Dimanche 24 Février 2013
Une vidéo avec l'extraordinaire Jean Le Cam,
s'éclatant (avec Bernard Stamm au 1er plan)
sur la piste de danse !!!...
Mon p'tit bourru, à terre comme en mer,
pousse une gueulante contre les abrutis
qui crachent leur venin sur les réseaux sociaux,
planqués derrière leur anonymat
Une vidéo plus ancienne de son arrivée aux Sables
Plein de vidéos de l'arrivée d'Alessandro Di Benedetto
Alessandro reçoit un César de la mer
Vendredi 22 Février 2013
104e Jour de course
Ca y est !
Avec l'arrivée du dernier concurrent,
un de nos chouchous, et l'un des plus valeureux,
Alessandro Di Bendetto,
le Vendée Globe 2012-2013
est officiellement terminé !
Toutefois, le blog reste ouvert ...
J'y compilerai les news de François Gabart jusque ... mi-avril ...
Dernières heures à bord de Team Plastique
Alessandro présente ses nouveaux amis
Alessandro filme des méduses nocturnes
Jeudi 21 Février 2013
103e Jour de course
Alessandro Di Benedetto
arrive aux Sables-d'Olonne
demain entre 11h et midi !!
En attendant, voici un petit retour en arrière
sur le Vendée Globe de Mister Sourire Craquant !
Mercredi 20 Février 2013
102e Jour de Course
Lundi 18 Février 2013
100e Jour de Course
Message de notre dernier chouchou en course,
Mister Sourire,
Alessandro Di Benedetto
Une autre vidéo de l'arrivée de Tanguy de Lamotte
hier aux Sables-d'Olonne
Dimanche 17 Février 2013
99e Jour de Course
Tanguy est arrivé aux Sables-d'Olonne !!!!
10e, mais le classement n'a aucune importance
pour celui qui avait le bateau
le plus vétuste de la flotte,
et qui avait fait de son tour du monde
une croisade pour les enfants malades du coeur.
Un grand bravo à l'un des animateurs en chef
des à-côtés de la course !!!
(Série de photos Olivier Blanchet)
(Série de photos Jean-Marie Liot)
(Photo Stéphanie Gaspari)
(Photo Lionel Hubert)
L'arrivée de Tanguy aux Sables-d'Olonne
LE BEST OF DE TANGUY DE LAMOTTE
Hummmm ... on en mangerait ...
Désormais, Alessandro Di Benedetto
reste seul encore en mer.
Son arrivée est prévue aux alentours
du 21 février aux Sables.
Samedi 16 Février 2013
98e Jour de Course
Vendredi 15 Février 2013
97e Jour de Course
Des nouvelles d'Alessandro Di Benedetto
24 heures à bord du Team Plastique d'Alessandro,
LE sourire de ce Vendée Globe
NAO et Tanguy refont la course
Jeudi 14 Février 2013
96e Jour de Course
Pour certains, le 14 février est jour de Saint Valentin ...
Chez moi, ce 14 février 2013 est jour de ...
Saint Mal en Point !
But ... the show must go on !
Message d'Alessandro Di Benedetto
Tanguy de Lamotte
Ses conditions
Lundi 11 Février 2013
Notre dépressif favori, Bertrand de Broc,
termine 9e du Vendée Globe !
Tel que vous l'voyez, Bertrand de Broc EXULTE !...
Heu ... Nan ! Enfin bon ... il sourit ... si si ! J'vous jure qu'il sourit !
Et chez Bertrand de Broc, quand il sourit en coin,
c'est qu'il exulte !!!
(Série de photos d'Olivier Blanchet)
Tanguy de Lamotte félicite Bertrand de Broc
Vidéos de l'arrivée d'Arnaud Boissières (8e)
Le journal de bord d'Alessandro di Benedetto ...
... et sa façon de varier son alimentation
C'est samedi 9 à 15h11mn,
qu'Arnaud Boissières (Akéna Vérandas)
a franchi la ligne d'arrivée des Sables-d'Olonne
en 8e position et ...
EN COSTARD-CRAVATE siouplé !!!
(Photo ELOI STICHELBAUT)
(Série photos de Jean-Marie Liot)
(Photo Vincent Curutchet)
(Photo Olivier Blanchet)
(Photo Vincent Curutchet)
(Photo Olivier Blanchet)
(Photo Vincent Curutchet)
(Photo Vincent Curutchet)
Avec Jean Le Cam et Bernard Stamm
90e Jour de Course
Dominique Wavre arrive bientôt aux Sables
L'arrivée de Mike Golding
NAO explique l'incident technique de Tanguy de Lamotte
4e montée au mât pour Alessandro ...
... qui s'en remet en faisant des crêpes au caramel au beurre salé !!!
Hummmm très très bon !
Matin de l'arrivée pour mon p'tit bourru
Sale temps pour Jean le Cam
1ère déclaration de Javier Sanso après son chavirage
Mardi 5 Février 2013
87e Jour de Course
Montée au mat d'Alessandro di Benedetto
Les petits plaisirs culinaires d'Alessandro,
aujourd'hui : la crème brûlée
Vidéo de coucher de soleil, par notre dépressif Bertrand de Broc
Les félicitations de Jean le Cam pour Jean-Pierre Dick
Revivez les temps forts de l'arrivée de Jean-Pierre Dick
(Photos JM Liot)
(Photos O Blanchet)
Lundi 4 Février 2013
86e Jour de Course
En exclu pour vous, les photos de l'arrivée de Jean-Pierre Dick,
prises par Monsieur Beau-Papa et Madame Belle-Maman.
Encore une fois, un grand merci à eux
pour leur participation (de qualité en plus) au blog !
Javier Sanso a chaviré et a été hélitreuillé !
Dimanche 3 Février 2013
85e Jour de Course
Les prévisions d’arrivée au Sables :
Ma recette pour des beignets rapides en navigation ou au
camping, en vacances, etc.
Message de Tanguy de Lamotte
pour remercier tous ceux qui cliquent pour les enfants
... et à l'intention de David Beckham,
qui vient de signer au PSG, club de foot préféré de Tanguy
Vendredi 1er Février 2013
83e jour de Course
Après Gazoline, Jean Le Cam fait sa lessive !
Et sinon ... heu ... plus les jours passent,
et plus la coupe de cheveux de Jean ressemble à celle de ... Frizouille !
... et mon p'tit bourru s'emballe devant un beau lever de soleil,
mais sans trouver les mots !
Tanguy nous fait un remake de la grosse daube coréenne
GANGNAM STYLE
EXCELLENT !
... et un 9e enfant sauvé au passage de l'Equateur ...
+ un très beau coucher de soleil
Alessandro en Pierrot blanc,
déguste des beignets au sucre
Et enfin, un coucher de soleil
de "mon Tonton" Dominique Wavre
Mercredi 30 Janvier 2013
81e Jour de Course
ALEX THOMSON TERMINE 3e
DU VENDEE GLOBE
(Photo Mark Lloyd)
(Photo Mark Lloyd)
Mon p'tit bourru Jean Le Cam continue de me faire marrer :
Aujourd'hui, sa définition du sandwich !
... et sa bonne pêche du jour : des poissons volants !
Alessandro se prend la flotte et les vagues,
dans des conditions difficiles ...
mais continue de sourire ! Un vrai bonheur ce garçon !
"Mon Tonton" Wavre navigue en musique, sous un beau soleil, et joue les Monsieur Météo
Mardi 29 Janvier 2013
Une vidéo avec l'extraordinaire Jean Le Cam,
s'éclatant (avec Bernard Stamm au 1er plan)
sur la piste de danse !!!...
Mon p'tit bourru, à terre comme en mer,
pousse une gueulante contre les abrutis
qui crachent leur venin sur les réseaux sociaux,
planqués derrière leur anonymat
Une vidéo plus ancienne de son arrivée aux Sables
Plein de vidéos de l'arrivée d'Alessandro Di Benedetto
Alessandro reçoit un César de la mer
INTERVIEW D'ALESSANDRO DI BENEDETTO
DE RETOUR A TERRE
"Vous m'avez ému aux larmes"
Sa volonté durant la
course
La volonté n’a pas manqué durant la course et je crois que
les gens le savent bien. Tout le monde m’a soutenu et je suis vraiment content.
Il n’y pas que le côté sponsoring dans le Vendée Globe, ni le côté sportif. Si
on arrive à donner du plaisir aux gens, c’est magnifique. Si on arrive à faire
ressortir quelque chose d’unique ne serait-ce qu’à une personne, cela me rend
vraiment très content et me suffit.
Son parrain
Mon parrain, VDH (Jean-Luc Van Den Heede), c’est un peu le
symbole où l’un des plus grands du Vendée Globe. J’espère que je l’ai rendu
très fier. Pour moi, c’est un grand honneur d’être associé à lui que ce soit
sur le plan sportif ou moral.
Sa pudeur sur ses
problèmes à bord
Les vrais soucis, je les ai racontés. Ma montée au mât alors qu’il y avait
de la houle, c’était une erreur que je ne referais pas à ce jour. Je n’étais
pas bien préparé et n’avais pas l’expérience pour savoir que je n’aurai pas dû
le faire. Heureusement, il ne m’est rien arrivé. On risque notre vie mais ça
fait aussi partie de la course. On ne fait pas une régate côtière, c’est un
vrai tour du monde. Les petites galères font partie de la navigation. Pour moi,
les choses vraiment importantes, ce sont des choses graves qui arrivent au
bonhomme ou au bateau. Le reste, il n’y a pas besoin d’en parler. Et tous mes
problèmes n’ont pas dépassé un certain seuil, il n’y a jamais eu de peur ni de
panique. Même quand je me suis fait mal à la côte, le docteur m’a tout de suite
rassuré et je me suis dit que tout était bon.
Ce qu’il aura appris
Le Vendée Globe est quelque chose d’extraordinaire. Ces
quelques mois de préparation et de course valent 15 ans dans la vraie vie. Il
fallait que je monte tout un projet mais j’ai rencontré des gens incroyables.
J’étais le manager et le responsable de mon projet, c’était quelque chose de
nouveau. C’était comme gérer une petite entreprise. On a été confronté à
certains problèmes mais on a su passer par-dessus grâce à vous, à votre
solidarité. Un exemple simple : quand je faisais voyager mon mât dans les
Sables, je n’ai rien payé et les gens sont venus nous aider naturellement. Même
les voitures ne klaxonnaient pas. Ça vous montre à quel point les gens ici sont
généreux.
Sa motivation
Je n’ai jamais rencontré de psychiatre et il est peut-être
temps de le faire (rires). Ce qui me motive, je pense que ça vient de mon
éducation et de l’environnement dans lequel j’ai évolué enfant. Il y a aussi la
passion mais je pense que ce sont les parents et l’entourage qui te mènent dans
un chemin et vers la façon d’être que tu auras toute ta vie. L’entourage est
très important dans la construction d’une personne. Ils permettent aux enfants
de découvrir diverses passions.
L’aspect compétiteur
Je pense qu’on se forme à la course depuis tout petit. Il y
a une école. Mais on peut faire des exploits et vivre de grandes aventures sans
avoir suivi un parcours de régatier. Moi j’avais envie de découvrir le monde et
c’est ce qui m’a poussé à faire un tour du monde en 6,50 avec des records
homologués. Pour l’aspect compétition de la course, je pense que c’est faisable
mais ça ne me tente pas spécialement. Je ne ferai pas de courses comme le
Figaro. Je suis plus attiré par le large, par le tour du monde et les trois
caps (rires). Je ne sais pas si je serai là dans quatre ans mais j’en ai envie.
Je pense que c’est bien d’avoir d’autres projets également. On verra comment
évolue la course, si on se dirige vers la monotypie. Moi ce que j’aime, c’est
la différence entre les marins, entre les bateaux.
Ses futurs projets,
voire un tour du monde à l’envers
Je n’ai pas forcément envie de faire le tour du monde à
l’envers. Avoir le vent de face dans le golfe de Gascogne n’est pas ce qu’il y
a de mieux (rires). La mer est vraiment difficile, elle peut te tuer à n’importe
quel moment et c’est vraiment un exploit extraordinaire. Pour le moment, ce
n’est pas quelque chose qui me tente mais c’est malgré tout une performance
très intéressante.
Son passage de la
ligne
Après avoir franchi la ligne d’arrivée, j’ai vécu un moment
intense et je le garderai à vie. Vous êtes merveilleux et le Vendée Globe
existe grâce à vous. Vous êtes passionnés par le sport, la nature et ce n’est
pas donné à tout le monde. Pendant un tour du monde, on peut mourir à chaque
instant et au final, on fait quelque chose d’extraordinaire qu’on partage avec
des personnes extraordinaires. Vous êtes magnifiques et c’était un moment
merveilleux que je vais garder dans ma boîte à bons souvenirs.
Sa nourriture
La cuisine, les sucreries et la nourriture en générale sont
très importantes pendant un Vendée Globe. Ça nous permet de tenir dans les
moments difficiles et de garder le moral.
L’engouement du public
J’ai découvert ça au fur à mesure. Ça m’a donné beaucoup
d’énergie pour tenir dans cette course. Je vais essayer de trouver le temps de
remercier tout le monde mais je n’ai pas eu le temps de regarder tous les
messages. C’était très émouvant de lire tout ça et vous m’avez souvent ému aux
larmes. Merci à vous.
La comparaison entre
le 6,50 et le Vendée Globe
Chaque expérience dépend toujours de ce qu’on vit en mer.
Mais du point de vue difficulté, j’en ai eu beaucoup plus en 6,50 que sur un
IMOCA. A certains moments, en 6,50, je me préparais à perdre le mât, la
quille... Alors que pendant la course, j’ai fais des pointes à plus de 30 nœuds
et j’y ai pris plaisir. Sur le 6,50, je me demandais toujours si j’allais être
en vie le lendemain. Sur un Vendée Globe il y a aussi le rapport avec les
autres concurrents qui entre en jeu. Et au niveau confort, c’est totalement
différent. Sur Team Plastique, je pouvais courir sur le pont et me tenir
debout par endroits. Alors que sur le 6,50 je ne pouvais même pas m’allonger
correctement. Donc si je dois comparer les deux, j’ai trouvé le Vendée Globe
plus facile. Sur le Vendée Globe, on part pour revenir et je me suis senti
beaucoup plus en sécurité cette fois.
Vendredi 22 Février 2013
104e Jour de course
Ca y est !
Avec l'arrivée du dernier concurrent,
un de nos chouchous, et l'un des plus valeureux,
Alessandro Di Bendetto,
le Vendée Globe 2012-2013
est officiellement terminé !
Toutefois, le blog reste ouvert ...
J'y compilerai les news de François Gabart jusque ... mi-avril ...
(Photo Jean-Marie Liot)
(Photo Olivier Blanchet)
Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) a franchi la ligne d’arrivée du Vendée Globe vendredi 22 février à 15h 36mn 30s, heure française. Il prend ainsi la onzième place de la course en bouclant sa course en 104j 02h 34mn 30s, soient 26 jours de plus que François Gabart.
C'est le plus petit écart entre le premier et le dernier en 7 éditions.
Arrivé vendredi aux Sables d’Olonne avec 26 jours, 17
minutes et 50 secondes de retard sur le vainqueur du Vendée Globe 2012-2013
François Gabart, Alessandro Di Benedetto (Team Plastique), onzième et dernier
de cette édition, signe le plus petit écart de l’histoire de l’épreuve avec le
premier. La précédente marque de référence datait de 1997 : 34 jours
d’écart entre Christophe Auguin, vainqueur en 105j20h31’, et Catherine Chabaud,
sixième et dernière en 140j04h38’.
Message des skippers de Port La Forêt,
entre autres, François Gabart, Samantha Davies and co ...
« Alessandro,
Tu es certainement celui de nous tous qui a fait le plus rêver durant ce Vendée
Globe, avec ta façon très "Dolce vita" de faire partager ta course et
ton bonheur d'être en mer.
Tu ne t'es jamais démonté même avec une côte cassée ou avec une voile déchirée.
Au contraire, tu as vu le Père Noël s'envoler, tu as admiré le paysage du haut
du mât de Team Plastique, tu as honoré la gastronomie bretonne avec les
crêpes flambées, même le Cap Horn t'a fait un clin d'oeil ensoleillé à ton
passage ...
Pour tout cela, nous t'adressons notre plus grand respect et notre plus grand
regret de ne pas être à tes côtés. Nous espérons que tu comprendras notre
obligation d'honorer notre engagement auprès des Bretons et des Finistériens,
qui nous ont suivis et d'être aujourd'hui à Port la Forêt.
Nous te souhaitons un très beau retour sur terre, tu n'es plus à l'extérieur du
monde comme tu l'as dit, ce n'est plus Houston que tu entendras mais certainement
la foule des Sables. »
Jérémie Beyou, Samantha Davies, Bertrand de Broc,
Jean-Pierre Dick, François Gabart, Marc Guillemot, Jean le Cam, Armel le
Cléac'h, Vincent Riou, Bernard Stamm.
(2 photos de Olivier Blanchet)
(Série de photos Olivier Blanchet)
Premières réactions d'Alessandro Di Benedetto
« Je ne sais pas
quoi dire, c’est fantastique, c’est merveilleux. Merci à Didier Elin, à
Team Plastique et tous ceux qui nous ont aidés. C’est grâce à vous qu’on l’a
fait.
Le plus dur, c’était
hier et ce matin. J’ai eu peur de casser le bateau, de ne pas arriver à
temps... C’est le Gascogne, il a bien défendu son nom. C’était vraiment un des
moments les plus durs. Mais je n’ai plus de farine, c’est pour ça que je suis
là.
C’est le chenal qui
m’a donné la force et le courage. Au départ, j’avais les larmes aux yeux car
c’est très émouvant. C’est fantastique, c’est ce qui fait la grandeur du Vendée
Globe, les gens sont passionnés. C’est une course unique.
J’étais en mode
compétition mais j’ai découvert le bateau au fur et à mesure. Ce n’était donc
pas suffisant pour une course. J’ai commencé à vraiment bien le maîtriser dans
l’Indien et il est vrai que je ne l’ai jamais poussé à 100%. Mais l’important,
c’était de terminer. Je ne le cache pas, j’avais un stress, une appréhension,
une responsabilité. Le passage du cap Horn a été un soulagement, je me suis
dit : « C’est fait, ne reste plus que l’Atlantique et le
Gascogne ». Et effectivement, j’ai eu un coup de baston dans le Gascogne.
Mais on l’a fait. On était le plus petit budget du Vendée Globe et même si je
ne crache pas sur le podium, pouvoir partager son aventure avec les gens compte
énormément.
Pour moi, c’était une
expérience extraordinaire. »
Dernières heures à bord de Team Plastique
Alessandro présente ses nouveaux amis
Alessandro filme des méduses nocturnes
Jeudi 21 Février 2013
103e Jour de course
Alessandro Di Benedetto
arrive aux Sables-d'Olonne
demain entre 11h et midi !!
En attendant, voici un petit retour en arrière
sur le Vendée Globe de Mister Sourire Craquant !
Mercredi 20 Février 2013
102e Jour de Course
UN POINT SUR SA COURSE,
avec Alessandro Di Benedetto, qui devrait arriver
dans la matinée de VENDREDI 22 aux Sables-d'Olonne
Sa situation actuelle
J’ai fait des pointes à 14 nœuds dans 12 à 16 nœuds de vent.
