monde seul sur un bateau est quand même unique, partager permet de faire rêver les gens et de leur donner un petit quelque chose en plus. Si je leur donne un mieux dans leur vie, ce n’est que du bonheur.
Ma stratégie de passer par le Nord était définie depuis un moment donc je suis bien où je suis. Mike Golding a opté pour une option par le Sud et nous allons continuer sur des routes différentes jusqu’à la fin. On ne se recroisera pas. Pour ma part, je serai content d’aborder le golfe de Gascogne par en haut car y arriver par le bas, avec des vents très forts... Ce n’est pas évident.
Pour le moment j’ai affalé le gennaker et envoyé le spi, je me concentre sur mes fichiers météo... L’arrivée viendra en temps voulu, pour l’instant je suis dans ma course. »



2e message de Jean Le Cam qui fantasme sur une pièce de boeuf-frites !
"Il y a des grains un peu partout. Là j’ai encore de la toile mais d’ici quelques minutes, je vais réduire. Je suis quasi en route directe pour les Sables d’Olonne. Là, je suis à la latitude de Bordeaux.
Les derniers routages me font arriver dans la nuit de mardi à mercredi. Mais si les vents sont moins forts devant les Sables, je pourrai arriver au petit matin. J’ai déjà une idée bien précise de ce que je veux manger : une pièce de bœuf saignante, sauce roquefort avec des frites !!"



Message d'Alessandro Di Benedetto 
"Ça va bien, le vent commence à baisser car je me rapproche de l’équateur. Je suis à 10h de navigation (environ 80 milles) du passage de l’équateur. Je vais pouvoir commencer à voir l’étoile polaire. C’est un peu calme du fait que je n’ai plus de voiles de portant. Ce ne sont pas des configurations habituelles sur le bateau. J’ai fait tous les essais pour gagner des dixièmes de nœuds.
Le moral a toujours été bon. C’est sûr qu’il y a eu une déception quand j’ai vu le petit gennaker éclater pour la deuxième fois. Il y a probablement des défauts de couture, il a vraiment explosé. Il faut faire avec, ça fait partie du Vendée Globe. Le matériel est mis à rude épreuve et si en plus il a des défauts de conception, ça casse. Ça va baisser la moyenne mais il faut que je tienne encore quelques jours parce qu’ensuite, je vais avoir beaucoup de près.
La carte postale est assez bleue et rayonnante. Mis de côté le fait que je ne peux pas avancer comme je le veux, je profite du soleil. Le vent souffle entre 10 et 14 nœuds et ça me permet d’avancer entre 10 et 11 nœuds. La mer est assez calme, le bateau est très stable et j’ouvre beaucoup pour créer un flux d’air. J’ai un petit frigo pour avoir de l’eau fraîche quand je veux. Il peut refroidir l’équivalent de deux verres d’eau. C’est très important pour le moral à bord.
Pour cuisiner j’ai tout ce qu’il faut : une cocotte minute et une casserole à pression pour cuisiner en sécurité dans les conditions difficiles. Ça permet de tout faire, mais aussi de garder les vitamines des aliments. J’ai plein d’autres choses mais surtout je n’ai pas hésité à amener des ingrédients. J’ai encore de la farine, de la levure. J’ai pris du sel mais j’en ai partout sur le bateau. Il faut que j’organise quelque chose à l’arrivée pour tout le monde, mais il faut une grande casserole !"


Message de Tanguy de Lamotte
J’ai pu dormir cette nuit. J’avais 30 nœuds de vent et une grosse mer. Ça s’est un peu calmé ce matin avec 15 à 18 nœuds de vent et la mer s’est un peu aplatie. Hier soir, j’ai cousu une petite sangle que je vais aller positionner dans le bas de la dérive pour la tirer vers l’avant. Je vais m’y attaquer aujourd’hui. Par contre, je vais bien mesurer les conséquences avant, car si elle sort elle peut devenir un danger potentiel pour la coque. Je vais peut-être attendre encore un peu. Pour le trou dans la coque, il faudra que j’aie de bonnes conditions pour le boucher. J’ai réussi à colmater les plus gros trous. J’ai mis des chiffons pour limiter la rapidité d’entrée d’eau. La pompe tourne 10 minutes tous les trois quarts d’heure. Une fois que j’aurai enlevé la dérive, le trou sera un peu plus gros.

Tanguy en grosse galère
Croisons les doigts pour qu'il ne soit pas contraint à l'abandon