Je suis au portant avec un angle de 130-140°, en tribord amures, grand-voile
haute. J’ai dû dérouler le code 0 et je suis reparti dans une autre direction.
Je suis maintenant au portant : le code 0 n’est pas fait pour ces
conditions, mais je l’utilise à la place du petit gennaker. D’ici quelques
heures le vent devrait commencer à tourner.
J’ai le soleil qui s’est levé depuis quelques heures, il y a
encore pas mal de cargos - j’en ai plus de 20 dans les 12 milles autour, il
faut continuer à les guetter. Le jour ça va mais la nuit c’est différent - et
une mer assez calme avec une houle qui baisse et une houle de fond pas
dérangeante du tout.
Je viens de faire mon deuxième petit-déjeuner du matin avec
les derniers gâteaux de riz que j’ai préparés hier et un café au lait. Ça va
bien. Je guette surtout le passage des cargos à l’AIS avec la VHF disponible si
besoin. Mais je devrais commencer à me dégager de la zone la plus intense en
trafic maritime en entrant dans le golfe.
Son ETA
Je prépare un peu le bateau pour l’arrivée, je suis à
environ 377 milles des Sables. Pour le moment les prévisions me donnent une
arrivée pour le 22 au matin. J’espère avant mais on verra, c’est le vent qui le
dira !
Le golfe de Gascogne
Je devrais y avoir entre 15 et 20 nœuds de vent au près,
mais il peut y avoir des surprises, il faut s’attendre à un peu plus. Je n’aime
pas trop le près serré dans le golfe, il faudra faire attention car la mer peut
vite devenir cassante et croisée. Surtout, l’angle n’est pas bon du tout. Le
près serré dans plus de 20 nœuds de vent n’est pas l’idéal pour un 60’.
Je vais faire un long bord jusqu’à la hauteur de Belle-Île
et ce sera le moment de virer de bord, de changer d’amures et de redescendre
bâbord amures pour arriver aux Sables.
L’état du bateau
Le bateau n’a pas de problème, le gréement est en parfait
état, la quille et les safrans vont bien .Tout va bien, j’avance bien ! Je
continue à faire attention mais à part les voiles, le bateau est à 100% de sa
forme.
Ses soucis d’hydrogénérateur
L’un de mes hydrogénérateurs a un peu arrêté de fonctionner
mais c’est celui qui n’était 50% de ses capacités depuis une semaine de course,
celui qui avait brûlé. J’avais alors dû couper certains composants pour sauver
ces 50% de capacité de production restants. Et au fur et à mesure du temps, il
a de nouveau eu des baisses de production, je l’avais même relevé de l’eau.
Quand j’ai de nouveau passé les 14 nœuds de vitesse, ça a dû débloquer quelque
chose car il s’est remis à fonctionner. Actuellement il n’est pas en marche car
j’avance trop doucement. L’éolienne tourne un peu mais j’ai vraiment très peu
de vent.
Ses conditions météo
C’est assez calme, il y a une houle très longue, de fond et
un peu croisée qui dévente un peu le bateau avec ses mouvements. Le vent est
très léger et varie entre 3 et 6 nœuds. J’avance entre 3,5 et 6 nœuds et
quelques, de temps en temps. Mais mes dernières moyennes sont très basses, à
moins de 3 nœuds. Au moins, j’ai du soleil !
Sa trajectoire
Je pense que je vais devoir tirer des bords jusqu’à demain
pour gagner vers le Nord. Pour le moment je suis à 80 milles du cap Finisterre
mais il va falloir que je remonte un peu avant de commencer à aller vers l’Est
pour entrer dans le golfe de Gascogne. Je devrais passer le cap cette nuit en
latitude, mais le passer en longitude c’est autre chose. Je suis à un peu plus
de 450 milles de l’arrivée.
Le trafic maritime
Aujourd’hui j’ai vu trois cargos. Ça s’intensifie un peu
mais j’ai le radar en veille permanente et j’ai toutes les positions en AIS. Je
reste en veille et très attentif, mais mes systèmes fonctionnent très bien.
Son arrivée
Je n’ai rien à préparer, ça va se faire très naturellement.
J’y pense un peu mais je suis vraiment très concentré pour ces dernières
centaines de milles, notamment à cause du trafic maritime qui est le risque que
je crains le plus. Mais je ne veux pas non plus mettre quatre ou cinq jours
pour atteindre les Sables, j’espère être là le 22 avant le soir. Le 23 au matin
au plus tard.
Son tour du monde en 60’
Ça m’a paru un peu simple par rapport au 6,50 car beaucoup
plus rapide et moins fatigant du coup ! Mais c’est extraordinaire car
c’est quelque chose de nouveau, c’est une magnifique course, j’ai pris
énormément de plaisir. Mais ce sont vraiment deux mondes différents.
NAO danse le "Gangnam Style"
Tanguy de Lamotte au Petit Journal de Canal +
Encore une vidéo de l'arrivée de Tanguy
Et quelques unes plus anciennes de l'arrivée
de mon p'tit bourru Jean Le Cam
Pour la petite histoire, Jean Le Cam
ne peut pas blairer Mike Golding ...
ça se sent bien hihihi !!!!
Lundi 18 Février 2013
100e Jour de Course
Message de notre dernier chouchou en course,
Mister Sourire,
Alessandro Di Benedetto
« Je navigue dans
une zone très orageuse avec une mer forte et croisée et beaucoup de gros grains
avec des rafales parfois proches des 50 nœuds.
Ces conditions demandent d’être très vigilant et d’être beaucoup aux manœuvres,
surtout pour être rapide dans la prise des ris (réduire la surface exposée au
vent) à la grande voile et avoir le bon angle au vent quand les fortes rafales
arrivent.
Je n'ai pas eu beaucoup de repos ces derniers jours pour faire avancer le
bateau au mieux, mais je suis en forme et le bateau se porte bien aussi.
Dans les moments de calme, relatif, entre un grain et un autre, j’écoute de la
musique, je prépare des petits repas chauds, je réponds aux questions des journalistes avec l'ordinateur et j'essaye
de me reposer.
Pour le déjeuner j'ai mangé de la purée au jambon et une petite salade du
"giardinetto", le petit potager que j'ai à bord de Team
Plastique.
Ce matin pour le petit déjeuner ç'a été du café au lait et du pain grillé. Je
me trouve à un peu plus de 300 milles du Cap Finisterre et à un peu moins de
700 milles (en vol d'oiseau) des Sables.
Hier soir j'ai croisé quelques cargos. Je suis très concentré sur ces dernières
centaines de milles qui ne vont pas être les plus simples du parcours, surtout
à cause du trafic maritime et des vents variables qui vont probablement être
contraires et soutenus d'ici trois ou quatre jours, quand je devrai être dans le
Golfe de Gascogne pas loin du Nouch Sud... »
Voici le message envoyé par Alessandro Di Benedetto
depuis Team Plastique :
« Bravo à Tanguy et
Initiatives Cœur. Félicitations !
Belle course, belle route et je crois aussi, très beau résultat sportif. »
Une autre vidéo de l'arrivée de Tanguy de Lamotte
hier aux Sables-d'Olonne
Dimanche 17 Février 2013
99e Jour de Course
Tanguy est arrivé aux Sables-d'Olonne !!!!
10e, mais le classement n'a aucune importance
pour celui qui avait le bateau
le plus vétuste de la flotte,
et qui avait fait de son tour du monde
une croisade pour les enfants malades du coeur.
Un grand bravo à l'un des animateurs en chef
des à-côtés de la course !!!
Ses premiers mots
« Je savais que
je partais pour une aventure. Ce n’était pas facile tous les jours mais ça m’a
rendu plus fort, je suis super heureux d’être là avec tout le monde. Ça a été
difficile mais c’est bien, il ne faut pas que ça devienne une promenade de
santé, je ne suis pas parti en croisière. J’ai fait attention à bien mener mon
bateau et à tenir nos objectifs, qu’on a d’ailleurs explosés.
Avec Initiatives-cœur,
nous avions d’abord comme objectif de faire le tour du monde, puis de le faire
entre 95 et 100 jours. Je suis pile dans les temps en 98 jours ! Et puis nous
avions aussi ce projet de sauver tous ces enfants. Nous avions l’ambition d’en
opérer 7 ou 8 et finalement, nous en sommes à 15 aujourd’hui. Je suis heureux
que les gens aient adhéré à cette cause qui me tient à cœur.
J’ai vu plein de
belles choses et j’ai découvert beaucoup d’aspects de ma personne que je ne
connaissais pas. Et même s’il a subi des dégâts, j’ai pu ramener le bateau.
C’est une super victoire. Et avec cet accueil, je suis vraiment gâté. Si j’ai
pu faire rêver les gens en réalisant mon propre rêve, c’est ce qui importe. »
(Série de photos Olivier Blanchet)
(Série de photos Jean-Marie Liot)
(Photo Stéphanie Gaspari)
(Photo Lionel Hubert)
L'arrivée de Tanguy aux Sables-d'Olonne
Ses objectifs
Je n’avais pas d’attentes particulières, mais tout a été au-delà de
mes espérances. Avant tout, je ne voulais pas être en retard mais le vent et
les conditions étaient difficiles. Je suis comblé et très heureux, je crois que
je ne me rends pas bien compte de ce qui m’arrive. Peut-être que demain matin,
je vais enfin réaliser que j’ai fait le tour du monde. C’est fou !
Faire un Vendée Globe, ce n’est pas qu’aligner des milles en bateau. Mon
objectif était d’être au niveau du bateau, qui est un peu plus ancien que les
autres. Mon but ultime était de terminer, même lentement. Là, je finis entre 95
et 100 jours, c’est super, c’est ce que je souhaitais. Ensuite, évidemment,
quand on est en bagarre avec certains autres bateaux, le régatier reprend le
dessus, on essaie de se battre.
Son problème de dérive
J’ai eu beaucoup de mal à débloquer la dérive après la collision
avec l’un des OFNIS que j’ai croisés. Mais j’ai eu de la chance, la voie d’eau
aurait pu être bien plus grave, ç’aurait pu être encore plus compliqué. Ç’a été
une des pires semaines pour moi sur cette course, mais aussi l’une des plus
belles car elle se termine avec mon arrivée ici. Je n’ai jamais douté ç’a
parfois été très dur, je ne voyais plus comment avancer. Les moments difficiles
se transforment en bons moments, au final.
Ses sources de motivation
Penser aux enfants et aux clics du public pour les sauver a été une
vraie source de motivation pour moi à bord. Dans les moments difficiles, j’y
pensais et ça me redonnait le moral. J’ai adoré faire cette course et aider les
enfants, et je crois que ça s’est vu ! Mon envie de faire le tour du monde
m’aidait à donner le meilleur de moi-même mais les enfants m’ont aussi permis
d’être plus raisonnable et de ne pas trop tirer sur la machine car il y avait
quelque chose d’important derrière cette course.
Son soutien du public
Je ne recevais pas les messages des gens qui me soutiennent en
direct car je ne suis pas sur Facebook toute la journée, mais l’équipe me les
envoyait, je les ai tous lus. Ces messages m’ont beaucoup aidé, j’aurais
peut-être mis plus de temps à boucler la course sans eux…
Son sommeil
J’ai très peu dormi hier soir. J’ai traversé quelques groupes de
bateaux de pêcheurs et bien qu’ils soient bien signalés et qu’on sache où ils
sont, il faut rester très vigilant. Ce n’est donc pas facile de dormir. Mais
pendant la course, il y a aussi des moments plus calmes où on peut se reposer.
En cas de problème technique, en revanche, il faut mettre le réveil
régulièrement – toutes les 40 minutes dans mon cas avec ma voie d’eau et mes
soucis de pompe – pour pouvoir tout gérer. J’ai essayé de faire des siestes en
journée dans les passages où je savais qu’il faudrait être attentif de nuit. Je
savais que je ne pourrais pas passer 98 jours en dormant 3 heures par jour,
donc j’ai essayé de dormir au moins 5 heures, en moyenne.
Son équipe
Mon équipe, c’est un super commando, ils ont fait un travail
incroyable. Rien de ce qui s’est passé n’est leur faute, c’est juste la faute à
pas de chance. Je suis ravi de leur ramener le bateau, même s’il n’est pas en
très bon état, désolé (rires).
Son bilan
Cette course, c’est une magnifique histoire, on se demande ce qui va
bien pouvoir arriver au héros. La sortie du chenal, c’est le premier chapitre…
Ce Vendée Globe m’a changé, je m’y attendais. Même si je ne savais pas que le
plus dur serait dû à un problème technique. Mais malgré les moments difficiles,
cette course reste un magnifique souvenir. Ce qui ne nous tue pas nous rend
plus fort et je me suis retrouvé dans des moments très durs. Il m’a parfois
fallu plusieurs jours pour me remettre de certains efforts. Je suis encore en
train de me demander si je vais me percer l’oreille pour y mettre un anneau
maintenant que je suis Cap-hornien. En fait, je vais peut-être me faire percer
l’oreille mais je ne pense pas garder de boucle (rires). Certains ont essayé de
se percer l‘oreille seul à bord avec une aiguille mais quand il reste un mois
et demi de course derrière, ce n’est pas recommandé !
L’état de la mer
On ne voit pas tout vu qu’on est souvent à l’intérieur du bateau mais
malgré tout, on remarque beaucoup de déchets qui flottent : des sacs
poubelles, des cagettes... Heureusement, les mers du sud restent moins polluées
que l’Océan Atlantique qui est davantage « colonisé».
Son « régime Vendée Globe »
Je viens de me peser et je fais le même poids qu’au départ. Je n’ai
pas perdu un gramme. Mais je pense que j’ai perdu de la masse musculaire dans
les jambes, tout en en ayant gagné dans les bras. J’ai simplement déplacé mon
centre de gravité ! Je n’ai pas été trop gourmand, même si la nourriture
embarquée était très bonne. Je n’ai pas tout mangé, il reste même du
chocolat !
La solitude
La communication n’aide pas toujours, car quand on raccroche, on se
sent encore plus seul. On a entendu les gens qu’on aime mais il faut à nouveau
se pencher sur les soucis à bord. Mais la musique et quelques films aident.
Globalement, je ne me suis jamais senti trop seul, on s’occupe l’esprit avec
toutes les choses à faire à bord.
Les mers du sud
C’est un endroit à part, les lumières sont très particulières et la
houle est très différente de ce qu’on peut trouver dans l’Atlantique.
L’éloignement change également la donne. C’est quelque chose qu’on garde en
tête. J’y ai rencontré des conditions qui m’ont permis d’aller vite parfois. En
revanche, c’est très difficile d’y réparer quoi que ce soit. Mais j'ai adoré,
ça vaut le coup d'y aller. Je ne regrette pas d’avoir descendu l’Atlantique,
puis de l’avoir remonté pour pouvoir vous le raconter.
LE BEST OF DE TANGUY DE LAMOTTE
Hummmm ... on en mangerait ...
Désormais, Alessandro Di Benedetto
reste seul encore en mer.
Son arrivée est prévue aux alentours
du 21 février aux Sables.
Samedi 16 Février 2013
98e Jour de Course
Au petit matin tu arriveras
À la latitude de l’île d’Yeu et la longitude de la Pointe du
Raz, Tanguy de Lamotte savoure ses derniers instants en mer, entre manœuvres,
navigation au milieu des pêcheurs et désir d’en finir, c’est en début de
matinée dimanche qu’Initiatives Cœur devrait franchir la ligne d’arrivée. Plus
loin, à 150 milles de Sao Miguel aux Açores, Alessandro di Bendetto savoure,
quant à lui, une navigation à plus de 10 nœuds de moyenne sur une route quasi
directe vers le cap Finisterre.
Lors du dernier appel téléphonique avec Tanguy de Lamotte,
le récit de sa navigation donne la mesure des derniers milles. « Je viens
de passer au milieu d’une flotte de bateaux de pêche. Il faut vraiment faire
attention car le trafic est intense. Je suis actuellement tribord amure vers
les côtes et je vais virer dans la nuit pour redescendre bâbord amure vers Les
Sables d’Olonne. » Avec la remontée du plateau continental et la proximité
des lignes maritimes, Tanguy navigue dans une zone relativement fréquentée et
doit redoubler de vigilance. Pressé d’en finir, Tanguy devrait arriver devant
Les Sables d’Olonne dans la matinée de dimanche entre 8 et 10h. Il est
actuellement à 124 milles des Sables d’Olonne en route directe mais avec encore
un peu de louvoyage à faire, soit environ 150 milles.
Après avoir coupé la ligne d’arrivée, Initiatives Cœur
pourra se lancer dans la remontée du chenal qui s’annonce d’ores et déjà
festive, haute en couleurs et émouvante pour ce marin qui aura été l’un des
grands animateurs de cette course.
1200 milles derrière Tanguy, Alessandro di Benedetto profite
pleinement d’une navigation idyllique. Au portant avec une quinzaine de nœuds
de vent et dans des conditions climatiques ni trop chaude, ni trop froide, Team
Plastique est passé de 99 milles à 284 milles parcourus en 24h. Une progression
très honnête qui permet à Alessandro d’envisager une arrivée aux Sables vers le
21 février.
Sa situation
Je suis en train de passer la limite du plateau continental et je viens de passer dans un champ de pêcheurs espagnols. Ce n’était pas facile de se frayer un chemin à travers tout ça parce qu’ils changent souvent de direction au dernier moment. Désormais, c’est la ligne droite. Je suis à 125 milles des Sables d’Olonne mais vu que je suis au près, je vais devoir en faire 150 ou peut-être un peu plus.
Je suis en train de passer la limite du plateau continental et je viens de passer dans un champ de pêcheurs espagnols. Ce n’était pas facile de se frayer un chemin à travers tout ça parce qu’ils changent souvent de direction au dernier moment. Désormais, c’est la ligne droite. Je suis à 125 milles des Sables d’Olonne mais vu que je suis au près, je vais devoir en faire 150 ou peut-être un peu plus.
Ses conditions
En ce moment, j’ai 15 nœuds de vent. La mer est un peu formée mais ça reste raisonnable et il fait frais. Là, je suis en tribord amure et je pense que ce soir, je vais faire un virement le long de la cote quasiment pour descendre vers les Sables et arriver en fin de nuit, tout début de journée demain matin au lever du soleil.
En ce moment, j’ai 15 nœuds de vent. La mer est un peu formée mais ça reste raisonnable et il fait frais. Là, je suis en tribord amure et je pense que ce soir, je vais faire un virement le long de la cote quasiment pour descendre vers les Sables et arriver en fin de nuit, tout début de journée demain matin au lever du soleil.
Son état d’esprit
Il faut rester vigilant dans les derniers milles. Hier soir, je suis passé dans un endroit où il y avait pas mal de trafic avec beaucoup de cargos qui passaient. Il y a les rails montants et descendants et hier, j’avais 12 cargos qui montaient et 12 qui descendaient. Il a fallu se glisser là-dedans aussi et ce n’était pas évident. Il y a des zones où l’on sait que le trafic est dense et il faut rester très vigilant. Du coup, je ne dors pas beaucoup et ça va encore être le cas cette nuit.
Il faut rester vigilant dans les derniers milles. Hier soir, je suis passé dans un endroit où il y avait pas mal de trafic avec beaucoup de cargos qui passaient. Il y a les rails montants et descendants et hier, j’avais 12 cargos qui montaient et 12 qui descendaient. Il a fallu se glisser là-dedans aussi et ce n’était pas évident. Il y a des zones où l’on sait que le trafic est dense et il faut rester très vigilant. Du coup, je ne dors pas beaucoup et ça va encore être le cas cette nuit.
La dernière nuit
Les derniers milles au près sont difficilement gagnés. Moi je n’ai qu’une envie, c’est d’arriver car j’attends ça depuis quelques temps. J’ai eu le temps ces derniers jours de me dire que ça allait bientôt se finir. Je vais obtenir le dernier bout du puzzle avec le passage de la ligne d’arrivée et le chenal. Je suis vraiment content de savoir que ce moment là va arriver demain matin. Je profite au maximum des derniers moments. Je ne suis pas nostalgique, j’ai juste très envie de finir et c’est ça qui m’attire le plus.
Les derniers milles au près sont difficilement gagnés. Moi je n’ai qu’une envie, c’est d’arriver car j’attends ça depuis quelques temps. J’ai eu le temps ces derniers jours de me dire que ça allait bientôt se finir. Je vais obtenir le dernier bout du puzzle avec le passage de la ligne d’arrivée et le chenal. Je suis vraiment content de savoir que ce moment là va arriver demain matin. Je profite au maximum des derniers moments. Je ne suis pas nostalgique, j’ai juste très envie de finir et c’est ça qui m’attire le plus.
Tanguy de Lamotte + Initiatives Cœur + 165 000 likes =
13 enfants sauvés
L'équipe de Tanguy de Lamotte a annoncé samedi que 165 000
clics avaient été enregistrés sur leur page Facebook. Un nombre suffisant pour
financer l'opération du coeur de 13 enfants - et au moins 14 quand la course de
Tanguy prendra fin - vivant dans des pays défavorisés - grâce à Mécénat
Chirurgie Cardiaque. En effet, la formule est on en peut plus simple: 12 000
likes = 1 enfant opéré.
Voici la liste des enfants, communiquée par l'équipe, qui a
précisé que "Un certain nombre de ces opérations ont déjà eu lieu et les
enfants sont en convalescence dans leurs pays respectifs".
1. Sérigné (4 ans, Sénégal, opération en novembre dernier)
2. Audrey (14 ans, Gabon, opération en décembre dernier)
3. Mauwa (13 ans, Burundi, opération en novembre dernier)
4. Fana (2 ans, Madagascar, opération en janvier dernier)
5. Toukta (9 ans, Laos, opération en février)
6. Gibbs (8 ans, Bénin, opération en janvier dernier)
7. Eloi (4 ans, Burundi, opération en janvier dernier)
1. Sérigné (4 ans, Sénégal, opération en novembre dernier)
2. Audrey (14 ans, Gabon, opération en décembre dernier)
3. Mauwa (13 ans, Burundi, opération en novembre dernier)
4. Fana (2 ans, Madagascar, opération en janvier dernier)
5. Toukta (9 ans, Laos, opération en février)
6. Gibbs (8 ans, Bénin, opération en janvier dernier)
7. Eloi (4 ans, Burundi, opération en janvier dernier)
8. Isshane (10 ans, Maroc, opération programmée en mars)
9. Gislaine (11 ans, Burundi, opération en février)
10. Fatima (1 an, Algérie, opération en février)
11. Arame (5 ans, Sénégal, opération en février)
11. Arame (5 ans, Sénégal, opération en février)
12. Tsito (1 an, Madagascar, opération en février)
13. Sedjro (1 an, Bénin, opération programmée en mars)
13. Sedjro (1 an, Bénin, opération programmée en mars)
Vendredi 15 Février 2013
97e Jour de Course
Ses conditions actuelles
Il n’y a pas beaucoup de vent en ce moment, ça varie entre trois et
six nœuds. Je suis au près, j’essaye de remonter le plus possible vers le nord.
J’ai passé toute la nuit à manœuvrer. Toutes les heures, je mettais mon réveil
pour ne pas être surpris par un changement de vent. Demain (vendredi), je pense
que je vais commencer à toucher un peu de vent d’ouest qui devrait forcir selon
les prévisions avec une basse pression ou une dépression. Je vais donc
essayer d’exploiter au mieux ces conditions puisqu’a priori elles devraient
m’amener jusqu’au golfe de Gascogne. En ce moment, je suis à 500 milles au
sud-ouest des Açores. Je devrais y être dans deux, trois jours selon les
prévisions.
Sa vie à bord
Tout va bien, j’ai de quoi m’occuper. Je suis en train de ranger mes
vêtements et de les préparer pour les prochains jours. Je viens d’ailleurs de
faire une belle lessive. Sinon, j’écris un peu parce qu’après mon cinquième
livre qui était « Mon tour du monde en 6,50 », il y a des chances que
j’en prépare un autre. Du coup, j’écris quelques textes qui deviendront
peut-être des brouillons pour mon prochain livre dans lequel je raconterai mon
tour du monde en 18,28m.
La chaleur
A l’extérieur, c’est assez calme. Il y a du soleil mais la
température baisse. Il fait environ 20 degrés dans la cabine et 18 degrés la
nuit. Pendant la journée, ça peut monter à 24-25 degrés et, du coup, à
l’intérieur du bateau, c’est agréable. Je peux me balader en tenue légère.
La cuisine
Heureusement qu’il me reste de la farine. Je suis content d’en avoir
amené comme ça je peux continuer à faire mes petits gâteaux. Ça me permet de
garder le moral dans ces moments difficiles où on manque de vent et qui ne sont
pas très faciles à gérer. De toute façon, je pense que dans mon prochain livre,
il y aura un chapitre réservé à la cuisine (rires). Il y aura des petites
recettes rapides qu’on peut faire en navigation.
Les énergies à bord
Même si on n’a pas beaucoup communiqué sur ce domaine, on a fait
très attention aux énergies renouvelables sur Team Plastique. Même si je
ne suis pas parti avec une demi-tonne de gasoil, j’ai beaucoup utilisé le
soleil avec les panneaux photovoltaïques mais aussi l’hydrogénérateur avant
qu’il n’ait un problème. Désormais, j’ai une éolienne qui m’aide à avancer donc
ça me fait trois sources d’énergie renouvelable et j’en suis vraiment content.
C’est super d’avoir pris une éolienne à bord. Elle est en train de charger mes
batteries, surtout la nuit. Toutes ces sources font un super travail.
« Salut à tous,
Après une nuit ou le
vent a progressivement molli, j'ai empanné ce matin au lever du jour et envoyé
le spi. C'est peut-être la dernière fois mais ça tombe bien car dedans, il y a
le plus grand cœur : 50m² environ...
Donc, pour la Saint-Valentin,
que les amoureux soient amoureux et que les autres soient heureux. Et si vous
"êtes bons", aujourd'hui, on pourra annoncer l'opération du 14ème
enfant : cliquez !!!
Mes routages me font
arriver samedi dans la soirée, je pense trop tard pour remonter le chenal
directement donc ça sera plutôt dimanche matin, à suivre... Bonne journée à
tous, à très bientôt aux Sables. »
Tanguy
NAO et Tanguy refont la course
Ses conditions météo
Ça risque d’être tout droit à partir de maintenant, mais
depuis hier (jeudi) je n‘ai pas vraiment le vent qui était prévu. J’ai du vent
d’ouest alors que j’attends du vent de sud, voire sud-est. Pour l’instant,
j’avance cahin-caha sous spi mais je pense mettre le gennaker car avec si peu
de vent, le spi a parfois du mal à bien porter. Je suis un peu étonné des
différences entre la météo annoncée par mes fichiers et celle que j’ai
réellement, je pense que ça va se rejoindre à un moment ou un autre. J’essaye
de viser les Sables d’Olonne et de gagner des milles, mais ce n’est pas
évident. Il faut être patient.
Son safran tribord
Le bateau est à plat donc les deux safrans sont à l’eau. Je
garde un œil pour que le vent rentre en tribord, que je ne me retrouve pas en
bâbord amure. J’espère que le vent va tourner afin que j’affale le spi et que
j’aie un vent de travers pour faire une route plus directe. Reste à voir quand
le vent va se décider à changer !
Son heure d’arrivée
Je ne peux pas vraiment faire de calculs de routage car
comme je n’ai pas le bon vent, tout est faussé dès le début. Il me reste
environ 380 milles en route droite ; si j’arrive à rester à 10 nœuds de
moyenne - ce qui est faisable en 60 pieds - je devrais mettre 38 heures. C’est
à dire dans la nuit de samedi à dimanche. J’espère que si je suis un peu plus
lent, je ne décalerai pas trop dans la journée de dimanche pour pouvoir entrer
dans la matinée. Mais pour le moment je suis un peu le jouet d’Eole. J’espère
qu’il sera coopératif.
Sa remontée du chenal
On m’a toujours dit que dans un Vendée Globe, la remontée du
chenal est un des moments les plus extraordinaires de la course. Vu ce que j’ai
vécu et ce que j’ai pris dans les yeux depuis le départ, je m’attends à quelque
chose de vraiment sympa. Je suis assez pressé d’y être malgré mon avancement et
les milles qui ne défilent pas très vite. J’attends que le vent arrive afin
d’avoir une allure normale.
Jean-Pierre Dick remercie ... tout l'monde !!!
"Au départ, la foule incroyable, qui te salue le long du chenal, te booste, te soulève, t'emmène sur un nuage. Pendant la course, j'étais concentré, je n'ai pas vraiment réalisé l'impact de l'épreuve. Cependant, les applaudissements lors des vacations et les nombreux messages reçus sur mon site internet et sur Facebook (que mon équipe me transmettait) m'ont aidé dans les moments difficiles et m'ont donné envie de me battre.
J'ai réellement touché du doigt l'engouement généré par cette course à l'arrivée : 100 000 personnes environ étaient présentes aux Sables pour m'accueillir et environ 2000 personnes sur le port de Nice 4 jours après. C'était incroyable, une belle récompense !
Je vous remercie pour votre suivi, vos messages, vos regards. Merci pour votre sincérité et votre sympathie ! Cela fait extrêmement plaisir. Je suis ravi de vous avoir « embarqué » dans cette aventure."
Jeudi 14 Février 2013
96e Jour de Course
Pour certains, le 14 février est jour de Saint Valentin ...
Chez moi, ce 14 février 2013 est jour de ...
Saint Mal en Point !
But ... the show must go on !
Patience est mère de vertu
Pour les deux skippers encore en mer cet adage prend toute
sa mesure sur l’Atlantique nord. Si pour Alessandro Di Benedetto, la navigation
se fait actuellement au ralenti, pour Tanguy de Lamotte, ce sont les prochaines
heures et les prochains jours qui vont lui paraître bien longs, surtout à 558
milles de l’arrivée. Alors messieurs patience car l’Atlantique a définitivement
envie de vous garder encore un peu pour jouer avec lui.
À 250 milles du cap Finisterre, Tanguy de Lamotte va devoir
composer avec l’arrivée de l’anticyclone qui va littéralement lui barrer la
route. Si Initiatives-cœur navigue toujours à une allure raisonnable,
à partir de la fin de journée la donne va s’inverser et c’est au pas de
sénateur que la monture et son skipper vont gagner mille après mille vers Les
Sables d’Olonne. L’ETA de Tanguy se situe à l’heure actuelle dimanche matin
entre 6h et 11h, avec une entrée impérative dans le chenal avant 11h. Il lui
faudra sinon attendre 18h20 pour se présenter à nouveau.
Actuellement tribord amure, Initiatives-cœur fait
travailler le safran bâbord mais suite à une nouvelle collision avec un OFNI,
cette fois-ci une bille de bois, le safran tribord a de nouveau été endommagé
et si le vent venait à passer au nord-ouest ou au nord, la nouvelle amure
pourrait devenir handicapante pour une bonne progression. Affaire à suivre.
Plus au sud, à 520 milles d’Horta (Açores), Alessandro Di
Benedetto est quant à lui au ralenti et devrait dans le courant de la nuit
prochaine retrouver un flux assez actif de sud-ouest. Pour le moment,
Alessandro se remet à la production de salade, répare quelques petits soucis
techniques et continue sa cuisine, entre beignets et poissons volants… Team
Plastique est ce matin à 1725 milles des Sables d’Olonne.
« Les journées
passent entre grains et vent instable qui tourne en continu et m'obligent à
manœuvrer beaucoup.
Ce n'est pas rare que
je me retrouve en l'espace d'une heure à virer de bord quatre fois, et envoyer
et affaler le code 0 à plusieurs reprises, le tout pour gagner quelques milles.
Avant-hier, suite aux
problèmes avec l'hydrogénérateur, j'ai décidé de mettre en place l'éolienne
donc pour le moment une grosse partie de la charge des batteries se fait avec
le vent.
Le taquet du circuit
du safran tribord a cassé, j'ai fait des nœuds à la place, ça devrait aller
jusque aux Sables.
J'ai remis en
production mon petit "potager" pour faire des nouvelles salades car
entre les deux tropiques, faute au niveau élevé d'humidité et à la chaleur, il
est plus difficile de faire pousser les graines.
De temps en temps je
retrouve des poissons volants et hop là...c'est parti à la cuisine !
Aujourd'hui j'ai
préparé à nouveau des beignets mais désormais la farine est presque terminée...
il est temps de rentrer à la maison... ;-) »
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique
Mercredi 13 Février 2013
95e Jour de Course
Tanguy de Lamotte, skipper d’Initiatives Cœur, est
passé sous la barre symbolique des 1000 milles et navigue actuellement à 861
milles des Sables d’Olonne, terme de cette circumnavigation. Mais l’arrivée sur
le golfe de Gascogne ne va pas être simple d’un point de vue météo.
Si Tangy
évolue toujours dans un bon flux de sud sud-ouest d’une vingtaine de nœuds à
plus de 14 nœuds de moyenne, la tendance est plus à un ralentissement sur
l’arrivée avec un système de hautes pressions qui barre le chemin.
Une situation quasi similaire pour Alessandro di Benedetto qui, lui aussi, doit
composer avec une zone de calme. Actuellement à 700 milles dans le sud-ouest de
Sao Miguel aux Açores, Alessandro progresse toujours à allure modérée et les
portes semblent se fermer devant le skipper transalpin. L’anticyclone des
Açores reprend un peu de vigueur dans le sud de l’archipel, exactement là où se
trouve Team Plastique. Patience pour les deux hommes qui doivent commencer
à trouver le temps long sur cet Atlantique qui ne semble pas encore vouloir se
séparer de ces marins. L'océan est peut être nostagique de ces belle glissades
sur son dos.
"Je suis à 830 milles de l’arrivée. Ça glisse super bien, j’ai 20
nœuds de vent, c’est super agréable. Le soleil vient de se lever, il n’y a pas
un nuage dans le ciel. Ce sont vraiment des conditions géniales pour faire ces
quelques milles rapidement. Maintenant, il faudra voir ce qu’il se passe dans
le golfe."
Son passage au large de l’île Flores, aux Açores
"On a le bleu foncé, puis ça passe au bleu clair et après à l’orange.
Là, il y avait une lune incroyable et « malheureusement », je suis arrivé
un tout petit peu trop tard pour voir l’île, je n’ai pu voir que les lumières
mais je n’étais pas loin de la civilisation pendant quelques temps. C’était la
dernière terre que je voyais avant les Sables d’Olonne donc symboliquement,
c’était quand même sympa de voir les lumières. Je suis passé de nuit, c’était
un très beau moment avec un super coucher de soleil et une super lune."
Les terres qu’il a rencontrées
"J’étais passé de la même façon, de nuit, au large de Fernando de
Noronha au Brésil. La fois précédente c’était le cap Horn. J’ai eu la chance de
voir plusieurs fois la terre. J’ai vu aussi l’île Campbell au sud de la
Nouvelle-Zélande et Inaccessible Island (ndlr : île de l’archipel de
Tristan da Cunha) au sud du cap de Bonne-Espérance. J’ai vu pas mal d’îles sur
mon parcours, c’était sympa."
Son état d’esprit
"Hier (mardi) j’ai fait un peu de rangement et un peu de sauvegarde
de mes images dans le bateau. J’ai aussi refait un sac de linge sale. Entre les
GoPro, les appareils photos, les caméras, ça fait beaucoup de choses à gérer."
Mardi 12 Février 2013
94e Jour de Course
Deux messages de Tanguy de Lamotte
« Salut,
Hier fut une journée exceptionnelle de glisse avec un ciel sans nuage, 20 nœuds
de vent, gennaker, GV haute et J3: parfait !
Le vent est chargé de sable, je ne sais pas s'il vient du Sahara ou des îles au
vent de l'archipel mais le bateau est couvert d'une poussière orangée...
J'ai pris une douche
en fin de journée et je suis passé près de l'île de Flores de l'archipel des
Açores mais il faisait déjà nuit donc je n'ai vu que les lumières...
Le coucher de soleil était magique et la lune magnifique, un croissant super
fin, les pointes tournées vers le haut sur ce fond de dégradé de bleu qui tire
jusqu'au orange à l'horizon. J’adore ces couleurs ! On voit la lune sur
ma photo...
Pendant la nuit, le
vent est monté jusqu'à 25 nœuds donc j'ai pris un ris dans la grand voile mais
j'ai gardé le grand gennaker. Dans le sud, je le roulais dès 20 nœuds mais plus
à cause de la mer que du vent. Ici, la mer est relativement plate donc avec le
ballast arrière, le bateau était heureux et filait à 18 nœuds... et moi aussi
du coup !
Ce matin, il y a un peu plus de nuages mais ça va être encore une belle journée
de glissade.
On se voit ce weekend
!
Bonne journée »
Tang
« Salut,
salut !
Super nuit étoilée
malgré quelques degrés en moins, j'ai remis une petite polaire et des
chaussettes hier soir après l'apéro...
J'ai vu un avion dans
le ciel et je me suis dit que les passagers ne réalisaient pas la vitesse à
laquelle ils voyageaient, ils vont arriver aux Antilles en 6h sans s'en rendre
compte, sans effort... Je ne dis pas qu'il faudrait que tout le monde voyage en
bateau mais je suis heureux de le faire... Par contre, ça serait quand même
bien de moins polluer en développant des moyens de transport plus
écologiques...
J'ai aussi croisé un
paquebot de croisière qui revenait en Europe, ce moyen est beaucoup moins
polluant mais je ne pense pas y être heureux pour mes vacances...
Ce matin, je prends
mon café en terrasse en admirant le soleil qui se lève et je regarde le sillage
de mon bateau qui glisse sur l'océan Atlantique vers la maison, c'est agréable
de voir les vagues qui défilent et se dire qu'on se rapproche, ça parait rapide
comme ça... Il me reste 1500 milles à faire jusqu'au Sables d'Olonne... et 150
milles pour passer l'île de Flores (dans l'archipel des Açores) dans l'après
midi !
J'espère de tout coeur
vous voir ce week-end mais je profite encore des ces beaux moments sur l'eau.