Message de Tanguy de Lamotte
"A 2h du matin UTC hier, à 10 nœuds au près dans 18 nœuds de vent, j’ai tapé quelque chose de très dur. Je suis sorti rapidement sur le pont mais je n’ai rien vu. Il y a eu 2 impacts : le safran tribord, qui était déjà endommagé, est cassé en deux. Je n’en ai plus que la moitié, ce qui n’est pas trop grave pour l’instant car j’ai beaucoup de bâbord amures à faire.
L’autre dégât, beaucoup plus important, concerne la dérive bâbord, qui était descendue. C’est elle qui a pris le premier impact, elle est complètement penchée vers l’arrière et a explosé le puits de dérive, ce qui fait une voie d’eau. La dérive est bloquée, je n’arrive plus à la faire bouger. J’ai essayé de la remettre un peu à la verticale en sautant dessus après avoir fait gîter le bateau pour la sortir au maximum, mais je n’y arrive pas.
J’ai repris ma route en tribord histoire de réfléchir et de me reposer, mais je vais bientôt me remettre en bâbord amures pour la tirer vers l’arrière avec une drisse. Comme la dérive est à 75° vers l’arrière, ce sera plus simple de la tirer vers le haut plutôt que vers l’avant comme j’ai essayé avant. Je pense pouvoir la dégager du puits de dérive et la ramener à bord avant qu’elle n’abîme la coque. Ça va être dur: 70 kilos, 2,50 mètres de long. Ensuite il faudra boucher les trous pour colmater la voie d’eau."

Je ne pensais pas que cela existait, mais j’ai vraiment vu un arc-en-ciel cette nuit. C’était une grande trace blanche qui traversait le nuage noir. Je n’en avais jamais vu. »





Dimanche 3 Février 2013
85e Jour de Course



Les prévisions d’arrivée au Sables :


- Jean Le Cam le mercredi 6 février
- Mike Golding 8 heures plus tard
- Bernard Stamm (hors course) le 6 ou le 7 février
- Dominique Wavre et Arnaud Boissières le vendredi 8 février
- Javier Sanso le 8 ou le 9 février
- Bertrand de Broc le 12 février
- Tanguy De Lamotte le 15 ou le 16 février
- Alessandro Di Benedetto entre le 18 et le 20 février



Incident à bord d'Initiatives-cœur
L’équipe technique d’Initiatives Cœur a reçu un appel de Tanguy à 04h18 (heure française) ce matin. Suite à une collision avec un OFNI, le safran tribord qui était déjà endommagé est désormais cassé. Mais surtout la dérive bâbord serait gravement touchée. Dans le choc, la dérive a pivoté dans son puits provoquant une voie d'eau dans le compartiment avant du bateau.
Tanguy a réduit son allure pour permettre à la pompe électrique de vider l'eau du compartiment.
Il attend le lever du jour pour pouvoir effectuer un diagnostic plus complet et voir s'il peut débloquer la dérive et limiter la taille du trou dans le puits.

Tanguy recherche activement une solution pour continuer sa course.


Plus de voiles de portant pour Team Plastique 
« Le petit gennaker vient d'exploser, il est complètement déchiré.
J'ai pu le rouler et l'affaler mais il n'est plus réparable. Il a bien tenu pendant une heure avantd'exploser d'un coup pendant que j'étais à l'extérieur, en train de ranger les écoutes.
Il s'est déchiré sur le bord de fuite, en haut et en bas mais aussi sur l'horizontale.
C'est un petit coup au moral, surtout après tout le temps passé à tenter des réparations. Je vais devoir préparer un bon gâteau pour compenser cet évènement!
Il y avait probablement des défauts dans le tissu ou/et dans les coutures, même chose pour les autres voiles qui se sont déchirées à l'improviste mais principalement le long des coutures.
Là je n'ai vraiment plus de voiles de portant... 
»

Alessandro Di Benedetto/Team Plastique



84 jours de course aujourd’hui, et déjà trois IMOCA à Port Olona depuis six jours…  84 jours, c’est le temps qu’avait mis le précédent vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux. Juste pour se rappeler les temps records qu’ont établis les trois premiers de l’épreuve, François Gabart (78 j 2 h 16 mn), Armel Le Cléac’h (78 j 5 h 33 mn) et Alex Thomson (80 j 19 h 23 mn)… Tandis que ces derniers sont en pleine tournée médiatique, pour les marins encore en course, c’est la tournée anticyclonique.Synerciel et Gamesa ont pris dès hier des options différentes. Jean Le Cam a choisi l’ouest, Mike Golding, l’est. Leurs routes divergent quasiment de 90°. Mais si l’Anglais est remonté au classement, difficile de parier aujourd’hui sur le meilleur choix tactique. L’anticyclone a pris ses aises au nord des Açores et se déplace lentement vers le cap Finisterre. C’est à la fin de la foire qu’on compte les bouses, c’est derrière l’anticyclone qu’on comptera les points. Le duel est passionnant…
L’heure des choix stratégiques
Dominique Wavre a profité du ralentissement de Jean Le Cam et de Mike Golding pour se refaire une santé. Comprenez que le Suisse leur a repris 200 milles en 24 heures. Demain, le skipper de Mirabaud devra décider s’il contourne l’anticyclone par l’est ou par l’ouest. Un choix important, entre une route lente et courte et une autre rapide mais longue… « Visiblement, devant, Jean a opté pour la route ouest tandis que Mike a choisi le trajet est. Je n’ai pas encore fait mon choix, mais au bout du compte il dépendra de la convergence entre les différents fichiers météo. » écrivait-il ce matin. Arnaud Boissières a plus que jamais le mors aux dents. Le skipper d’AKENA Vérandas, pourtant à 120 milles du Suisse, n’a aucune envie de se laisser distancer « Je vais batailler parce que c’est important. Il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici à l’arrivée. » L’Espagnol Javier Sansó progresse vers le nord poussé par les alizés. Si pour lui la vie est belle malgré la fatigue, Bertrand de Broc ronge son frein. Le marin de Sainte-Marine s’est une fois de plus fait piéger par des petits airs. Le Vendée Globe n’est décidément pas avare en coups du sort…
Tandis que Tanguy de Lamotte a un peu souffert ces dernières heures d’un vent instable et d’une mer formée, Alessandro di Benedetto vit des conditions de navigation de rêve : « Moi je vais bien, j’ai du soleil et là je continue à accélérer depuis deux jours, la vitesse augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de moyenne, ça me fait environ 300 milles dans les 24 heures. Je pense passer l’équateur d’ici deux jours, deux jours et demi. Je me rapproche de la maison. »
Départ imminent pour Jean-Pierre
Une grosse dépression est attendue mardi au large de la Vendée. Jean-Pierre et son bateau bleu sans quille doivent arriver avant. Demain, la météo s’annonce correcte au départ de la côte nord espagnole : 9 nœuds en début de journée, forcissant à 20 nœuds, houle de 3 mètres. Le marin est confiant, reposé, et se dit impatient de retrouver les siens. Sa famille, ses amis, Jean-Pierre les retrouvera lundi dans l’après midi. L’accueil sera à la hauteur de l’exploit !