Bon lundi à tous,
continuez à cliquer (merci !)
Tanguy »
Lundi 11 Février 2013
93e Jour de Course
Notre dépressif favori, Bertrand de Broc,
termine 9e du Vendée Globe !
Tel que vous l'voyez, Bertrand de Broc EXULTE !...
Heu ... Nan ! Enfin bon ... il sourit ... si si ! J'vous jure qu'il sourit !
Et chez Bertrand de Broc, quand il sourit en coin,
c'est qu'il exulte !!!
Son départ malgré un
projet sur le tard
Même moi je n’y croyais pas trop. Mais au salon nautique il
y a un an et demi, j’avais rencontré les gens de la communication du Vendée
Globe en leur disant que j’essayais de monter un projet, certes tardif et sans
savoir comment m’y prendre, mais le 21 janvier, à l’anniversaire d’un ami, on
m’a redonné l’idée de Votre Nom autour du Monde et d’acheter Brit’air. Et j’ai
annoncé à la presse que je repartais le 23 janvier. Je ne sais pas comment ça
s’est fait mais on a fait des rencontres dans tous les sens et ça s’est fait.
Je pense que les choses devaient se faire.
Sa boucle enfin bouclée
J’avais fini avec Yves Parlier en 1997 quand j’avais
chaviré. Il m’avait proposé de remonter le chenal avec lui sur son bateau.
J’avais accepté mais ce n’est pas pareil quand même. Mais si j’ai fait le VG ce
n’est pas que pour le chenal, c’est un défi à relever, il y a un projet à
monter... Il faut déjà décider de le faire. J’entends parfois des jeunes qui
ont fait deux Figaro et qui disent qu’ils vont maintenant faire le Vendée
Globe. Bon, il y en a un qui a fait deux Figaro et qui est venu le gagner, ce
Vendée Globe. Mais en tout cas on l’a fait, on a réuni du monde et ça a marché.
Donc c’est extraordinaire de se dire qu’on va remonter le chenal, profiter des
bons moments, se faire plaisir et faire plaisir aussi. Je suis content, car
tout le monde est content. Quand on a la chance de pouvoir participer à cette
épreuve, qu’on arrive à le faire et qu’on la termine...
Sa première remontée du chenal
Après avoir fini la course oui, c’est la première fois. Car
je l’avais déjà emprunté sur d’autres courses. Mais le chenal, bien qu’on ait
été arrosés, est un moment assez sympa. Ça se mérite, il faut faire le tour. Et
ça, c’est fait. Maintenant, ce que je vais faire... Je ne sais pas.
Sa course
Le Vendée Globe, pour moi, c’est vraiment un challenge. Ce
n’est pas juste un tour du monde en solitaire, il faut aller vite, on use le
matériel. C’est une course. Il ne faut pas casser, il faut gérer le bonheur et
le bateau. C’est pour ça que cette course me plaît. J’avais inscrit le
règlement dans le bateau : « Départ des Sables d’Olonne et retour aux
Sables d’Olonne ». Et on l’a fait, avec un temps plutôt correct en plus.
J’ai le 13ème meilleur temps autour du monde, le 11ème sur le Vendée Globe.
C’est un certain truc, c’est pas mal non ?
Sa collision au départ
Ce petit retard est dû à une petite erreur au départ et on
l’a payé. J’ai été un peu spectateur pendant quelques temps, je me suis un peu
ennuyé dans le sud car je n’avais pas de concurrent proche. Mais avant le cap
Horn je me suis dit que je n’allais pas rester sur une mauvaise note, je me
suis fixé de faire un très bon temps pour remonter jusqu’aux Sables d’Olonne.
Je crois que j’ai le 4ème meilleur temps sur la remontée de l’Atlantique donc
je suis content.
L’évolution de la course
La course a changé. Elle est devenue plus professionnelle,
il y a tout un travail d’équipe derrière. J’avais des espions internes alors
qu’avant on entendait les autres concurrents à la radio. On savait tout. Mais
tout change, c’est très bien, c’est une autre épreuve aussi avec les portes des
glaces. Mais c’est une question de sécurité des concurrents. Par contre ça a
beaucoup changé au niveau du sommeil car on scrute plus le radar. C’est plus
rassurant mais ça change la configuration de la course. Elle devient un peu
plus tactique pour les régatiers qui font de bonnes trajectoires. Avant on
étudiait plus la météo à long terme. C’était à celui qui descendait le plus au
sud.
Poids du bateau
En 1996, mon bateau pesait 16,5 tonnes, là il fait 4 tonnes
de moins. Mais il est toujours un peu lourd, il va falloir en enlever encore.
C’est un excellent bateau, il y a des modifications possibles. En général
j’aime bien naviguer sur différents bateaux, les découvrir à la dernière
minute, mais sur celui-ci j’ai découvert des choses extraordinaires. Mais
forcément je ne peux pas être aussi bon qu’Armel, par exemple, qui se prépare
depuis 6 ans ou François depuis 3. Les IMOCA sont des machines extraordinaires
mais il faut apprendre. J’ai appris, mais il reste encore à apprendre. Et bravo
à Armel et François deux car ils ont fait une très belle prestation.
Ses milliers de nom sur la coque
Je m’amusais à faire des photos avec les noms. C’est un
projet qu’on a imaginé en 96 et qu’on a relancé cette année, pour voir si la
voile est vraiment un vecteur qui fonctionne, qui fait rêver, qui transporte
les gens, qui est aussi technique... Il y en a pour tous les goûts dans la
voile.
Son nouvel an chinois et la pleine lune
Je me souviens de la pleine lune à mon passage de
l’équateur, c’était assez extraordinaire avec une mer lisse. Ce sont des
moments super sympas qu’on essaye de raconter quand on peut.
Sa pire journée
J’ai eu pas mal de bricoles sur le bateau : des
problèmes de pilote notamment où je me suis retrouvé plusieurs fois avec le
bateau parti au tas. J’entendais le pilote bipper et en sortant je voyais le
bateau sur la tranche. Mais petit à petit il a mieux marché. Il a dû se dire
qu’il allait me mettre en colère. Mais c’est aussi comme ça que je me suis
rendu compte que c’est un bateau extrêmement solide. Autrement, j’ai réalisé
que je n’étais pas assez prêt physiquement, je m’étais un peu négligé en
cherchant mes sponsors. Les deux premières semaines, j’ai souffert. Là,
aujourd’hui, je pourrais partir faire un Vendée Globe. Peut-être qu’un jour on
fera deux tours !
Ses projets
J’avais une idée mais François Gabart m’a un peu coupé
l’herbe sous le pied. Je voulais monter un grand bateau pour faire le record
d’un tour du monde en moins de 80 jours sur un grand monocoque. Peut-être en
équipage. Je ne sais pas, c’est peut-être encore faisable. Sinon il y a
aussi la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum dans deux ans, une course que
je n’ai pas encore finie. Je l’ai faite deux fois mais les deux fois j’ai
abandonné. Celle-ci j’aurai le temps de bien la préparer, ça peut être pas mal
de m’engager. Mais il reste toujours plein de choses à faire, comme Thomas
Coville avec son tour du monde.
Son alimentation
Je faisais trois repas par jour, matin, midi et soir.
Pendant une semaine je n’ai pas petit-déjeuné, sur ce Vendée Globe j’ai été
très gourmand. J’avais 13 sacs d’avitaillement avec du chocolat, des bonbons...
Et j’ai pillé le chocolat. Au bout d’un mois je n’en avais plus et les dix
derniers jours je n’avais plus de petit-déjeuner. Alors je mangeais des pâtes.
Et le soir, du lyophilisé. Là, j’ai mangé un hamburger donc c’est pas mal. Et
mon fils m’a fait un gâteau au chocolat. Donc je ne pense pas avoir maigri,
j’ai seulement un peu moins de gras car j’ai pris en muscle. Mais on fait un
peu des travaux de Brutus à bord : le moulin à café, les 500 kilos de
voile à trimballer...
Son plus beau souvenir
Il y en a pas mal... Mais j’ai un moment sympa en tête. Juste
après le cap de Bonne Espérance, je sors et je vois des milliers de dauphins.
Je n’avais jamais vu ça, d’habitude on en voit 10, 20 ou 30. Là j’avais un
champ. J’ai voulu prendre une photo mais je n’avais pas la carte dedans. J’ai
donc pris la caméra pour filmer ce ballet de dauphins. Christophe me fera un
film qu’on ira passer dans toute la France, chez mes partenaires. Mais avec ces
bateaux-là, mon passage entre le 12ème sud et l’équateur, tous les soirs sous
la pleine lune, le bateau glisse. On met de la musique, on sort du schéma du
sud où il y a du bruit sans arrêt. Et quand on se fait 2 ou 3 jours comme ça,
sur une mer lisse avec des bateaux qui avancent à 10-12 nœuds c’est fabuleux.
Ce sont de sacrées machines, c’est déjà quelque part une chance de pouvoir
naviguer là-dessus.
(Série de photos d'Olivier Blanchet)
Tanguy de Lamotte félicite Bertrand de Broc
Vidéos de l'arrivée d'Arnaud Boissières (8e)
Tanguy félicite "Cali" (Arnaud Boissières)
« Bravo
Cali ! J’espère être là dans une dizaine de jours. Je n’ai pas le costume
de pirate à bord, je devrai déchirer un peu les combinaisons que j’ai pour
faire plus pirate.
Quand j’étais parti en
Sicile, l’envie de faire le Vendée Globe était de plus en plus forte et j’ai
demandé à Cali comment faire. Il m’a dit : « Trouve un sponsor et tu
le fais ».
A l'époque, en 6,50,
je m'étais complètement planté dans l'anticyclone des Açores. Cette fois-ci, je
l'ai un peu mieux abordé. La météo est malgré tout compliquée, avec un vent
soutenu. »
« Cette nuit le
vent était un peu plus mou que prévu et là j’ai de nouveau le vent prévu, entre
12 et 14 nœuds. J'ai envoyé le gennaker, ça glisse bien, c’est plutôt agréable.
C’était la pire
semaine de ma course au niveau difficulté et frustration mais là, ça fait du
bien de voir les Sables au bout du routage. Je devrais arriver le week-end
prochain, soit samedi matin soit dimanche après-midi. J'en saurai plus demain.
Quand on est en mer on se
dépêche d’arriver et quand on est à terre on se dépêche de retourner en mer.
J’ai profité du coucher de soleil hier soir pour déboucher ma dernière petite
bouteille. Les changements de voiles sont des choses que j’aime bien faire et
j’en profite encore à fond. »
Le journal de bord d'Alessandro di Benedetto ...
... et sa façon de varier son alimentation
Message d'Alessandro di Benedetto
"Ma côte va mieux, mais c’est vrai que quand ça secoue pas
mal, il faut faire attention. En fin de journée, avec les mouvements, je
ressens quelques douleurs à la côte mais ça va.
Je ne peux pas encore donner exactement mon ETA, je ne sais
pas. Au point de vue sportif, je vais essayer de faire moins de 105 jours comme
les temps de référence de Thomas Coville et d'Arnaud Boissières sur les
dernières éditions avec ce bateau. A ce jour, il y a des chances que j’arrive
le 19 ou le 20. Le 19, c’est le jour de l’anniversaire de ma mère ! C’est vrai
que la situation météo est compliquée avec des zones anticycloniques, il va
falloir trouver le bon angle et le bon chemin.
J’ai du vent assez soutenu, entre 22 et 27 nœuds, et une houle assez
forte. Il faut faire attention à ne pas trop taper le bateau sur les vagues.
J’ai entre 25 et 26 degrés à l’extérieur et même chose à l’intérieur. Hier,
j’ai préparé deux poissons volants pour mon déjeuner. La cuisine, c’est un
plaisir de navigation surtout quand on est en solitaire, il faut mieux
s’occuper ! J’en profite, le bateau est assez stable, souvent recouvert d’eau
et je ne suis pas beaucoup à l’extérieur sauf quand il y a des rafales plus
fortes, qu’il faut choquer les voiles ou changer de cap."
Dimanche 10 Février 2013
92e Jour de Course
C'est samedi 9 à 15h11mn,
qu'Arnaud Boissières (Akéna Vérandas)
a franchi la ligne d'arrivée des Sables-d'Olonne
en 8e position et ...
EN COSTARD-CRAVATE siouplé !!!
(Photo ELOI STICHELBAUT)
(Série photos de Jean-Marie Liot)
(Photo Vincent Curutchet)
Les premiers mots d'Arnaud Boissières
« On a bataillé à
fond avec Dom et Bubi. Je suis d'ailleurs désolé de ce qui lui est arrivé.
Ces trois mois en mer
que j'ai vécus, c'est quelque chose de très fort. J'ai fait un deuxième tour du
monde, c'est incroyable ! J'avais déjà du mal à croire que j'en avais fait un,
mais alors deux !
Le bateau est en super
état, je le dois aux gars qui ont bossé dessus. Je suis ravi de ce parcours. Il
y a eu des moments difficiles mais les mers du Sud m'ont permis de revenir un
peu. J'ai vécu un Pacifique vraiment intense.
Je vous remercie pour
cet accueil extraordinaire car je suis originaire d'Arcachon, je suis arrivé en
2007 et j'ai tout de suite été adopté. Je suis maintenant un enfant du pays,
les Vendéens ont un cœur énorme. »
(Photos Olivier Blanchet)
(Série de photos Vincent Curutchet)
Interview d'Arnaud Boissières
Ses premiers mots en
entrant en salle de presse
Cher compatriotes, nous sommes réunis aujourd’hui... Mais
que se passe-t-il ? Après trois mois, comme ça... Il n’y avait rien à la
télé ou quoi ? Quoiqu’il va y avoir le match de rugby. Il faut se rattraper
après la défaite contre l’Italie. Ils m’avaient demandé d’aller jouer mais je
n’avais pas les bonnes chaussures.
Son costume
On m’a livré mon costume après la ligne d’arrivée, autrement
il ne serait pas dans cet état. Le problème, c’est qu’on doit le rendre. C’est
celui que j’ai utilisé pour la séance photo d’avant le départ, c’est un prêt
d’un magasin des Sables. Au début j’étais un peu gêné, mais au final on n’est
pas mal dedans !
Sa deuxième arrivée
Bravo et merci d’être venus si nombreux, ça me chagrine un
peu pour le petit François du coup. Il y a quatre ans je n’avais pas réalisé le
nombre de personnes, alors cette année je me suis préparé à y porter plus
d’attention pour en prendre plein les yeux. Je trouve ça super, pendant trois
mois tu t’éclates, tu ne penses pas trop à l’arrivée, autrement que comme un
vague rêve. On essaye de ne pas trop imaginer, car si jamais on n’y arrive pas
on peut être déçu. Donc j’ai savouré. Les pontons, on y va toute l’année, c’est
notre terrain de jeu donc voir autant de monde pour une arrivée, ça fait chaud
au cœur. Merci aussi à AKENA qui est plus qu’un sponsor, mais une réelle
énergie. Les salariés me côtoient quotidiennement, je fais un peu partie de la
famille et ça me fait énormément plaisir qu’ils soient venus. Car oui c’est mon
oiseau noir, mais c’est aussi leur bateau à eux. Donc Mesdames et Messieurs,
achetez donc des vérandas AKENA ! Et ce n’est pas une blague. Je ris
toujours, car l’autodérision me permet de passer le stade de l’émotion mais je
suis très, très sérieux. Je rigole toujours en disant que je vais bien réussir
à refourguer une ou deux vérandas, mais j’ai envie de porter un autre espoir,
qu’on mette le paquet.
Son record amélioré
de 14 jours
Le rythme en terme de course, de bataille, était vraiment
plus soutenu, beaucoup plus intense. Nerveusement, vraiment extrême - dans le
bon sens. Mais le bateau d’il y a quatre ans était d’ancienne génération donc
celui de cette année n’est pas tout à fait le même. D’ailleurs, l’ancienAKENA
Vérandas est toujours en mer avec Alessandro et je trouve ça incroyable
qu’il s’apprête à boucler un quatrième Vendée Globe. Mais c’est ça qui est
beau, cette diversité du plateau. Il faut donner la chance au produit et à
chacun.
Son grand Sud
La météo m’a un peu souri dans le Pacifique et il y a quatre
ans je disais déjà que je voulais repartir car les mers du Sud m’avaient
beaucoup plu. Cette année c’était beaucoup plus que ça. Tu y prends goût, tu ne
lâches pas. Bilou disait que c’était le Pays de l’ombre, moi je trouve que
c’est le pays des lumières et je vais en rêver pendant encore quatre ans. Moi
l’avantage que j’ai, c’est que déjà avant de partir je savais que je
repartirais dans quatre ans.
Sa descente de
l’Atlantique
On m’a beaucoup parlé du Pot au Noir qui a été très dur mais
déjà bien avant, à la sortie du golfe de Gascogne où j’étais plutôt bien, j’ai
croisé Mike Golding, derrière moi à vue, et devant j’ai Jeannot (Jean Le Cam)
donc je me dis que j’étais pas trop mal. Mais c’est là où j’ai commencé à
merder. J’ai empanné et suis reparti au large. J’ai eu un cran de retard dans
le Pot au Noir sur le groupe de trois qui le passe super bien et moi je me
retrouve un peu seul. Je me dis que je vais passer plus à l’ouest pour assurer
et je me fais démonter. J’ai pris très cher. Quand le vent est faible, tu fais
beaucoup de changements de voiles et tu accumules les erreurs. A ce moment-là,
c’est une autre course qui a commencé mais il ne fallait pas désespérer non
plus. Il y a quatre ans, j’étais 17ème au cap de Bonne Espérance. Mais c’est ça
aussi le Vendée Globe, c’est à toi de te débrouiller. C’était dur mais ça va
m ‘aider pour mes prochaines courses, notamment à cet endroit en
particulier.
Son potentiel
personnel
J’étais quand même à sept places de gagner le Vendée Globe !
(Rires) Ce que je dis aux jeunes, c’est que le Vendée Globe est différent des
autres courses dans le fait qu’Alessandro va arriver dernier mais il ne sera
pas dernier, il aura gagné quelque chose. Tous les bateaux qui arrivent ont
gagné. Je suis limite gêné de l’accueil qui m’est réservé. Mais je pense que...
Ouais, ouais, ouais, le bonhomme est capable de le gagner (rires). Alex Thomson
avait un bateau assez similaire au mien donc ça prouve que je n’avais pas
complètement tort en disant que le mien était capable de gagner. Pour gagner il
faut un bon bateau et un bon marin qui vont bien ensemble. Le couple
bateau/bonhomme est super important et avant le départ je me sentais en phase,
je me sentais capable d’être dans les cinq premiers. Quand tu repars une
deuxième fois c’est forcément pour faire mieux. Donc je voulais faire mieux que
7e mais au final je suis super heureux de cette 8ème place car je le suis aussi
pour ceux de devant. Il n’y a pas d’intox ni de tricherie dans la course au
large, c’est sain, c’est génial.
Son futur
bateau : le dernier PRB de Vincent Riou ?
C’est marrant, je n’y avais pas pensé tiens ! (Rires.