Recette facile de beignets
par Alessandro Di Benedetto


 Ma recette pour des beignets rapides en navigation ou au camping, en vacances, etc. 

Ingrédients :
Un verre de farine de blé
Un peu de sel
Un verre de lait
Du sucre
De l’huile d’olive vierge extra.

Préparation :
Porter à ébullition le lait et mélanger dans une terrine avec la farine et le sel ;
mélanger rapidement pour éviter la formation des grumeaux.
Si possible, après avoir bien mélangé, mettre la pâte dans un pochoir.
Chauffer l’huile dans une casserole
(très important de garder l’huile à haute température, donc il faut éviter de préparer trop de beignets en même temps) puis immerger la pâte et la couper à l’aide de ciseaux pour obtenir la longueur souhaitée.
Une fois les beignets dorés, les déposer sur du papier absorbant pour éliminer l’excès d’huile,
puis les rouler dans le sucre.
Laisser refroidir un peu avant de déguster !

Voilà voilà ;-)
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique




Alessandro Di Benedetto
« Je vais bien, j’ai du soleil et je continue à accélérer depuis deux jours, la vitesse augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de moyenne, ça me fait environ 300 milles dans les 24 heures. Je pense passer l’équateur d’ici deux jours, deux jours et demi. Je me rapproche de la maison.
Il y a une grosse différence avec le 6,50. C’était beaucoup plus difficile en 6,50 mais les choses sont très différentes. Ici ce sont de gros efforts, je suis en course mais je me sens beaucoup plus en sécurité avec l’organisation, le traçage des icebergs. Avant je me sentais beaucoup plus seul. Le bateau est plus grand, je me sens plus en sécurité.
J’ai presque terminé mes réparations de voiles. J’attends les bonnes conditions, le bon angle pour envoyer la seule voile d’avant qu’il me reste, le petit gennaker. J’espère que la réparation va tenir.
(A Arnaud Boissières) C’est sympa de t’entendre après trois mois de navigation, bon vent pour la remontée ! Forza !

Toi aussi tu fais une superbe course, chacun a ses moments de joie, ses difficultés, c’est ça qui est beau dans le Vendée Globe. »


« Pour le reste, ça va bien à bord, je prends de plus en plus de couleurs grâce au soleil et quand le bateau me laisse un peu de temps, je prépare quelque chose de gourmand en "cuisine".
Hier une crème au lait avec zestes de citron, le dernier citron qu'il me reste... »


Alessandro Di Benedetto/Team Plastique




Message de mon P'tit Bourru, Jean Le Cam
« Je suis dans la molasse, dans la pétole, dans la calmasse. Il n’y a pas de vent, tout simplement. Mais je suis au nord. Et comme la situation se dégagera par le nord à un moment ou à un autre, je repartirai avec mon fier destrier vers le nord. Et faire le tour de cet anticyclone pour arriver dans les vents des Sables d’Olonne qui s’annoncent très copieux.
Pour contourner l’anticyclone, j’ai un routage qui ne me fait pas aller tant au nord que ça, vers 46°24, quasiment la latitude des Sables. Autrement, j’en ai un autre qui me fait aller à 47°29, au niveau de Port la Forêt. J’ai le choix ! Mais les routages se sont calmés, avant ils nous faisaient aller jusqu’à la latitude de l’Irlande ! Les choses finissent toujours par se calmer, il faut donner du temps au temps.
J’aime bien faire un contournement d’anticyclone : le baromètre, le contrôle de la pression, je trouve ça sympa. Je ne sais pas si ça me plaira sur le moment, mais l’idée de le faire comme ça me plaît, je suis content ! »

Jeannot Le Cam dans "la pétasse, la mollasse, la calmasse" ...
Tordant comme d'habitude !



... Et une leçon de quille par Professeur Le Cam !





Message de Tanguy de Lamotte
pour remercier tous ceux qui cliquent pour les enfants



... et à l'intention de David Beckham,
qui vient de signer au PSG, club de foot préféré de Tanguy




« Salut salut,

Le ciel s'est dégagé, je vois les étoiles et le vent est plus stable, je pense que c'est la sortie du pot au noir, enfin j'espère. L'ambiance est toujours un peu lourde dans cette zone, nuages bas et gris, vent très variable, mer courte, le tout au près ! Mais cap plein nord!

Le moral varie en fonction du cap et de la vitesse. On croit que c'est le dernier nuage et puis non, encore un... le vent revient puis il s'écroule de nouveau... C'est usant mentalement car on a les yeux rivés sur les écrans et que le monde change à chaque risée.



J'ai l'impression que mes dernières vidéos vous ont plu car hier les compteurs se sont affolés. En une soirée, nous avons eu 25.000 clics

Soit 2 nouveaux enfants sauvés d'un coup!!! C'est extraordinaire!!! Merci à tous, je vous en dis plus dès que possible. Bonne matinée et bravo pour ce « boost » de clics. »


Tanguy



Tanguy de Lamotte
« Ça va bien, je crois qu’on a vécu une soirée assez exceptionnelle hier, on a eu plus de 30 000 clics sur le site. J’étais vraiment content, ça m’a donné du baume au cœur pour arriver jusqu’aux Sables. Mes vidéos ont bien plu et c’était un beau vendredi, ça a été bien repris dans les médias et ça me fait très plaisir de pouvoir annoncer deux nouveaux petits enfants opérés.
C’est la fin du Pot au Noir, il y a des nuages avec du vent qui arrive et qui repart, une mer de face, alors que ce matin le ciel est tout bleu et la mer est beaucoup plus calme. Ça fait plaisir même si on est toujours au près.
La température extérieure est de 28 degrés. Je pense qu’il va vraiment faire chaud aujourd’hui parce qu’il n’y a pas un nuage dans le ciel. J’ai de la chance parce que j’ai un hublot à l’arrière du cockpit qui permet de faire rentrer de l’air pour me rafraîchir. C’est super pour dormir, je réussis à bien dormir en ce moment. »




Jean-Pierre Dick rejoue les scènes de plongée du Grand Bleu





Javier se rationne... de bonbons
« J’ai avancé très lentement cette nuit dans des vents variables, à une vitesse de 3 à 12 nœuds. Avant le lever du soleil, une jolie brise m’a poussé vers le Nord Est à 15-16 nœuds…. enfin de bons milles vers le Nord !
Ca semble rester ainsi pendant les 30 prochaines heures, puis après il faudra négocier l’anticyclone avant de faire route sur les Sables d’Olonne. Selon mes fichiers, je devrais arriver le 8, mais c’est un peu tôt pour savoir exactement.
Les conditions à bord sont bonnes, à présent j’utilise mes hydrogénérateurs tous les jours, car les nuits sont très longues. Je continue mon avancée dans le nord, le soleil est trop bas, j’ai donc besoin des hydros quotidiennement.

Nourriture ok, il me reste deux jours de sucreries à bord, je rationne au fur et à mesure les bonbons et les barres nutritives depuis le passage du Cap Horn. Ce n’est pas assez, du coup dans les derniers jours, je n’aurai pas de bonbons et de chocolat muesli pour le petit déjeuner. J’avais emmené l’équivalent de 87 jours, plus une semaine de secours. Ca devrait aller…. »

Bubi


Arnaud Boissières 
(A Alessandro Di Benedetto)
« Ça fait plaisir de t’entendre et de voir ton parcours sur la carte. J’ai de supers souvenirs sur ce bateau et tu fais un super parcours. Ça me fait très plaisir que tu puisses naviguer sur ce bateau-là. »
« Avec Alessandro on s’écrit un peu comme avec Bertrand de Broc et Dominique Wavre. Voir Team Plastique évoluer sur la carte me rappelle beaucoup de choses, des moments extraordinaires que j’ai passés sur ce bateau-là. Ce bateau à un parcours extraordinaire et Alessandro est à la hauteur. Ça me fait très plaisir.
Il peut se passer beaucoup de choses mais il faut être aussi réaliste, j’ai 120 milles de retard sur Dom. Plus on approche de l’échéance, plus ça va être compliqué mais je n’ai rien à me reprocher. Je vais batailler parce que c’est important. C’est important de se sortir les doigts parce qu’il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici l’arrivée. »

« Plus sérieusement, c’est rassurant des casser des pièces et  d’avoir ce qu’il faut pour les changer. Et ça, il faut reconnaître que c’est tout à l’honneur de l’équipe qui travaille sur le bateau, enfin, j’ai du mal à parler d’équipe car ils ne sont que quatre. Mais c’est une EQUIPE solidaire qui soutient le p’tit matelot que je suis. Quoi qu’il arrive, merci les gars, je vous ramène le bel oiseau noir à la maison!
Après toutes ces bonnes paroles, il va être l’heure de préparer la table:
Au Menu : Purée au Poulet de Mx3 forcément :j'adorrrrrrre
Et en dessert .... pas de dessert
Bonne soirée au coin du feu 
»