Silence) Je repartirais bien avec mon bel oiseau noir. Un bon bateau bien mené
vaut mieux qu’un bateau excellent mal mené. J’espère que d’ici quatre ans
j’aurai progressé, qu’on aura amélioré le bateau. Il est beau ce bateau,
non ? Je ne suis pas objectif, mais c’est le plus beau bateau de la
flotte !
Son changement
Et bien je crois que je n’ai pas grandi ! (Rires) Mais
j’ai vachement mûri je pense... (Rires) Non, je ne sais pas. Par contre, je
vois Benoît Parnaudeau dans la salle, qui est un super pote de La Rochelle et
avec qui j’avais parlé avant mon premier VG. Il m’avait offert une carte qu’il
m’avait dit de garder si je repartais et cette carte a fait quatre tours du
monde au final, donc merci Ben.
Sa relation avec le
bateau
Certains coureurs parlent de leur bateau comme des machines.
Jamais je ne parlerai de mon bateau comme une machine. J’ai eu la chance d’en
construire un et un bateau ce n’est pas anodin. Quand on part tout seul avec
lui pendant trois mois, on lui parle et il nous répond. Il nous dit ce qu’il
faut faire. J’aime mon bateau. Dès qu’on sent quelque chose de différent, une
secousse, on se dit qu’il y a un problème. Ce qui ne m’empêche pas d’écouter de
la musique à fond dans les mers du Sud pour me motiver pendant trois ou quatre
heures. Mais on s’éclate, comme un surfeur qui prend sa vague.
Sa bonne humeur moins
prononcée qu’il y a 4 ans
La pression que je me suis mise vient de moi. Je ne
voulais pas décevoir les gens. Donc peut-être que j’étais un petit peu
différent d’il y a quatre ans. On me l’a souvent dit sous forme de reproche,
mais d’un autre côté, je n’avais plus envie de faire mon Caliméro, trop gentil.
Je voulais montrer cette part de moi qui a la niaque. Quand je fais mon pot au
noir désastreux, j’ai fait une vidéo un peu originale et on m’a dit que j’avais
pété un câble. Mais c’était le moyen d’évacuer et de passer autre chose. Le
fait d’écrire ou de tourner des vidéos aide beaucoup. J’ai souvent été ému de
ce que je voyais autour de moi et c’est un exutoire. Comme je disais, quand on
y retourne, ce n’est pas pour la même chose. Donc forcément l’attitude change.
Mais j’espère que le petit bonhomme que je suis n’a pas trop déçu.
Sa plus belle image
Mon cap Horn a été très fort. Pas seulement le passage mais
les deux jours d’avant et d’après. D’abord, je vois sur les positions
qu’ACCIONA n’est pas loin. Je me retourne et je le vois derrière !
Ensuite, le cap Horn, je le passe de très près et j’ai la radio qui crépite.
J’entends parler espagnol. C’était un mec du sémaphore qui m’appelait, donc je
réponds avec mon espagnol-vendéen-chaumois assez moyen et il me répond
« Aaaah Vendée Globe ! Formidable ! ». Et juste après, un
paquebot de croisière qui me dit qu’ils suivent le Vendée Globe à bord et qu’il
me met en haut-parleur dans le salon. Ça m’a fait marrer, après deux mois de
mer que 200 ou 300 Américains me parlent de leur swimming pool et de leur
sauna... Moi, je n’ai que le karcher. Depuis, AKENA est harcelé pour faire des
vérandas aux Etats-Unis !
Ses surnoms
Oui bon, je suis désolé, j’appelais Javier le
« Chorizo » et Dominique le « Banquier suisse ».
Son parcours
Tous les jours, quand j’ai vécu ce projet, je me suis dit
que j’avais une chance extraordinaire. J’ai une vie privilégiée. Oui je me suis
battu, oui j’ai vécu des moments de galère, mais j’ai vécu intensément chaque
journée et je mesure la chance que j’ai d’être le skipper d’un 60’ IMOCA
Open... Je suis un privilégié avec un grand P. Donc oui, je mesure le chemin
parcouru mais petit, j’avais un globe qui me servait de lumière. Je l’allumais,
l’éteignais... Il n’y a pas de plus beau livre d’aventure qu’un globe. Donc
bien sûr que j’ai envie de partir, tu m’étonnes !
Message de Dominique Wavre suite à son arrivée
« C’était
super hier soir. J’ai vu l’arrivée de Jean Le Cam et je ne danserai pas sur la
table !
Il fallait arriver
entre 16 et 17 heures pour l’apéro et un petit rayon de soleil en passant la
ligne. J’avais tout prévu, c’était nickel !
On fait le Vendée
Globe parce qu’on en a envie. On est heureux au départ, ce serait quand même le
comble de faire la gueule après. On a des émotions très fortes, des hauts et
des bas, amplifiés par le fait qu’on soit seul. Mais c’est forcément un immense
bonheur. Tu as un condensé d’émotions fortes. La résultante de tout ça, c’est
le bonheur.
Mon record c’est
nonante jours. Depuis toujours, je représente en mer un certain nombre de
qualités de mon pays qui ne sont pas toutes reconnues. J’essaye de montrer que
nous sommes aussi des gens passionnés.
C’est très
monomaniaque sur les bateaux comme ça. Tu es toujours en bagarre contre quelqu’un,
je regardais ce que faisaient les Tontons Flingueurs tout le temps. Si tu veux
bien naviguer, tu dois être dessus en permanence. On est des paysans de la mer.
On se lève parce qu’on a quelque chose à faire et on se couche parce qu’on a
besoin de repos. On a tellement de travail que prendre un bouquin ou regarder
un film, ce n’est pas quelque chose qu’on pense à faire.
Le double avec Michèle
c’est mon exercice favori. Après c’est le solitaire. Aujourd’hui je n’aurais
plus la patience de m’accorder avec un équipage s’il y a une tronche de con.
Pour de l’équipage, il faut vraiment que ce soient de bons copains. En double
avec Michèle ce serait parfait. En solo, laissez moi le temps d’atterrir parce
je n’ai pas du tout envie de repartir pour l’instant. »
Suite de l'arrivée de Jean Le Cam
Message de Tanguy de Lamotte
« Salut,
je suis en bordure de l'anticyclone et le vent est faible (un peu plus que
prévu malheureusement...) mais il s'oriente dans le bon sens, c'est à dire de
plus en plus vers le sud pour que je puisse commencer à tourner à droite vers
les Sables d'Olonne. Hier soir, j'ai pris un petit apéro en ouvrant ma dernière
petit bouteille de rouge avec de la viande séchée des Alpes en admirant le
coucher de soleil et en profitant de ce beau moment de glisse en harmonie avec
mon bateau avec l'agréable sentiment de rentrer à la maison où on pourra tous
les 2 se reposer !
J'ai envoyé le grand gennaker en fin de nuit et j'espère accélérer dans la
matinée. Toujours en tribord amure, la mauvaise nouvelle c'est que la pompe
électrique a rendu l'âme !!! Et oui, c'est déjà la 2ème pompe (je vais en
trouver une autre...) mais la bonne nouvelle c'est que j'ai réussi à remonter
la dérive un peu plus et qu'il n'y a plus de partie abimée sous l'eau et moins
d'eau à rentrer dans le puits...
Bon dimanche matin à tous »
Tang (qui rêve d'un café/croissant mais qui n'a que le café...)
Samedi 9 Février Février Février 2013
91e Jour de Course
Après dix jours resté accosté à Port Olona, le 60 pieds
IMOCA MACIF a été rapatrié à son port d'attache breton à
Port-la-Forêt. Ayant déjà subi une batterie de vérifications et de tests aux
Sables d'Olonne, le bateau sera sorti de l'eau afin d'entrer en chantier
d'optimisation la semaine prochaine.
"MON TONTON" Wavre est arrivé aux Sables ! 7eme !
(Photo Olivier Blanchet)
Ses premiers mots à son arrivée dans la salle de presse
Merci vous me faites chaud au cœur. C’est magique. Il y a
une chaleur extraordinaire, on est dans la même tradition que les marins
pêcheurs attendus par leurs familles. On peut s’engager à fond dans quelque
chose qui fait partie de l’enthousiasme et de la passion. Il faut que les
générations à venir aient la même passion et notre monde tournera rond. Tous
mes tours du monde ont été différents, les émotions étaient différentes. Ce
n’est pas seulement de la régate, c’est un monde à part.
(Photo Vincent Curutchet)
(Photo Olivier Blanchet)
(Photo Vincent Curutchet)
(Photo Vincent Curutchet)
Son état de forme
Le bonhomme va bien. Un petit coup de rouge et ça repart. Je
viens de manger un steak et des frites, c’est magnifique. Mais mise à part ma
nuit blanche, j’ai réussi à rester en forme tout du long. Il faut de la
résistance et de la motivation, partir en étant bien préparé physiquement et
savoir aller au bout de ses ressources tout en gardant ce qu’il faut de
réserve. On mène une vie d’insomniaque, il faut rester lucide. Il vaut mieux
s’accorder 10 minutes de sommeil pendant une manœuvre plutôt que d’être au bord
de la rupture.
Sa course dans la course
Il y a 4 ans on pouvait revenir par derrière, mais ce
coup-ci c’était l’inverse. Ceux de devant étaient sur des bateaux extrêmement
rapides et en plus ils n’ont pas fait d’erreur. La conjonction bateau
performant, marin talentueux et météo favorable et hop, c’est fini. Donc on
régate avec ses voisins, moi j’avais mes copains, les Tontons Flingueurs !
(Série de photos Vincent Curutchet)
Avec Jean Le Cam et Bernard Stamm
Sa rencontre avec Le Cam dans l’Indien
C’était génial ça. Je vois le bateau de mon pote Jean à
l’horizon qui se rapproche, Mike Golding n’était pas très loin, c’était la
bagarre. Et mon pote Jean de plus en plus près. J’appelle la VHF mais pas de
réponse. Et puis je vois un bonhomme monter sur le pont en train de me
filmer... Alors que je le filmais aussi ! Au final, quand on se parlait,
on n’avait rien à se dire ! « Comment ça va, t’es sous petit gennaker
moi aussi, il faut qu’on se fasse l’Anglais ! » (Rires). Mais si on a les
mêmes routages, ce n’est pas absurde de se retrouver à 10 milles d’écart. Bon,
300 mètres c’est absurde, en plein océan comme ça.
Sa plus grosse avarie
Ma plus grosse avarie ça a été mon gennaker. C'est arrivé le
1er janvier, c'était une belle manière de commencer l'année ! Le bout
d’amure s’est cassé et la voile faisait cerf-volant. Au début, je voulais tout
lâcher à la mer et finalement je me suis dit que non. Et ça a été un
combat : Mike Tyson VS grand gennaker. Ça a été une bagarre de deux
heures. J’ai pris des coups, j’ai dû l’immobiliser alors qu’il rentrait dans
l’eau et a explosé le chandelier. Pendant quelques temps il est resté dans la
soute, en vrac, et dès que j’ai eu un peu de calme je l’ai ressorti. Mais ça
m’a quand même pris 45 minutes. C’était un soulagement immense.
L’Atlantique, tout sauf une délivrance
D’habitude on dit que le cap Horn est synonyme de
délivrance. Mais là c’était l’inverse, l’Atlantique a été la punition à la
place des mers du Sud. Le Nord comme le Sud ont été casse-pieds. Je n’ai jamais
vu un enchaînement pareil de situations casse-pieds. Ce qu’il se passe, c’est
que les systèmes peinent à se mettre en place et les anticyclones deviennent
migratoires et nous bloquent la route. L’Atlantique a vraiment été compliqué
pour les Tontons Flingueurs !
Sa dernière nuit cauchemardesque
Je pense que ça a été le cas pour un peu tous les bateaux
qui sont arrivés, le golfe de Gascogne a été dur. En sortant de l’anticyclone
qui était difficile à négocier, j’ai rencontré un front plein nord avec une mer
de travers et extrêmement dure. Je ne pouvais pas mettre mon tourmentin alors
j'ai mis la trinquette et pris quatre ris. Je me suis retrouvé à partir dans
des surfs et je me faisais rouler avec d’énormes coups de gite. J’avais les
ballasts pleins et très peu de voile. Les vagues roulaient contre la coque. Ça
secouait comme ce n’était pas permis, c’était impossible de se tenir dans le
bateau. J'ai voulu me faire un café, je me le suis pris dans la figure. Ça tape
tellement fort qu’on a l’impression que le bateau va exploser. On sent qu’on
est à la limite du bateau, on se demande ce qui va péter en premier. Mais rien.
Qu’est ce que ces bateaux sont costauds ! Le problème c'est qu'on était
obligé de passer par là pour rejoindre les Sables. On ne pouvait pas éviter ce
piège. Au matin il y avait encore 35-40 nœuds mais j’avais l’impression que
c’était peinard.
Ses lunettes
J’ai réussi à garder la même paire du début à la fin.
D’habitude j’en explose au moins deux ou trois paires. J’ai tout simplement
quatre yeux.
Les enseignements tirés de cette édition
On me demande déjà de faire le bilan, à peine arrivé !
(Rires) Je n’ai absolument pas de recul, tout ce que je peux dire c’est que le
travail fait par l’équipe a été exceptionnel. Le travail en amont a payé de
façon extraordinaire. Je sais aussi que l’expérience permet d’aborder les
situations sans stress. Je n’étais ni déçu ni n’avais d’état d’âme car j’avais
des réponses adéquates pour à peu près à toutes les situations. On est en
mesure de bien récupérer, il y a un cercle vertueux dans lequel on se sent
bien, on mange bien, on dort bien, les manœuvres sont propres, les stratégies
sont bonnes...
Sa communication
Je fais ce Vendée Globe pour communiquer. Ça fait partie du
jeu, je ne m’imagine pas faire un tour du monde en autiste. Et puis c'est
normal de faire partager quelque chose qu'on a le privilège de vivre, car c'est
un privilège !
Sa 7ème place
On part en se disant que tout peut arriver. Rien n’est écrit
par avance. Il y a eu des péripéties dans tous les sens, il y a de tout. Le scénario
n’est jamais écrit à l’avance. Autant à un 100m quand il y a Usain Bolt, on
sait comment ça va terminer, autant sur un Vendée Globe on ne peut pas. On ne
peut pas partir en se disant « Quoi que je fasse, je ne pourrai pas faire
mieux que 7ème ». J’avais comme favori Riou et Dick et l’un a cassé,
l’autre a perdu sa quille. Heureusement il y a une logique sportive. Les gars
qui sont devant moi sont des régatiers exceptionnels. Les deux premiers sont
des extraterrestres. Je les trouve époustouflants. Alex a fait quelque chose
d’exceptionnel, Jean-Pierre a fait preuve d’une ténacité extraordinaire. Et les
deux Tontons Flingueurs ont mieux régaté donc j’arrive derrière.
La qualité des eaux
Ca c’est une question de l’IFREMER me semble-t-il (rires).
Effectivement il y a beaucoup de sacs plastiques et énormément de morceaux de
filets de pêche qui se coincent dans les hydrogénérateurs. La nuit dernière, je
me suis pris du mazout dans le cockpit : merci le golfe de Gascogne !
Pour vous dire, l’Indien et le Pacifique sont toujours aussi limpides, tandis
que dans l’Atlantique, il y a toujours beaucoup de déchets. J’ai vu moins
d’oiseaux aussi. Les albatros étaient là dans les mers du Sud, mes copains, ça
m’a fait bien plaisir de les voir.
Les portes des glaces
A partir du moment où ces portes sont forcément relativement
hautes - par souci de protection - ça a tendance à nous faire prendre des
trajectoires un peu absurde. J’avais peur qu’on ait une course à la
queue-leu-leu. Heureusement la météo nous a permis d’avoir quelques coups
tactiques à jouer mais malheureusement ça nous a empêché de pouvoir rattraper
les premiers. Mais je les accepte à partir du moment où elles nous protègent.
Le jeu de la régate n’est pas perverti. Il a changé car les systèmes de routage
sont devenus exceptionnels et permettent d’établir des trajectoires extrêmement
serrées. Et on ne voit plus d’icebergs, ça fait un risque en moins. Il y a
moins l’aspect d’aventure mais on en vit une à un autre niveau. Comme
Alessandro et Tanguy qui se prouvent les choses à eux-mêmes et aux autres.
L’humidité à bord
On ne sèche pas, on pourrit sur place ! (Rires) Non, on
utilise des lingettes pour bébé et on emporte beaucoup de changes car quand les
vêtements sont trempés on a tout de suite froid. Il fait toujours humide à bord
d’un bateau mais bon, les branchies pousseront un de ces quatre !
Son amour du café
Je n’ai jamais compris pourquoi je n’ai jamais été
sponsorisé par Nespresso ! (Rires) Je bois beaucoup de café depuis très
longtemps, j’adore le goût, je dois en avoir à 50% dans mon sang.
Ses futurs projets
En ce moment je n’y pense pas. Pour le moment mon programme
sportif c’est une douche et une soirée avec les copains. Ma dernière nuit était
une nuit blanche, je suis incapable de réfléchir, je me laisse porter par mon
équipe pour l’instant. Quand j’ai vu Jean, la première chose qu’il m’a dite
c’est « Ah c’était dur hein » et oui, c’est la chose à retenir, c’est
dur. Bon, lui il a déjà passé une nuit à terre donc s’il n’a pas la gueule de
bois il doit avoir des courbatures (rires).
Sa plus belle journée dans le Sud
Une belle journée du Sud commence mal en général dans un
vent de nord un peu pluvieux, le front passe et d’un coup ça devient limpide.
L’océan devient très, très bleu, la mer commence à croiser, le ciel est bleu
aussi. Mais on se méfie des grains qui peuvent arriver à n’importe quel moment.
Le poids du vent en bas est très lourd, les pressions dans les voiles sont
énormes, on se sent très petit, très humble et on se dit « ouf, j’ai
réussi à passer ». Le grand Sud donne l’impression d’être sur une planète
qui est à la limite d’être la sienne tellement elle est belle.
Alessandro Di Benedetto évite la catastrophe
de peu : une collision avec un cargo !
"Je viens à l'instant d'éviter la collision avec le
cargo SANTA TERESA de la HAMBURG SUD, un cargo porte-containers que j'ai vu au détecteur
de radar. J'ai essayé plusieurs appels sur la VHF, jusqu'au dernier moment
quand je l'ai vu sortir du brouillard sur mon côté tribord. Nous étions en
route de collision. J'ai estimé vitesse et cap car le cargo ne figurait
pas au systeme AIS et continuait à ne pas répondre à mes
appels sur le canal 16 de la VHF et j'ai donc decidé de lofer pour
ralentir mon bateau, modifier mon cap et faire passer le cargo à l'avant
de l'étrave. Il est passé à environ 100 mètres, voire
moins, de mon bateau et meme apres le croisement ils ont continué à ne pas
répondre sur la VHF."
Trois enfants de plus, sauvés par les clics sur Initiatives Coeur
Vendredi 8 Février Février 2013
Dominique Wavre arrive bientôt aux Sables
L'arrivée de Mike Golding
Jean Le Cam
Il essayent toujours de me mettre dans des situations pas
possibles pour voir quand je vais craquer. Du coup là, je suis l’intervieweur
de Dominique Wavre. C’est moi qui anime cette vacation.