Arnaud Boissières

Javier Sansó 
 « Le temps est beau, ensoleillé, mais il y a beaucoup de claquements. Au moins nous avançons à bonne vitesse vers le nord. Je pense que je vais être très fatigué quand j'aurai fini mais aussi très heureux. Nous avons accompli tellement de choses, je suis très fier de l'équipe et de ce que nous avons fait avec ce projet commencé il y a 3 ans. C’est un rêve. »



Mike Golding 
 « Je progresse bien. Pour dépasser Jean (Le Cam), j'avais besoin de faire quelque chose de différent. Je suis peut-être juste un peu devant maintenant. D’après les infos météo, Jean n’est peut être pas dans les meilleures conditions pour naviguer. Je vais essayer de couper par l’intérieur. J'ai changé les voiles, chargé les batteries et fixé mon winch.
J’ai hâte de retrouver ma famille. C’est ce qui me manque le plus. Pour être honnête ça devient presque une corvée de répéter toujours les mêmes gestes.
Je ne suis pas trop inquiet pour Jean et sa course. On verra bien ce que ça donne à la fin de la journée. »






Vendredi 1er Février 2013
83e jour de Course





Aujourd'hui, je suis contente, je n'ai que des vidéos 
de mes 4 skippers préférés encore en course !


Après Gazoline, Jean Le Cam fait sa lessive !
Et sinon ... heu ... plus les jours passent,
et plus la coupe de cheveux de Jean ressemble à celle de ... Frizouille !





... et mon p'tit bourru s'emballe devant un beau lever de soleil,
mais sans trouver les mots !





Tanguy nous fait un remake de la grosse daube coréenne
GANGNAM STYLE
EXCELLENT !





... et un 9e enfant sauvé au passage de l'Equateur ...
+ un très beau coucher de soleil





Alessandro en Pierrot blanc,
déguste des beignets au sucre





Et enfin, un coucher de soleil
de "mon Tonton" Dominique Wavre








Mercredi 30 Janvier 2013
81e Jour de Course


ALEX THOMSON TERMINE 3e 
DU VENDEE GLOBE


(Photo Mark Lloyd)


(Photo Mark Lloyd)

Alex Thomson a franchi mercredi matin la ligne d’arrivée du Vendée Globe à 08h 25mn 43s, heure française. Il finit à 2 jours 17 heures et 07 minutes de François Gabart. Son temps de course est de 80j 19h 23mn 43s. Sa vitesse moyenne sur le parcours aura été de 12,6 nœuds. Il aura parcouru 28 022 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 14,4 nœuds. Rappel : la distance théorique du parcours était de 24 394 milles.



PREMIERE REACTION
Juste après l'arrivée d'HUGO BOSS aux pontons de Port Olona, Alex Thomson, 3e du Vendée Globe 2012-2013, a livré sa première réaction : « La nuit a été particulièrement difficile, je n'étais pas à l'aise... Même dix minutes avant de franchir la ligne d'arrivée, je ne pouvais pas me permettre de me détendre. Ça fait maintenant dix ans que j'essaie de terminer cette course et là, non seulement je la termine, mais je finis à la troisième place! J'ai fait du bon boulot, je suis très heureux. »


Dans un communiqué envoyé par son équipe juste après l’arrivée du monocoque Hugo Boss aux Sables d’Olonne mercredi, le skipper britannique Alex Thomson livre un adjectif pour décrire le Vendée Globe, dont il prend la troisième place cette année derrière François Gabart et Armel Le Cléac’h : « brutal » !
« Terminer cette course et être enfin de retour aux Sables est très émouvant. C’est un moment dont j’ai toujours rêvé, et après dix ans de travail, terminer sur le podium, en 80 jours, est plus que j’aurais pu espérer. Je vais enfin pouvoir passer du temps avec ma famille, ma femme Kate et mon fils Oscar dont j’ai raté le deuxième anniversaire. Mon bateau Hugo Boss va me manquer, c’est certain. Il a été ma maison et mon abri pour les 80 derniers jours. Il y a un mot pour décrire cette course : brutale. Mais couper la ligne et être accueilli par la foule dans le chenal rappelle qu’elle en vaut la peine. »

(Sur ses problèmes d’énergie à bord)
« Si j’avais su avant le départ que j’allais être privée d’énergie à ce point, cela aurait été mon pire cauchemar. Je ne pouvais parler à ma femme et l’équipe qu’une ou deux fois par semaine. Mais j’ai géré le fait d’être isolé beaucoup mieux que je m’y attendais. Pour m’aider à tenir moralement, mon équipe s’est assurée que je reçoive les mails et les messages de soutien. »
(Sur son soutien à Jean-Pierre Dick)
« J’ai attendu que JP me confirmer que le bateau et lui allaient bien dans les conditions météos dans lesquelles nous naviguions (25 nœuds de vent et 3-4 mètres de creux). Dans la Velux Ocean Race, j’ai eu la chance qu’un autre concurrent vienne me récupérer. Et si j’avais été dans la posture de JP j’aurais été très content d’avoir quelqu’un pas trop loin qui gardait un œil sur moi. »
Communiqué HUGO BOSS


Thomson : « Pas possible d'imaginer le Vendée Globe 2016 sans moi »
Sur le podium et devant un large public, Alex Thomson a déclaré son amour pour le Vendée Globe. Le skipper d'Hugo Boss a également rendu hommage à sa famille et à l'ensemble de son équipe technique.

L'hommage à son équipe

 « Je suis content qu’il n’y ait pas eu de problème technique. J’ai pris trois mois pour faire le tour du monde avec le bateau mais c’est un travail de trois ans avec mon équipe. Je voudrais sincèrement remercier mon équipe pour tout ce travail.

Sa famille

Laisser mon fils derrière moi a été très difficile. J’entendais sa voix au téléphone de temps en temps et ça me permettait de tenir. Kate, ma femme, a fait tout le travail toute seule à la maison et je me sens un peu coupable. »

Sa communication
 « Le fait de ne pas avoir la puissance à bord pour communiquer, c’était difficile. J’avais prévu les hydrogénérateurs pour la moitié du tour du monde et l’autre moitié, c’était dans le carburant. Les deux premiers jours où j’ai eu des soucis d’énergie, c’était très dur pour moi. C’était difficile à gérer mais j’ai trouvé des solutions. Ça fait partie du Vendée Globe. »

Le Vendée Globe
 « Je me sens extrêmement privilégié d’avoir participé à cette course, ça fait 10 ans que je suis impliqué là dedans. Ça fait partie de mon ADN et je pense que ça ne sera pas possible d’imaginer un Vendée Globe sans moi en 2016. Le plus important pour moi sur le Vendée, c’est de finir la course. Je suis heureux d’être là, d’avoir franchi la ligne d’arrivée. Pour ce qui est des records, je n’y ai pas trop pensé. »

Son aide à JP Dick
 « Venir en aide à Jean-Pierre était une chose normale pour moi.  Le fait que d’avoir passé une journée à côté de lui, ce n’est pas un souci. C’est tout à fait normal entre marins. C’est un reflexe interne et j’ai fait avec plaisir. »

Bruno Retailleau (président de la SAEM Vendée)
« Alex, tu as fait une course merveilleuse. Pour ta troisième participation, tu finis sur le podium. C’est génial. Pour revenir sur ton aide à Jean-Pierre (Dick), c’était une geste tout simplement somptueux qui montre à quel point les marins qui partent faire le Vendée Globe sont des personnes extraordinaires. Ce que tu as fait pour lui, c’est un geste de fraternité et je tiens à te dire qu'aujourd’hui, tu fais partie à part entière du peuple vendéen. Bravo ! »

(Photo Mark Lloyd)

Alex Thomson : « Je savais que j'allais finir la course »
« Je n’avais pas la grand-voile à l’arrivée car il y a deux jours et demi, j’ai du empanner dans des conditions de vent violentes, avec des rafales à 50 nœuds. J’ai dû la réduire au maximum pour pouvoir terminer. Et pourtant, j’ai progressé de 400 miles par jour avec ma grand-voile quasi baissée, c’est assez impressionnant.
Ça fait dix ans que je prépare cette course. Et pas seulement moi, mais aussi toute mon équipe, dont je suis très fier. C’est un très beau jour pour nous tous. J’ai eu des problèmes d’hydrogénérateur mais j’ai tout de même réussi à tirer le meilleur du bateau et c’est une vraie satisfaction d’avoir terminé.
François Gabart a réalisé une course incroyable. 78 jours, c’est tout simplement inimaginable. Quand Denis Horeau m’a demandé si je pensais que le Vendée Globe était faisable en 77 jours, je lui ai dit que c’était ridicule. Michel Desjoyeaux a encore frappé un grand coup ! Alors félicitations à eux et à tout le team. Et félicitations à Armel également, il peut être fier de lui et de sa performance. Il a été très bon lui aussi.
Mike Golding et moi, nous ne nous sommes quasiment pas parlés. Nous avons échangé quelques emails au large du Brésil. J’ai reçu des emails d’Alessandro, aussi, mais en pleine course, ce n’est pas vraiment le moment de discuter avec les autres skippers, on a trop de choses à faire.
L’énergie, c’est quelque chose de capital sur nos IMOCA 60 et Javier Sanso, avec son bateau sans énergie fossile, est un précurseur. Sur le prochain Vendée Globe, je sais déjà qu’on aura étudié de plus près les sources alternatives d’énergie, le solaire, le vent, l’eau. Sur cette course, pour nous, ça n’aurait pas été prudent de miser sur ce genre d’énergie, il fallait assurer et ne pas prendre de risques de ce côté-là. Nous avons donc misé sur les hydrogénérateurs et le carburant, il m’en reste d’ailleurs quelques litres à bord. Faire le tour du monde sans utiliser de carburant, c’est quelque chose d’incroyable. Mais nous avons choisi une solution qui avait été testée, c’était la meilleure chose à faire pour nous.