(A Dominique Wavre)
Dominique on sera là pour t’accueillir,
j’espère que tu vas bien mon pépère. On t’attend avec plaisir, on a chauffé le
terrain, on connaît les bonnes adresses. On a un ciel plutôt bleu mais il fait
froid, il y a une super ambiance sur le Village. Garde ton bonnet, il faut
couvrir les extrémités, c’est par les extrémités que tout s’en va.
Il y a des moments assez exceptionnels. Il faut en profiter
et aussi en faire profiter les gens. Hier j’ai fait une émission avec TV Vendée
qui était assez sympa. Il y avait tout une rétrospective avec les vidéos et ça
me permet de revoir un peu ma course. J’ai revu le capitaine « J’aime bien
quand ça fait mal ».
Dominique Wavre
(A Jean Le Cam)
Je suis là dans quatre heures et demi, cinq
heures, vers 17h, nickel pour l’apéro !
Le golfe de Gascogne a été pire que jamais. Je me suis
retrouvé avec le quatrième ris dans la grand-voile, ça ne m’était jamais arrivé
pendant le Vendée Globe. Je serai vraiment content de toucher le ponton, de
vous voir tous, et compte sur moi pour l’apéro et le rock’n’roll mais pas pour
la danse, je suis nul à ça.
C’est assez rigolo d’être interviewé par Jean Le Cam parce
que d’habitude on parle de l’IMOCA et de ce genre de choses mais c’est la
première fois qu’on me parle des extrémités (Jean Le Cam lui avait dit de bien
couvrir ses extrémités en mettant un bonnet, ndlr).
J’ai pris 50 nœuds en travers, à 90°. Je me suis vraiment
fait tabasser, cette arrivée sera méritée. Là j’ai 25 nœuds, c’est bien tombé
mais la mer est dégueulasse. Les trois tontons ont eu droit à la même punition
dans le golfe de Gascogne.
Le bateau est en pleine forme, il y a des petits trucs mais
au niveau général il est parfait. Il était très bien préparé. Je crois que je
n’ai jamais ramené un bateau en si bon état. Un tout petit chantier et il
pourrait repartir.
Message d'Alessandro Di Benedetto
"Je crois que j’ai fait les neuf dixièmes du parcours et je
suis extrêmement fier d’être là. Je ne suis pas fier d’être dernier mais d’être
encore là avec le bateau en bon état et je vais faire mon possible pour que ça
continue jusqu’aux Sables. Je suis sorti du Pot au Noir hier, c’est une belle
chose. Sinon j’essaye de cuisiner un peu à bord, j’ai préparé des crêpes et des
beignets pour me remonter le moral.
J’avais préparé des beignets pour mon petit déjeuner mais
ils n’ont pas survécu au lendemain car je les ai mangé dans la nuit. Hier j’en
ai refait une douzaine et ce matin j’en ai mangé deux. Et là, pour la première
fois, il y en a un qui a survécu au petit déjeuner.
Je peux parler de ma stratégie parce que je crois qu’il n’y
a plus personne derrière (rires). Je crois remonter avec une route très nord et
une fois que j’aurai passé les Açores, le vent devrait tourner et je devrais
tourner quelques bords et prendre à l’est vers les Sables d’Olonne.
Quand il n’y a pas de vent je suis impatient d’arriver mais
quand il y en a ça va beaucoup mieux. De manière générale, j’ai envie d’arriver
mais je suis bien avec moi-même, avec le bateau. Dans cette remontée, je suis
content d’arriver à sentir un peu mieux le bateau. Le vent est plus constant et
ça me permet d’essayer des réglages.
Je vais essayer de faire un peu moins de 105 jours même si
ça va être difficile. C’est le temps d’Arnaud Boissières et de Thomas Coville
avec ce bateau et pour moi ce serait extraordinaire de faire un temps
comparable à ces grands marins qui ont déjà mené ce bateau dans les précédentes
éditions du Vendée Globe."
INTERVIEW DE MIKE GOLDING
L’arrivée aux Sables d’Olonne
C’était une magnifique surprise, je ne m’attendais pas à voir autant de gens
dehors pour nous accueillir un soir glacial de février. C’est un honneur de
faire partie d’une telle course et de recevoir un soutien aussi incroyable du
public.
Les problèmes techniques pendant la course
L’un des moments les plus difficiles de la course, ça a été de perdre mon code
zéro, qui était vraiment une voile-clé sur ce Vendée Globe. Et à peu près au
même moment, j’ai perdu mes ballasts babord et tribord. Sportivement, ça a été
très dur, mais j’ai su rebondir et trouver d’autres solutions pour compenser
cette perte. J’ai aussi eu un petit incendie à bord, plus tôt dans la course.
Nous avons décidé de court-circuiter la boîte qui avait brûlé mais à cause de
ça, nous ne pouvions plus produire autant d’énergie. C’était une décision
difficile mais nécessaire. Nous avons eu de la chance, ça a marché.
L’esprit du Vendée Globe
Ce n’est pas pour battre des records que je fais le Vendée Globe, c’est pour la
compétition et pour tenter de gagner la course. On n’atteint pas forcément tous
les buts qu’on s’est fixes mais au final, on relève d’autres défis, on
accomplit d’autres performances, des choses différentes mais qui sont aussi
importantes. Quand la course se termine, chacun a atteint des objectifs qui
sont tous différents, c’est ça la magie du Vendée Globe.
Je crois que la raison pour laquelle il y a tellement de
gens qui se passionnent pour le Vendée Globe en France, c’est qu’ils savent
très bien que tous les skippers au départ ne peuvent pas gagner le Vendée Globe
mais ils savent que tous les skippers peuvent les faire s’évader et les faire
rêver.
Ses futurs projets
Je n’ai pas encore de projets précis dans un future proche, je suis ouvert à
toute proposition! Mon partenariat avec Gamesa prend fin en juin et je ne pense
pas qu’il sera prolongé.
L'arrivée de Bernard Stamm
NAO explique l'incident technique de Tanguy de Lamotte
Jeudi 7 Février 2013
89e Jour de Course4e montée au mât pour Alessandro ...
... qui s'en remet en faisant des crêpes au caramel au beurre salé !!!
Hummmm très très bon !
Interwiew de notre Niortais Bernard Stamm, arrivé aux Sables (hors course)
Les dernières heures
de course
Une pièce du bateau s’est cassée donc ça a rendu les dernières heures
difficiles. 45 nœuds dans le golfe (de Gascogne), c’était difficile, ça
secouait. Difficile d’expliquer ce qu’on ressent quand on voit tout ce monde.
C’est surréaliste. On passe de la solitude à voir plein de gens (famille, amis,
inconnus…).
La navigation hors
course
Ce qui était un peu bizarre, c’était de faire ça « caché ». Moi,
je faisais ma course normalement puisque j’avais mes positions. Mais j’ai compris
qu’à terre, ça ne se passait pas comme ça. C’était logique de revenir à mon
port d’attache. Je n’allais pas laisser le bateau et rentrer en avion. Et puis
rien ne m’empêchait de continuer mes expériences embarquées (minilab).
Son état physique
J’ai perdu 7 kilos. Je n’avais pas beaucoup de gras, là il n’y en a plus.
J’ai pris du muscle. La rupture de la colonne de winch a rendu les choses
difficiles. Toutes les manœuvres, je les faisais directement aux winchs.
Les erreurs commises
Il n’y a pas de fatalité dans ce qui arrive. Nous, on paie un peu les
premiers retards qu’on a eus dans le projet. On a eu un incident dans la
Jacques Vabre, on a tapé quelque chose. Ces bateaux sont compliqués, il nous a
manqué deux transats pour tester tout. Pendant ce temps, les autres
s’entraînaient. Il y a eu un décalage dans la préparation qui a été pénalisant.
On n’est pas visionnaire non plus et on est passé à côté de certaines choses.
Et je n’ai pas pu me servir de l’expérience d’autres bateaux frères. Une erreur
énorme, quelque chose qu’on a zappé, c’est le roof, la protection du bonhomme.
Etait-ce une erreur
de s’amarrer à un autre bateau ?
Une erreur pour rester en course oui, pour garder mon bateau en état non !
Si l’autre bateau n’avait pas été là, j’aurais été hors course tout de suite
parce qu'il fallait que je répare mon hydrogénérateur pour continuer. Je n’ai
pas trouvé d’arguments pour expliquer au gars de ne pas monter, mais en fait
c’est pire que ça, je n’ai pas eu le temps. En 2008, j’ai perdu un bateau comme
ça. A un moment, il faut faire les choses comme un marin. Là c’était le cas. Je
n'ai aucun sentiment de quoi que ce soit, j’ai fait ce que je devais faire.
Ses problèmes
d’hydrogénérateurs
Quand je parle des soucis d’hydrogénérateurs, c’est général. Le problème, c’est
leur fixation à bord. L’implantation est tellement mal faite qu’on ne sait pas
si l’appareil fonctionne. Ils ont construit un jouet, pas fait pour un tour du
monde. De plus, on les a reçus tardivement, on voulait les mettre pour la
Jacques Vabre. Et si on avait pu les avoir à ce moment-là, on les aurait
déchirés aussi au bout de deux jours.
L’arrêt au cap Horn
Mon arrêt au cap Horn est surréaliste et le fait d’avoir vu un ami là-bas
est assez extraordinaire. Normalement personne ne s’arrête au Horn, à moins de
couler. Et le petit salé aux lentilles était génial.
Les points positifs
Quand les galères sont finies on ne retient que le positif. Là je suis
posé. En remontant l’Atlantique, il faisait vraiment mauvais. Je maudissais mon
bateau tellement ça tapait. Maintenant je ne le maudis plus. Je vais me servir
de ce qui s’est mal passé, pour ne pas que ça se reproduise.
Se sent-il plus
fort ?
Je ne sais pas si je suis devenu plus fort. L’entraînement physique que
j’ai fait, était fait pour une course sans problèmes. Dorénavant, je devrais
inclure les problèmes dans ma préparation. J’ai fait des entraînements à la
colonne de winchs, mais j’ai perdu la mienne !
La satisfaction
d’avoir bouclé un tour du monde
Je suis content d’avoir mené Cheminées Poujoulat autour du monde. Ce n’est pas
anodin. La remontée de l’Atlantique, c’est tellement long que tu as
l’impression de passer d’une planète à une autre. Dans le Sud, certes ça tape
mais ça glisse alors que l’Atlantique au près, ça paraît interminable. Je suis
content d’être passé au travers de tout ça. Je suis fier.
A propos de François
Gabart
J’aurais aimé qu’il soit là pour mon arrivée, mais je comprends très bien
qu’il ne soit pas là. On s’entend bien, c’est d’ailleurs un des seuls qui m’ait
fait monter sur son bateau. Il ne m’a pas fait rentrer, mais je suis monté
dessus. Ça se voyait à l’entraînement qu’il était à l’aise avec l’utilisation
de son bateau. C’est un vrai exercice de style de faire un tour du monde comme
ça, avec Armel aux trousses.
La situation de
Jean-Pierre Dick
Jean-Pierre rentre avec un bateau qui n’a plus aucun critère de stabilité,
qui n'est plus à la jauge IMOCA. Ça me rassure de voir que le comité (ou jury)
soit capable de s’adapter, de prendre ses décisions en fonction du contexte.
C’est bien que Jean-Pierre n’ait pas été pénalisé.
Il y a certaines règles qui devraient être changées, comme
le fait de s’amarrer à un bateau. Moi je prenais ça comme un corps mort, ça
aurait pu être un arbre. Le concours de circonstance en Nouvelle-Zélande,
c’était quand même quelque chose. J’espère que les règles vont évoluer. Le
(Vendée) Globe n’a pas besoin de ça, le Globe a besoin de bateaux qui rentrent.
L’avenir
Sur le bateau, il faut changer l’ergonomie. Il faut refaire la protection
du bateau. C’est dangereux dehors. De plus, il faut repenser les moments où je
ne fais rien. On y avait un peu pensé, mais juste un peu. Quand le bateau est
parti, c’était un adolescent et maintenant il est mature. Je n’ai pas envie de
le donner à quelqu’un d’autre maintenant.
Cette année on va préparer les courses d’avant saison si
possible. La Jacques Vabre est un objectif. En ce qui concerne un prochain
Vendée Globe, c’est trop tôt pour le dire. C’est un engagement tellement
intense. Pour le gagner, il faut avoir envie de le faire. Pour l’instant je
n’en ai pas envie. Mais ça pourrait se mettre en place.
Message de Tanguy de Lamotte
"Salut,
Hier, c'était atelier plomberie, ma pompe a rendue l'âme!!!
Après l'avoir ouverte, nettoyée et testée, toujours rien. Donc j'ai
trouvé une autre pompe pour la remplacer mais elle ne s'amorçait pas. Je
suis donc allé en chercher une troisième, et ça prends du temps dans un bateau
qui penche, qui tape et qui prend l'eau donc j'ai du écoper à la main
plusieurs fois.
J'ai réussi à bien dormir et je continue à recharger les batteries petit à
petit. Je me rends compte que ces "soucis" sont finis car je
commence à regarder de nouveau la mer, le ciel, le soleil et la météo plutôt
que d'avoir la tête dans le guidon pr résoudre les problèmes et ça fait du
bien.
J'ai vu que vous étiez toujours aussi mobilisés pour les clics : presque
156 000 ce matin = un 13ème enfant sauvé ! C'est génial.
Bonne journée à tous,
Tang'"
Il est vraiment fou mon p'tit bourru !
"Allumez le feu" !
Un régal, une nouvelle fois !
Le Cam : « C'est ma victoire et c'est la vôtre aussi »
C’est en véritable
rock star que Jean Le Cam a été accueilli cet après-midi aux Sables d’Olonne.
Et lui s’est prêté au jeu. Le marin en a bavé pendant ces 88 jours de course,
l’homme en est revenu plus fort. Tellement fort que cette 5e place a été vécue
comme une victoire. Jean Le Cam est arrivé épuisé par ses 24 dernières heures
de navigation épique dans le golfe de Gascogne. Mais ses grands yeux rougis de
fatigue et de sel étaient aussi écarquillés de bonheur. Entre deux silences,
une brassée d’éclats de rires et quelques sentences émouvantes, la conférence
de presse s’est transformée en one man show. Le final s’est joué debout sur la
table, à danser sur la chanson de Johnny Halliday. Mais c’est Le Cam qui a
allumé le feu. Morceaux choisis….
Jean et ses
« Voilà »
Ah bon je dis voilà ? Ça dépend comment tu le dis, mais voilà quoi,
avec les intonations, avec un seul mot on dit plein de choses. L’intonation est
bien plus importante que le mot lui-même. Voilà !
Son plaisir durant la
course
La fin c’était très difficile. Les bons moments il n’y en pas
beaucoup, mais quand ils sont là, ils sont forcément exceptionnels. Quand je
pense aux quatre jours le long des côtes du Brésil, ça tape. Tu ne peux même
pas pisser un coup, tu ne peux pas boire un café. Et le moment où tu as une
petite éclaircie, je peux te dire que tu apprécies vraiment.
Comme une victoire
Il y a plein de victoires, pas seulement au classement. Il y a la victoire
d’avoir fait ce Vendée Globe alors qu’on n’avait rien il y a un an. On est
parti de zéro. Pour faire tout ça dans ce temps imparti avec mon équipe, on n’a
pas chômé. Pour moi, être ici aujourd’hui, grâce à Julien, Philoun, tout ceux
qui ont donné de leur temps sur ce bateau, c’est une immense victoire. Grâce à
Jean-Pierre et Luc aussi, qui ont accepté de me prendre chez Absolute Dreamer,
ainsi que SynerCiel. Si ça ce n’est pas une victoire, alors je ne sais pas ce
qu’est une victoire.
Filet dans la quille
Déjà t’es dans la merde jusqu’au cou car toutes les solutions qu’on peut
imaginer : une latte avec un couteau, coucher le bateau, des trucs, des
machins... A un moment, il fallait se résoudre à plonger et c’est sûr que ça ne
m’a pas fait avancer non plus. Je me suis arrêté 4/5 heures, et la nuit d’avant
je n’avançais pas. Mais quand tu l’as enlevé tu es content, comme quand tu as
une épine dans le pied. D’autres questions à ce sujet ?
Son 4ème cap Horn
Ça fait partie des moments forts de la course le cap Horn. J’ai eu la
chance de pouvoir passer tout près sans me dérouter. Ça fait partie de mon
histoire, c’est vrai que quand j’ai chaviré la dernière fois, je n’étais pas
fier...
Le premier des quinquagénaires
C’est vrai, je suis en tête des tontons flingueurs ! Des victoires, j’en ai
imaginé beaucoup mais pas celle-là. Mike Golding, Dom et moi… C’est Dom qui
nous avait appelé comme ça. C’était une belle image : un Suisse, un
Français et un Anglais. Je suis le premier des quinquas, YES !
Sa 5ème place
Je ne pouvais pas faire mieux, ça c’est sûr. Face à des mecs affutés depuis
4 ans avec des avions de chasse et leurs sponsors depuis 10 ans... Non,
honnêtement, je suis très content de ma performance.
Sur les fameux « avions de
chasse »
C’est évident qu’aujourd’hui, c’est ce qu’il faut pour gagner le Vendée
Globe. Mais il va falloir diminuer l’impact financier sur les résultats
sportifs. Simplement ça. On prend trop de risques à vouloir aller trop vite et
à améliorer les bateaux. J’ai entendu dire que les soucis que les autres ont pu
avoir sont des choses qui faisaient partie du Vendée Globe. Mais quand j’ai vu
que Javier avait chaviré, je me suis dit que non, je ne pouvais pas laisser
passer ça. Non, chavirer ne fait pas partie d’un Vendée Globe.
A l’aise sur son bateau
C’est vrai que c’est un projet
qui est né très tard, on n’a pas eu beaucoup de recul mais j’étais content
d’être là, c’est sûr. C’était dur aussi, je ne vais pas faire le malin non
plus, je n’étais pas bien tous les jours, je ne vais pas vous mentir. Mais
d’être arrivé, c’est aussi parce que j’étais bien dedans.
L’ovation du public des Sables d’Olonne
J’adore ça. J’adore les contrastes. Hier, j’étais à moitié en train de
pleurer, je me disais que je n’y arriverais jamais. Et ce matin, la mer s’est
calmée. J’aime quand ça passe du tout au tout. Tu arrives et PAF, il y a du
monde partout. On m’a demandé ce que je sous-entendais quand je disais le mot
« victoire ». Mais il n’y a qu’à regarder, il n’y a pas de sous
entendu. Cette course, c’était clairement une victoire, c’est vous qui me la
donnez. C’est ma victoire et c’est la vôtre aussi…
Son doigt dans un verre d’eau pendant la
conférence de presse
Les feux à main te crament les mains. C’est la deuxième fois que ça
m’arrive. C’est des trucs pour la sécurité, et dire que c’est en vente dans le
commerce... Mais que fait la police ? Tu peux mettre le feu à ton bateau
avec ça : le feu à main tombe parterre, parterre tu as ton duvet qui
forcément est fait d’une matière inflammable, et au même moment tu as la
bouteille de gaz qui s’allume. Et c’est le drame, le bateau explose. Voilà.