(Photo Mark Lloyd)

Faire le Vendée Globe et faire partie d’une équipe qui y joue un grand rôle, c’est incroyable. Il y a des choses formidables dans ce genre d’aventure, mais aussi des choses négatives, on laisse sa vie personnelle de côté. Je ne peux pas m’imaginer faire autre chose dans la vie. Refaire le Vendée Globe en 2016, je ne sais pas encore, mais ce que je sais, c’est que je referai le Vendée Globe un jour.
Il y a certains moments inoubliables dans le Vendée Globe, les poissons-volants, les étoiles, les dauphins, le soleil qui se lève ou qui se couche … Mais c’est une compétition. Alors je dirais qu’en fait, les bons moments sont ceux où on gagne des milles sur les autres et les mauvais, ceux où on perd du terrain. C’est parfois violent, mais c’est pour ça qu’on participe à ce genre de course, c’est pour la compétition.
Je savais que je finirais ce tour du monde, je ne me voyais pas m’arrêter en route. Quand j’ai rencontré mon premier problème d’hydrogénérateur, j’ai fait ce qu’il fallait pour réparer. Ensuite le problème a recommencé, je me suis reconcentré pour trouver une solution mais il a fallu attendre pour réparer, à cause des conditions météo. Mais je n’ai pas perdu espoir, je n’ai jamais pensé que ma course s’arrêterait là.
Mon meilleur souvenir sur cette course, c’est mon arrivée aux Sables et l’accueil que je viens de recevoir ici. Je n’ai pas arrêté de parler du départ, qui est un moment incroyable, mais je n’avais jamais vécu l’arrivée. Et là, sincèrement, je vais pouvoir en parler car c’est quelque chose d’inimaginable.
J’avais des CD d’une méthode pour apprendre le français sur l’ordinateur à bord d’HUGO BOSS. Mais comme vous le savez, j’ai eu des problèmes d’énergie, je n’ai pas pu les écouter (rires)
Nous avons beaucoup de chances en Angleterre d’avoir l’Artemis Academy, j’espère que ça permettra à davantage d’Anglais de prendre le départ du prochain Vendée Globe en aidant des jeunes talents de la voile à éclore et à se développer. La popularité de cette course, tout ce qui se passe ici, ce n’est pas la même chose en Angleterre, même si cette année j’ai eu la chance de pouvoir partager mon aventure avec des medias anglais. Il faut essayer de faire parler de cette course encore plus à l’international, pour que des skippers du monde entier puissent profiter de l’accueil chaleureux des Sables d’Olonne et de ses habitants.

(Photo Mark Lloyd)

La préparation est capitale dans le Vendée Globe. Dans la dernière édition, il y avait 30 partants et 11 skippers à la fin, et nous nous sommes dit que ça ne pouvait pas recommencer, ce n’était pas acceptable. 12 bateaux sur 20 sont encore en course et trois des accidents qui ont eu lieu sur la course n’étaient pas dus à un problème technique. Donc en fait, seulement 25% des bateaux ont dû abandonner pour des raisons techniques. Et ça, on le doit au sérieux de la préparation des bateaux par les teams et du travail de l’IMOCA. 
Pour moi, le plus dur sur cette course, c’est sa dimension physique. Le manque de sommeil est très dur à gérer. Tous les skippers se sortent les tripes. Et ensuite, vous pensez que vous êtes sur l’autoroute des mers du sud sauf que quand vous y êtes, vous vous rendez compte à quel point vous êtes seul et à quel point c’est dangereux.
J’ai été frustré à certains moments, quand je me trouvais dans une situation qui m’aurait permis de faire la différence mais que j’étais limité par les capacités de mon bateau. Mais c’est le choix que nous avions fait tous ensemble, de prendre le départ avec un bateau un peu plus vieux, et j’ai tiré 100% du potentiel du bateau. Au début de la course, pendant cinq semaines, j’étais dans le groupe de tête et je sais bien que les autres skippers se disaient : « Mais enfin, quand est-ce qu’il va décrocher ? »

(Photo Mark Lloyd)

Ce matin, quand j’ai vu les premiers bateaux qui étaient venus à ma rencontre et qu’ils ont fait marcher leur sirène, j’ai vraiment trouvé ça super. Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre et je ne savais pas ce que j’allais ressentir. Mais remonter le chenal comme ça, avec tous ces gens qui s’étaient déplacés pour m’accueillir, c’était vraiment un moment à part. Ça a rendu la transition entre la solitude et la foule plus facile.
Je pense que l’une des zones les plus stressantes pour moi a été le départ, avec tous les bateaux autour. L’océan Pacifique, également, à cause des conditions météo violentes. Et enfin l’arrivée ; les derniers jours étaient compliqués, mais ça, j’ai déjà oublié !
Dans le dernier Vendée Globe, nous avons eu des problèmes de quille et on croyait avoir mis ça derrière nous en réfléchissant à ce problème. Manifestement,  le problème est toujours là. Ce n’est pas acceptable de voir des bateaux perdre leurs quilles comme ça. Avant, les quilles restaient sur le bateau pour toute sa durée de vie. Maintenant, on dirait qu’on a des quilles à utilisation unique, qu’on change régulièrement, encore plus souvent qu’un mât. Mais je ne critique aucun skipper ou aucune équipe, je m’intéresse juste aux risques supplémentaires que ces quilles performantes mais plus fragiles peuvent faire courir aux skippers. Les gains de vitesse peuvent se faire ailleurs et autrement.
Après tout ça, je vais me reposer. Et ensuite, je vais voir avec HUGO BOSS quel peut être notre programme pour 2013. Pour l’instant, je ne sais pas.
Le cheeseburger cordon bleu que j’ai dégusté avant cette conférence était bon mais je vais être franc, j’aurais préféré un Big Mac. Pendant la course, j’ai rêvé des arches jaunes de Mac Donald’s. »

(Photo Christophe Favreau)


Les félicitations de Jean-Pierre Dick
 « Bravo Alex pour ce podium sur le Vendée Globe ! Encore une belle bagarre tous les deux après la Barcelona World Race en 2007 et la Transat Jacques Vabre en 2011, je te félicite vivement. Encore merci de m'avoir accompagné aux Açores. You're a great sailor ! » 


Les félicitations de Tanguy et sa nuit magnifique


« Salut,
Je suis passé cette nuit au large de l'île Fernando de Noronha avec une quasi pleine lune, une multitude d'étoiles dans le ciel et des dauphins !
Comme je suis passé très proche de l'île, j'ai deviné son contour dans la nuit et j'ai aperçu les lumières, c'était sympa... L'équateur est maintenant tout proche à 5.30 TU, j'étais à 180 milles donc, un passage dans la fin de journée est envisageable. Ensuite, la route continue dans l'hémisphère nord jusqu'au Sables d'Olonne dans 2 semaines environ...
 
Aujourd'hui, c'est l'arrivée d'Alex Thomson que je félicite car il a fait une très belle course sur un "ancien" bateau et en surmontant pas mal de problèmes, donc: « well done my friend, you deserved 3rd place!!! ». Surtout, je suis content que ce soit un podium international! (Thanks Alex...)
Bonne journée à tous !

Tanguy (bientôt dans l'hémisphère nord) »




Les félicitations de son compatriote Mike Golding


" Je tiens à féliciter Alex pour sa course fantastique. Avant le début du Vendée Globe, il était évident qu'Alex avait une très bonne connaissance de son bateau et ce résultat, il le mérite. Nous avons communiqué une ou deux fois pendant la course et il était confiant, convaincu qu'il pourrait terminer. Sa détermination a payé et c'est formidable pour lui de terminer sur le podium. "




Mon p'tit bourru Jean Le Cam continue de me faire marrer :
Aujourd'hui, sa définition du sandwich !

(Sur le fait d’avoir un Britannique devant [Thomson, 3e] et un derrière [Golding, 6eme])
« Je suis entre deux tranches. Donc entre deux tranches de rosbif, qu’est-ce qu’il y a ? Le pain, c’est à l’extérieur, alors qu’est-ce que c’est que ce truc là ? C’est un sandwich à l’envers ; on a mis le pain au milieu et le rosbif dessus et dessous (rires) ! Avec un peu de mayonnaise et ketchup, et roule ma poule ! »


... et sa bonne pêche du jour : des poissons volants !





Alessandro se prend la flotte et les vagues, 
dans des conditions difficiles ...
mais continue de sourire ! Un vrai bonheur ce garçon !




"Mon Tonton" Wavre navigue en musique, sous un beau soleil, et joue les Monsieur Météo





Mardi 29 Janvier 2013
80e Jour de Course




"Salut à tous
Journée en ligne droite sur un bord le long des cotes du Brésil, à 50 milles de Recife...
Il fait une grosse chaleur, beaucoup de poissons volants et aucun nuages dans le ciel sauf le soir des nuages de pluie au coucher du soleil qui rafraichissent agréablement l'ambiance et qui rincent le bonhomme et le bateau. Le vent change de 30° pendant 30 min et revient à sa direction précédente ensuite... il faut être aux écoutes !
Tout va bien à bord.  Hier soir, j'ai mangé des ravioles aux fromages, j'adore et un grand bravo à l'Ecole Rose Jarrand (26-St Agnan en Vercors) qui vient de remporter le challenge virtuel du VG des établissements scolaires !
Bonne journée
"

2 commentaires:

  1. Merci Môman de continuer le blog, car si la victoire de François nous a comblée, l'aventure des skippers kon pas peur continue de nous faire voyager et rêver....

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  2. Ok, ok, ok! Depuis la victoire exceptionnelle de notre François, tout le monde
    est moins assidu au Vendée Globe, ça n'empêche que les autres skippers nous ont
    réservé de très belles émotions : Dick et sa méritante 4ème place, Le Cam
    bourru, touchant, attendrissant, et alors qu'on attendait plus de surprise,
    Arnaud nous fait une fracassante arrivée en 007!
    Et que dire de mes chouchous, eux non plus on ne les attendait plus, après leurs
    moults périples!
    Mais Tanguy y est arrivé, avant-dernier, fier de sa course et de sa collection
    de nounous!
    Et Demain, c'est au tour de mon bel Alessandro, dernier, mais n'en doutons pas,
    fier d'etre arrivé au bout et toujours la banane!!!
    Merci môman pour tout ce rêve, cette évasion, ce voyage... Merci pour ton blog,
    et bravo!
    Bisesssss ta fifille!

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