Sa préparation avec une petite équipeQu'est ce que j'ai bien fait de ne pas aller aux stages de Port-La-Forêt ! J'aurais eu le moral dans les chaussettes ! Je ne regrette pas
de ne pas m’être comparé aux avions de chasse,
j’aurais été dans un état... Je n'ai pas de regret de ce côté-là. Je
n’avais pas le temps, ni les moyens, donc c’est comme ça. Mais c'était impeccable. Voilà.
Place encore plus brillante que 2005
dans ce contexte ?
Peut-être bien... Ce qui est terrible c’est qu’avec moi, on gagne à chaque
fois. Mais chaque histoire est différente, y en a des plus ou moins belles.
Celle-ci est particulièrement jolie, et surtout pleine d’aventure. On
transforme toute cette préparation de bateau à voile en une espèce de belle
victoire. Avec les gens du projet, on a fait quelque chose de joli. Par rapport
à 2004, on a fait une vraie belle histoire.
Naviguer ou faire du théâtre ?
Je ne sais pas. Le théâtre m’a toujours passionné, la mise en scène,
imaginer des histoires... C’est ce que je fais dans mes vidéos finalement. Là,
j’ai la chance de pouvoir faire les deux : je navigue et fais du théâtre à
la fois. Donc c’est le top. Je suis un coureur-artiste de théâtre
Interview de Javier Sanso
Bubi, que s’est-il
passé dimanche dernier ?
Quand le bateau a commencé à chavirer, je suis passé par dessus la colonne
de winch, avec le bateau au-dessus de moi. Tout s’est passé très vite, les
réactions ont été immédiates.
Qu’avez-vous ressenti
au moment de tomber à l’eau et de voir chavirer votre bateau ?
Je n’ai pas eu le temps de ressentir quoi que ce soit, pas eu le temps de
penser. C’est l’instinct de survie qui surgit le premier, pour sauver sa peau.
Et c’est là que tout ce qu’on a appris en stage de survie ressort. La première
chose à faire est de sortir la balise de détresse et de l’activer. La seconde,
sortir le canot de sauvetage. Je n’ai pas eu le temps d’arriver aux troisième
et quatrième étapes qui consistent à attraper la combinaison et le kit de
survie. Le bateau bougeait énormément, il y avait des vagues de 2 ou 3 mètres.
C’était donc dangereux de rester en dessous. Une fois la balise activée, je
l’ai rattachée au bateau pour pouvoir aller en-dessous, chercher le
canot. Mais ensuite, je n’ai pas réussi à défaire le nœud de cabestan que
j’avais fait. Après avoir sorti le canot, je n’ai pas pu revenir au bateau car,
encore une fois, c’était trop dangereux. Il faut se rendre compte qu’au moment
du chavirage, le bateau avançait au près et j’avais un angle de gîte de 22 ou
23°. En quelques secondes, c’était à 90° et je suis tombé à l’eau. Ça s’est
passé d’un coup, comme si c’était un 420 (dériveur).
Comment avez-vous
vécu les heures d’attente, seul au milieu de l’océan sans savoir si quelqu’un
allait venir vous secourir ?
J’ai pensé à ma famille, au passé. Je suis resté 6 heures avant que l’avion
de reconnaissance n’arrive. Je ne comprenais pas ce qu’il se passait, j’étais
assez inquiet. Voir l’avion m’a rassuré. J’étais persuadé qu’on viendrait me chercher
en bateau car je pensais être hors du champ d’action d’un hélicoptère. Du coup
je me suis préparé mentalement à passer la nuit dans le canot et à faire face
au risque d’hypothermie. J’étais vraiment dans l’optique de passer la nuit dans
le canot.
« Terriblement frustré qu’ils ne me
voient pas »
A minuit, c’est
pourtant un hélicoptère qui est venu vous chercher...
Un avion est d‘abord venu pour me localiser car l’hélicoptère ne pouvait
pas prendre le temps de me chercher : il était à la limite de son rayon
d’action. J’ai tiré une fusée mais ils ne m’ont pas vu. J’ai alors lancé un feu
de détresse et c’est là qu’ils ont pu me localiser. Mais quand l’hélicoptère
est arrivé, il me cherchait à 400 mètres de l’endroit où je me trouvais et il
ne voyait pas mes signaux. Il ne me restait qu’une seule fusée, je voyais le
projecteur de l’hélicoptère se rapprocher à 200 mètres mais eux ne me voyaient
toujours pas. Je n’en avais plus qu’une... J’étais terriblement frustré qu’ils
ne me voient pas. J’ai donc attendu que les pilotes soient face à moi. Quand
j’ai vu la lumière rouge et la verte à la fois, j’ai lancé ma fusée. Ils m’ont
vu immédiatement et après un moment, un plongeur est descendu par un câble pour
venir me chercher.
Vous n’avez pas fini
votre course mais vous dites avoir atteint votre objectif. Pourquoi ?
Terminer la course aurait été l’apothéose de notre projet, mais même sans
ça, ça reste un succès. Nous avons fait le tour du monde, nous avons montré que
notre système écologique fonctionne. La théorie a été prouvée. Nous avons
montré que nous avions raison.
« Je peux faire encore 1 000 Vendée
Globe »
Cela fait trois ans
que vous faites partie de ce projet. Pensiez-vous arriver jusque là ?
Je ne pensais pas, non. C’était un rêve. Il ne s’est pas réalisé à 100%
mais je suis en vie et je peux faire encore 1 000 Vendée Globe.
Quels sont vos
projets futurs ?
Pour l’instant, je ne vois pas plus loin que la semaine prochaine. Je suis
sur le point de partir en remorqueur pour récupérer mon bateau, qui est à
environ 380 milles. Je ne sais pas dans quel état il sera. Ce ne sera pas
facile de le redresser.
Comment avez-vous
perdu la quille ?
Je n’en ai aucune idée. Je me le suis demandé plusieurs fois, mais je ne
sais pas. Il faut récupérer le bateau pour le savoir. Il reste un mètre et
quelques de quille. Seulement quelques centimètres en dehors de la coque.
Que ressortez-vous de
cette expérience ?
J’ai beaucoup gagné en expérience. J’ai énormément appris vis à vis de
futurs projets. Je suis maintenant un meilleur marin et un meilleur régatier.
« Je n’oublierai jamais »
Et en tant que
personne ?
Je suppose que ça m’a changé aussi de ce point de vue là. C’est un chapitre
de ma vie que je n’oublierai jamais.
Et maintenant que
vous êtes en sécurité, quel regard portez vous sur votre mésaventure ?
C’est peut être un défaut, mais j’ai complètement mis de côté cette
histoire. Je n’en rêve pas ni n’en cauchemarde, je ne me prends pas la tête. Ce
qui m’importe c’est d’avancer. J’ai eu une peur incroyable, bien sûr, mais ce
n’est pas resté gravé dans mon « disque dur ». Pour le moment, ça ne
m’affecte pas.
La troisième fois
sera la bonne pour vous. Vous repartiriez dans quatre ans ?
Je l’espère. Lorsque j’étais dans le canot, je maudissais le Vendée Globe
et tout ce qui y était rattaché. Mais dès que je me suis trouvé dans l’hélicoptère,
je ne pensais déjà plus qu’à ça.
Arrivée de Mike Golding, sixième du Vendée Globe
(Photos V.Curutchet)
Mike Golding (Gamesa)
Hier soir c’était incroyable, c’est toujours une surprise car on n’imagine jamais que tant de personnes viennent par une nuit si froide de février. Mais si, ils sont là. C’est quelque chose d’unique, je suis très fier d’avoir ce soutien dans ce que je fais.
Je ne sais par où commencer pour parler de mes moments difficiles. Mon moment le plus dur du point de vue compétitif a été de perdre mon code 0 dans les mers du Sud. C’était une voile clé pour moi. Et dans le même temps j’ai perdu la possibilité d’utiliser convenablement mes ballasts. D’un point de vue sportif c’était très difficile mais j’ai pu compenser avec d’autres solutions. Au niveau de la course en elle-même, j’ai vécu un moment difficile au large du Brésil car je n’avais plus de gasoil à bord alors qu’un peu plus tôt, le boîtier convecteur des hydrogénérateurs avait pris feu. On a alors cru qu’on dépendrait de nos réserves de gasoil pour terminer. Mais on a eu tort, on a branché directement les hydros sur la batterie, sans passer par le convecteur. Cette manipulation comporte certains risques mais nous n’avions pas le choix.
J’ai toujours essayé de gagner le Vendée Globe. Mais comme Bernard et JP l’ont prouvé, on part parfois avec l’objectif de remporter la course et on finit par réaliser des choses, différentes mais tout aussi importantes. La beauté du Vendée est que tous ceux au départ ont le même objectif mais à la fin, chacun a remporté une victoire différente. Les gens veulent rêver. Il n’y aura qu’un seul vainqueur mais d’autres rêves peuvent être créés.
Je ne sais pas ce que je vais faire par la suite. Mon partenariat avec Gamesa se termine en juin et je ne pense pas qu’il ira au-delà. Je suis ouvert à toute proposition (rires).
Hier soir c’était incroyable, c’est toujours une surprise car on n’imagine jamais que tant de personnes viennent par une nuit si froide de février. Mais si, ils sont là. C’est quelque chose d’unique, je suis très fier d’avoir ce soutien dans ce que je fais.
Je ne sais par où commencer pour parler de mes moments difficiles. Mon moment le plus dur du point de vue compétitif a été de perdre mon code 0 dans les mers du Sud. C’était une voile clé pour moi. Et dans le même temps j’ai perdu la possibilité d’utiliser convenablement mes ballasts. D’un point de vue sportif c’était très difficile mais j’ai pu compenser avec d’autres solutions. Au niveau de la course en elle-même, j’ai vécu un moment difficile au large du Brésil car je n’avais plus de gasoil à bord alors qu’un peu plus tôt, le boîtier convecteur des hydrogénérateurs avait pris feu. On a alors cru qu’on dépendrait de nos réserves de gasoil pour terminer. Mais on a eu tort, on a branché directement les hydros sur la batterie, sans passer par le convecteur. Cette manipulation comporte certains risques mais nous n’avions pas le choix.
J’ai toujours essayé de gagner le Vendée Globe. Mais comme Bernard et JP l’ont prouvé, on part parfois avec l’objectif de remporter la course et on finit par réaliser des choses, différentes mais tout aussi importantes. La beauté du Vendée est que tous ceux au départ ont le même objectif mais à la fin, chacun a remporté une victoire différente. Les gens veulent rêver. Il n’y aura qu’un seul vainqueur mais d’autres rêves peuvent être créés.
Je ne sais pas ce que je vais faire par la suite. Mon partenariat avec Gamesa se termine en juin et je ne pense pas qu’il ira au-delà. Je suis ouvert à toute proposition (rires).
Mercredi 6 Février 2013
88e Jour de Course
Jean Le Cam, mon p'tit bourru,
cinquième du Vendée Globe
2012-2013
(Photos V Curutchet)
C’est dans des conditions musclées (25-30 nœuds de vent et 4
mètres de creux) et après une dernière nuit en mer particulièrement difficile
dans le golfe de Gascogne que Jean Le Cam a franchi, au terme d’un surf
endiablé, la ligne d’arrivée du Vendée Globe, ce mercredi 6 février à
13h14’58’’, heure française. Il prend la cinquième place de cette 7e édition
après avoir bataillé ferme pour préserver sa position des attaques de Mike
Golding, son plus fidèle adversaire tout au long des 24 394 milles de course. A
53 ans, le skipper de SynerCiel participait ici à son 3e Vendée Globe.
Son temps de course est de 88j 00h 12mn et 58s. Vitesse
moyenne sur le parcours théorique (24 394 milles) : 11,5 nœuds. Il aura
parcouru en réalité 27 575 milles sur l’eau, à la vitesse moyenne de 13,1 nœuds.
Ecart avec le 4e Jean-Pierre Dick : 1j 21h 09min
(Photos JM Liot)
L’envie
d’avoir envie
On a retrouvé Jean Le Cam. Pour son troisième Vendée Globe, le
skipper de SynerCiel a, comme il l’avait déjà fait en 2004-2005,
généreusement partagé ses joies et ses soucis et permis au grand public de
comprendre un peu mieux le quotidien des solitaires autour du monde.
L’art de
rebondir
Et dire qu’il aurait pu ne pas être au départ… Quelque neuf mois
avant le coup d’envoi de ce Vendée Globe 2012-2013, Jean le Cam n’avait encore
aucune garantie de pouvoir à nouveau défendre ses chances autour du monde en
solitaire. Depuis le chavirage de son VM Matériaux dans la précédente
édition, la roue de la fortune semblait avoir tourné dans le mauvais sens pour
ce navigateur atypique, triple vainqueur de la Solitaire du Figaro et deuxième
du Vendée Globe 2004-2005 après une lutte au couteau avec Vincent Riou. Une
Barcelona World Race avortée suite à un démâtage aux abords des îles du
Cap-Vert, succédait à une longue période de tracasseries administratives autour
de questions d’assurance après la perte de son bateau. Les conditions n’étaient
donc pas idéales pour préparer une nouvelle campagne.
Une
préparation atypique
C’est finalement, par l’intermédiaire de l’écurie Absolute Dreamer
que Jean Le Cam va pouvoir se lancer dans l’aventure. On est au mois de février
et le temps presse. Il récupère l’ancien bateau de Loïck Peyron, devenu ensuite Renault
ZE lors de la Barcelona World Race auquel il fait faire une cure
d’amaigrissement drastique. Près de 950 kilos gagnés vont lui permettre de
disposer d’une machine qui, sans avoir les performances des prototypes derniers
nés, pourra faire figure honorable. Compte tenu du temps imparti avant le
départ, Jean Le Cam fait le choix de concentrer ses efforts sur la préparation
de son bateau, délaissant volontairement les entraînements communs avec les
autres IMOCA ou les courses d’avant-saison : « pour se comparer, il
faut être à niveau, sinon ça ne sert à rien. Je préfère travailler pour être
prêt que d’user mon énergie à prétendre rivaliser avec des gars qui se
préparent depuis deux ans… »
Les
Tontons Flingueurs
Le début de course est
conforme à ce qu’on attendait. A bord des prototypes de dernière génération,
les hommes de tête creusent l’écart rapidement. Rythme soutenu, potentiel de
vitesse supérieur et conditions météorologiques favorisant les échappées par
devant font qu’en une semaine de course, des écarts importants se sont créés.
Aux avant-postes du groupe des poursuivants le skipper deSynerCiel se
retrouve à la lutte avec deux concurrents qu’il connaît particulièrement bien,
Mike Golding et Dominique Wavre. La traversée du pot au noir est favorable au
trio qui revient sur les talons des hommes de tête. Jean Le Cam s’imagine en
chasseur et réinvente le titre du film d’Audiard…
ALLUMEZ LE FEU !!!
(Photos O Blanchet)
La mer en
direct
A l’heure de rentrer dans les Quarantièmes, le roi Jean va s’initier
à un exercice dont il se serait bien passé. Un filet s’est coincé dans son
bulbe de quille et le solitaire n’a pas d’autre choix que de plonger pour s’en
débarrasser. Une fois l’opération réussie, il n’omet pas d’envoyer les images
de son épopée. Les petites vidéos de Jean Le Cam sont comme des bonbons. Qu’il
s’agisse de ses réflexions philosophiques sur la course, de sa colère quand il
apprend que le jury l’a pénalisé pour une infraction dans le rail du cap
Finisterre, de ses conversations avec les peluches du bord.
Si près,
si loin
Le 7 décembre, lors de la remontée vers la porte Crozet (océan
Indien) Jean Le Cam et Dominique Wavre se retrouvent bord à bord au petit
matin. Les deux navigateurs naviguent à quelques dizaines de mètres l’un de
l’autre pendant une paire d’heures avant que leurs routes ne divergent. C’est
le 22 décembre, au moment d’entrer dans le Pacifique, que Jean Le Cam fausse
compagnie au groupe des « tontons ». En trois jours, il porte son
avance sur Mike Golding à près de 500 milles. La traversée du Pacifique va lui
permettre de conserver une avance relativement confortable sur ses
poursuivants. Il franchit le cap Horn en 5e position et passe tout près de la
pointe de la Terre de Feu au petit matin, alors que le phare du cap Horn est
encore allumé. Mais ce qui devrait être la délivrance va devenir le début de
son purgatoire.
La
punition Atlantique
L’Atlantique Sud va se révéler
impitoyable pour le peloton des poursuivants. Vents variables, mers cassantes,
imprécisions des fichiers météo, la remontée entre le cap Horn et l’équateur va
se transformer en une purge infâme. Une nouvelle fois, Jean Le Cam va voir
revenir sur ses talons son meilleur ennemi, Mike Golding. Mais à l’approche de
l’équateur, après une remontée de l’Atlantique Sud particulièrement éprouvante,
il maintient une petite avance sur son adversaire. Le dernier jeu d’échec entre
les deux hommes se jouera dans le sud de l’anticyclone des Açores. Mike Golding
décide de contourner les hautes pressions par l’est, quand Jean choisit la
route de l’ouest pour accrocher le premier les vents portants forts qui le
mèneront jusqu’à l’arrivée. Il va pouvoir mesurer l’incroyable popularité qu’il
s’est à nouveau forgé durant cette édition 2012-2013. Peut-être parce qu’en
relatant aussi simplement sa condition à bord, il a finalement parlé de la vie
de chacun…
Matin de l'arrivée pour mon p'tit bourru
Sale temps pour Jean le Cam
1ère déclaration de Javier Sanso après son chavirage
Mardi 5 Février 2013
87e Jour de Course
Montée au mat d'Alessandro di Benedetto
Les petits plaisirs culinaires d'Alessandro,
aujourd'hui : la crème brûlée
Vidéo de coucher de soleil, par notre dépressif Bertrand de Broc
Les félicitations de Jean le Cam pour Jean-Pierre Dick
Revivez les temps forts de l'arrivée de Jean-Pierre Dick
(Photos JM Liot)
(Photos O Blanchet)
Lundi 4 Février 2013
86e Jour de Course
En exclu pour vous, les photos de l'arrivée de Jean-Pierre Dick,
prises par Monsieur Beau-Papa et Madame Belle-Maman.
Encore une fois, un grand merci à eux
pour leur participation (de qualité en plus) au blog !
Javier Sanso a chaviré et a été hélitreuillé !
"Tout est allé très vite. Aux
alentours de midi, je naviguais au près dans 20 nœuds de vent de
nord-est et je venais tout juste d’envoyer un message à la
direction de course, leur indiquant ma position et leur faisant
savoir que tout se déroulait parfaitement avec les systèmes
d’énergie. D’un coup, alors que j’étais sur le pont afin de
prendre un ris, j’ai entendu un grand bruit et le bateau a gîté
brusquement. Je suis tombé à l’eau avant d’avoir le temps de
réagir. J’ai pu voir ACCIONA continuer à basculer
rapidement jusqu’à chavirer complètement. J’ai pu nager
jusqu’au tableau arrière et activer mon canot de sauvetage, dans
lequel je suis monté. J’y suis resté tout l’après-midi et une
bonne partie de la nuit. J’ai profité du soleil pour sécher un
peu mes vêtements. Je n’ai pas pu m’amarrer au bateau car la mer
était très formée et m’en suis donc rapidement éloigné.
A 18h, j’ai aperçu l’avion
de Sauvetage Maritime à qui j’ai fait des signes avec une fusée
de détresse. La vue de l’avion m’a particulièrement rassuré
car j’ai su alors que tout fonctionnait comme il le fallait, que ma
situation d’urgence était sous contrôle.
Vers 23h55, j’ai de nouveau entendu
un bruit de moteur et j’ai vu un hélicoptère en train de
manœuvrer au-dessus de la zone où se trouvait le bateau, à environ
2 milles de l’endroit où je me trouvais. La nuit était très
noire et pendant une seconde, j’ai eu peur qu’il ne me repère
pas. Après avoir allumé ma dernière fusée, l’hélicoptère
s’est dirigé vers moi et un sauveteur a plongé pour me donner un
harnais qui leur a permis de me hisser jusqu’à eux. Une fois à
bord, un médecin m’a examiné et vérifié que j’allais bien.
Je suis maintenant dans la
base aérienne de Lajes, sur l’île de Terceira, dont je
remercie les occupants pour leur hospitalité. Mais je tiens tout
particulièrement à souligner les attentions et la bienveillance des
équipes de secours portugaises, tout comme le traitement auquel j’ai
droit ici à la base. Désormais, après un repos indispensable, il
s’agit de préparer avec mon team l’opération de récupération
du bateau. Ainsi, nous pourrons étudier avec exactitude ce qu’il
s’est réellement passé.
Je voudrais d’abord remercier
ACCIONA, mon équipe et l’organisation de la course pour la
rapidité à laquelle ils ont géré l’urgence. Et surtout le
Service de Sauvetage Maritime pour l’opération qu’ils ont
parfaitement menée, malgré les réserves en autonomie limitées de
l’hélicoptère. Et bien entendu, merci infiniment à tous ceux qui
m’ont suivi et se sont inquiétés pour moi cette nuit.
Mes amitiés les plus sincères,"
Bubi
Communication d'Arnaud Boissières à propos du naufrage de Javier Sanso
"Grosse frayeur hier soir quand j’ai
appris la détresse de Javier. J’ai proposé à la Direction de
Course mes services mais l’hélicoptère avait déjà décollé et
est arrivé sur zone bien avant que je puisse moi-même y aller. Ca
me fait mal au cœur d’autant qu’on a bataillé énormément tous
les deux tout au long du parcours. Nous avons même navigué à vue
avant le Cap Horn et au niveau de l’île des Etats. Mais
l'essentiel est que Javier soit sain et sauf. Bravo à l’organisation
des secours. C’est aussi un gage de succès du Vendée Globe.
J’espère qu’ils pourront récupérer le bateau car cela me
plairait beaucoup de tirer à nouveau des bords avec lui ! Le rouge
et le noir. Je lui souhaite un bon rétablissement et beaucoup de
courage"
Jean-Pierre Dick 4e !!!
Message de Jean-Pierre Dick, arrivé 4e aux Sables-d'Olonne ce jour
"Je ressens de la fierté d’avoir mené
mon bateau à bon port. La course a pris une tournure différente
pour moi quand j’ai perdu ma quille et quand j’ai cassé mon
étai. Ce n’était pas facile de rester au contact avec la tête,
ils allaient vite. Je me suis résolu à ma troisième place puis il
y a eu ce coup de sort. Après je me suis reconcentré sur le fait
d’arriver, ça a été un beau travail intellectuel. C’était un
choix cornélien mais aujourd’hui on peut dire que j’ai pris la
bonne décision.
Chavirer ne tient à rien et finalement
l’espoir de terminer revient, ça a été un peu rock’n’roll.
Il faut garder la foi pour continuer la course. S’arrêter trois
jours sans perdre de place est assez extraordinaire. Ce n’est pas
possible dans beaucoup de régates."
Les félicitations de Jean Le Cam pour Jean-Pierre Dick
Message de mon p'tit bourru Jean Le Cam
« Grâce à mes vidéos je
partage mon aventure en mer. Faire un tour du monde seul sur un
bateau est quand même unique, partager permet de faire rêver les
gens et de leur donner un petit quelque chose en plus. Si je leur
donne un mieux dans leur vie, ce n’est que du bonheur.
Ma stratégie de passer par le Nord
était définie depuis un moment donc je suis bien où je suis. Mike
Golding a opté pour une option par le Sud et nous allons continuer
sur des routes différentes jusqu’à la fin. On ne se recroisera
pas. Pour ma part, je serai content d’aborder le golfe de Gascogne
par en haut car y arriver par le bas, avec des vents très forts...
Ce n’est pas évident.
Pour le moment j’ai affalé le
gennaker et envoyé le spi, je me concentre sur mes fichiers météo...
L’arrivée viendra en temps voulu, pour l’instant je suis dans ma
course. »
2e message de Jean Le Cam qui fantasme sur une pièce de boeuf-frites !
"Il y a des grains un peu partout. Là j’ai encore de la toile mais d’ici quelques minutes, je vais réduire. Je suis quasi en route directe pour les Sables d’Olonne. Là, je suis à la latitude de Bordeaux.
Les derniers routages me font arriver dans la nuit de mardi à mercredi. Mais si les vents sont moins forts devant les Sables, je pourrai arriver au petit matin. J’ai déjà une idée bien précise de ce que je veux manger : une pièce de bœuf saignante, sauce roquefort avec des frites !!"
Message d'Alessandro Di Benedetto
"Ça va bien, le vent commence à baisser car je me
rapproche de l’équateur. Je suis à 10h de navigation (environ 80
milles) du passage de l’équateur. Je vais pouvoir commencer à
voir l’étoile polaire. C’est un peu calme du fait que je n’ai
plus de voiles de portant. Ce ne sont pas des configurations
habituelles sur le bateau. J’ai fait tous les essais pour gagner
des dixièmes de nœuds.
Le moral a toujours été bon. C’est
sûr qu’il y a eu une déception quand j’ai vu le petit gennaker
éclater pour la deuxième fois. Il y a probablement des défauts de
couture, il a vraiment explosé. Il faut faire avec, ça fait partie
du Vendée Globe. Le matériel est mis à rude épreuve et si en plus
il a des défauts de conception, ça casse. Ça va baisser la moyenne
mais il faut que je tienne encore quelques jours parce qu’ensuite,
je vais avoir beaucoup de près.
La carte postale est assez bleue et
rayonnante. Mis de côté le fait que je ne peux pas avancer comme je
le veux, je profite du soleil. Le vent souffle entre 10 et 14 nœuds
et ça me permet d’avancer entre 10 et 11 nœuds. La mer est assez
calme, le bateau est très stable et j’ouvre beaucoup pour créer
un flux d’air. J’ai un petit frigo pour avoir de l’eau fraîche
quand je veux. Il peut refroidir l’équivalent de deux verres
d’eau. C’est très important pour le moral à bord.
Pour cuisiner j’ai tout ce qu’il
faut : une cocotte minute et une casserole à pression pour
cuisiner en sécurité dans les conditions difficiles. Ça permet de
tout faire, mais aussi de garder les vitamines des aliments. J’ai
plein d’autres choses mais surtout je n’ai pas hésité à amener
des ingrédients. J’ai encore de la farine, de la levure. J’ai
pris du sel mais j’en ai partout sur le bateau. Il faut que
j’organise quelque chose à l’arrivée pour tout le monde, mais
il faut une grande casserole !"
Message de Tanguy de Lamotte
J’ai pu dormir cette nuit. J’avais
30 nœuds de vent et une grosse mer. Ça s’est un peu calmé ce
matin avec 15 à 18 nœuds de vent et la mer s’est un peu aplatie.
Hier soir, j’ai cousu une petite sangle que je vais aller
positionner dans le bas de la dérive pour la tirer vers l’avant.
Je vais m’y attaquer aujourd’hui. Par contre, je vais bien
mesurer les conséquences avant, car si elle sort elle peut devenir
un danger potentiel pour la coque. Je vais peut-être attendre encore
un peu. Pour le trou dans la coque, il faudra que j’aie de bonnes
conditions pour le boucher. J’ai réussi à colmater les plus gros
trous. J’ai mis des chiffons pour limiter la rapidité d’entrée
d’eau. La pompe tourne 10 minutes tous les trois quarts d’heure.
Une fois que j’aurai enlevé la dérive, le trou sera un peu plus
gros.
Tanguy en grosse galère
Croisons les doigts pour qu'il ne soit pas contraint à l'abandon
Message de Tanguy de Lamotte
"A 2h du matin UTC hier, à 10 nœuds au près dans 18 nœuds de vent, j’ai tapé quelque chose de très dur. Je suis sorti rapidement sur le pont mais je n’ai rien vu. Il y a eu 2 impacts : le safran tribord, qui était déjà endommagé, est cassé en deux. Je n’en ai plus que la moitié, ce qui n’est pas trop grave pour l’instant car j’ai beaucoup de bâbord amures à faire.
L’autre dégât, beaucoup plus important, concerne la dérive bâbord, qui était descendue. C’est elle qui a pris le premier impact, elle est complètement penchée vers l’arrière et a explosé le puits de dérive, ce qui fait une voie d’eau. La dérive est bloquée, je n’arrive plus à la faire bouger. J’ai essayé de la remettre un peu à la verticale en sautant dessus après avoir fait gîter le bateau pour la sortir au maximum, mais je n’y arrive pas.
J’ai repris ma route en tribord histoire de réfléchir et de me reposer, mais je vais bientôt me remettre en bâbord amures pour la tirer vers l’arrière avec une drisse. Comme la dérive est à 75° vers l’arrière, ce sera plus simple de la tirer vers le haut plutôt que vers l’avant comme j’ai essayé avant. Je pense pouvoir la dégager du puits de dérive et la ramener à bord avant qu’elle n’abîme la coque. Ça va être dur: 70 kilos, 2,50 mètres de long. Ensuite il faudra boucher les trous pour colmater la voie d’eau."
Je ne pensais pas que cela existait,
mais j’ai vraiment vu un arc-en-ciel cette nuit. C’était une
grande trace blanche qui traversait le nuage noir. Je n’en avais
jamais vu. »
Dimanche 3 Février 2013
85e Jour de Course
Les prévisions d’arrivée au Sables :
- Jean Le Cam le mercredi 6 février
- Mike Golding 8 heures plus tard
- Bernard Stamm (hors course) le 6 ou le 7 février
- Dominique Wavre et Arnaud Boissières le vendredi 8 février
- Javier Sanso le 8 ou le 9 février
- Bertrand de Broc le 12 février
- Tanguy De Lamotte le 15 ou le 16 février
- Alessandro Di Benedetto entre le 18 et le 20 février
- Mike Golding 8 heures plus tard
- Bernard Stamm (hors course) le 6 ou le 7 février
- Dominique Wavre et Arnaud Boissières le vendredi 8 février
- Javier Sanso le 8 ou le 9 février
- Bertrand de Broc le 12 février
- Tanguy De Lamotte le 15 ou le 16 février
- Alessandro Di Benedetto entre le 18 et le 20 février
Incident à bord d'Initiatives-cœur
L’équipe technique d’Initiatives Cœur a reçu un appel de
Tanguy à 04h18 (heure française) ce matin. Suite à une collision avec un OFNI,
le safran tribord qui était déjà endommagé est désormais cassé. Mais surtout la
dérive bâbord serait gravement touchée. Dans le choc, la dérive a pivoté dans
son puits provoquant une voie d'eau dans le compartiment avant du bateau.
Tanguy a réduit son allure pour permettre à la pompe
électrique de vider l'eau du compartiment.
Il attend le lever du jour pour pouvoir effectuer un diagnostic plus complet et
voir s'il peut débloquer la dérive et limiter la taille du trou dans le puits.
Tanguy recherche activement une solution pour continuer sa course.
Plus de voiles de portant pour Team Plastique
« Le petit
gennaker vient d'exploser, il est complètement déchiré.
J'ai pu le rouler et l'affaler mais il n'est plus réparable. Il a bien tenu pendant une heure avantd'exploser d'un coup pendant que j'étais à l'extérieur, en train de ranger les écoutes.
Il s'est déchiré sur le bord de fuite, en haut et en bas mais aussi sur l'horizontale.
J'ai pu le rouler et l'affaler mais il n'est plus réparable. Il a bien tenu pendant une heure avantd'exploser d'un coup pendant que j'étais à l'extérieur, en train de ranger les écoutes.
Il s'est déchiré sur le bord de fuite, en haut et en bas mais aussi sur l'horizontale.
C'est un petit coup au
moral, surtout après tout le temps passé à tenter des réparations. Je vais
devoir préparer un bon gâteau pour compenser cet évènement!
Il y avait probablement
des défauts dans le tissu ou/et dans les coutures, même chose pour les autres
voiles qui se sont déchirées à l'improviste mais principalement le long des
coutures.
Là je n'ai vraiment plus de voiles de portant... »
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique
Là je n'ai vraiment plus de voiles de portant... »
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique
84 jours de course aujourd’hui, et déjà trois IMOCA à Port
Olona depuis six jours… 84 jours, c’est le temps qu’avait mis le
précédent vainqueur du Vendée Globe, Michel Desjoyeaux. Juste pour se rappeler
les temps records qu’ont établis les trois premiers de l’épreuve, François
Gabart (78 j 2 h 16 mn), Armel Le Cléac’h (78 j 5 h 33 mn) et Alex Thomson (80
j 19 h 23 mn)… Tandis que ces derniers sont en pleine tournée médiatique, pour
les marins encore en course, c’est la tournée anticyclonique.Synerciel et Gamesa ont
pris dès hier des options différentes. Jean Le Cam a choisi l’ouest, Mike
Golding, l’est. Leurs routes divergent quasiment de 90°. Mais si l’Anglais est
remonté au classement, difficile de parier aujourd’hui sur le meilleur choix
tactique. L’anticyclone a pris ses aises au nord des Açores et se déplace
lentement vers le cap Finisterre. C’est à la fin de la foire qu’on compte les
bouses, c’est derrière l’anticyclone qu’on comptera les points. Le duel est
passionnant…
L’heure des choix stratégiques
Dominique Wavre a profité du ralentissement de Jean Le Cam
et de Mike Golding pour se refaire une santé. Comprenez que le Suisse leur a
repris 200 milles en 24 heures. Demain, le skipper de Mirabaud devra
décider s’il contourne l’anticyclone par l’est ou par l’ouest. Un choix
important, entre une route lente et courte et une autre rapide mais longue… « Visiblement, devant, Jean a opté pour la
route ouest tandis que Mike a choisi le trajet est. Je n’ai pas encore fait mon
choix, mais au bout du compte il dépendra de la convergence entre les
différents fichiers météo. » écrivait-il ce matin. Arnaud Boissières a
plus que jamais le mors aux dents. Le skipper d’AKENA Vérandas, pourtant à
120 milles du Suisse, n’a aucune envie de se laisser distancer « Je vais batailler parce que c’est important.
Il peut se passer encore beaucoup de choses d’ici à l’arrivée. »
L’Espagnol Javier Sansó progresse vers le nord poussé par les alizés. Si pour
lui la vie est belle malgré la fatigue, Bertrand de Broc ronge son frein. Le marin
de Sainte-Marine s’est une fois de plus fait piéger par des petits airs. Le
Vendée Globe n’est décidément pas avare en coups du sort…
Tandis que Tanguy de Lamotte a un peu souffert ces dernières
heures d’un vent instable et d’une mer formée, Alessandro di Benedetto vit des
conditions de navigation de rêve : « Moi je vais bien, j’ai du soleil et là je continue à accélérer depuis
deux jours, la vitesse augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de
moyenne, ça me fait environ 300 milles dans les 24 heures. Je pense passer
l’équateur d’ici deux jours, deux jours et demi. Je me rapproche de la maison. »
Départ imminent pour Jean-Pierre
Une grosse dépression est attendue mardi au large de la
Vendée. Jean-Pierre et son bateau bleu sans quille doivent arriver avant.
Demain, la météo s’annonce correcte au départ de la côte nord espagnole :
9 nœuds en début de journée, forcissant à 20 nœuds, houle de 3 mètres. Le marin
est confiant, reposé, et se dit impatient de retrouver les siens. Sa famille,
ses amis, Jean-Pierre les retrouvera lundi dans l’après midi. L’accueil sera à
la hauteur de l’exploit !
Recette facile de beignets
par Alessandro Di Benedetto
Ingrédients :
Un verre de farine de blé
Un peu de sel
Un verre de lait
Du sucre
De l’huile d’olive vierge extra.
Préparation :
Porter à ébullition le lait et mélanger dans une terrine
avec la farine et le sel ;
mélanger rapidement pour éviter la formation des grumeaux.
mélanger rapidement pour éviter la formation des grumeaux.
Si possible, après avoir bien mélangé, mettre la pâte dans
un pochoir.
Chauffer l’huile dans une casserole
(très important de garder l’huile à haute température, donc il faut éviter de préparer trop de beignets en même temps) puis immerger la pâte et la couper à l’aide de ciseaux pour obtenir la longueur souhaitée.
(très important de garder l’huile à haute température, donc il faut éviter de préparer trop de beignets en même temps) puis immerger la pâte et la couper à l’aide de ciseaux pour obtenir la longueur souhaitée.
Une fois les beignets dorés, les déposer sur du papier
absorbant pour éliminer l’excès d’huile,
puis les rouler dans le sucre.
puis les rouler dans le sucre.
Laisser refroidir un peu avant de déguster !
Voilà voilà ;-)
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique
Alessandro Di Benedetto
« Je vais bien,
j’ai du soleil et je continue à accélérer depuis deux jours, la vitesse
augmente. Cette nuit j’ai fait plus de 12 nœuds de moyenne, ça me fait environ
300 milles dans les 24 heures. Je pense passer l’équateur d’ici deux jours,
deux jours et demi. Je me rapproche de la maison.
Il y a une grosse
différence avec le 6,50. C’était beaucoup plus difficile en 6,50 mais les
choses sont très différentes. Ici ce sont de gros efforts, je suis en course
mais je me sens beaucoup plus en sécurité avec l’organisation, le traçage des
icebergs. Avant je me sentais beaucoup plus seul. Le bateau est plus grand, je
me sens plus en sécurité.
J’ai presque terminé
mes réparations de voiles. J’attends les bonnes conditions, le bon angle pour
envoyer la seule voile d’avant qu’il me reste, le petit gennaker. J’espère que
la réparation va tenir.
(A Arnaud Boissières)
C’est sympa de t’entendre après trois mois de navigation, bon vent pour la
remontée ! Forza !
Toi aussi tu fais une superbe course, chacun a ses moments de joie, ses
difficultés, c’est ça qui est beau dans le Vendée Globe. »
« Pour
le reste, ça va bien à bord, je prends de plus en plus de couleurs grâce au
soleil et quand le bateau me laisse un peu de temps, je prépare quelque chose
de gourmand en "cuisine".
Hier une crème au lait avec zestes de citron, le dernier citron qu'il me
reste... »
Alessandro Di Benedetto/Team Plastique
Message de mon P'tit Bourru, Jean Le Cam
« Je suis dans la molasse, dans la pétole,
dans la calmasse. Il n’y a pas de vent, tout simplement. Mais je suis au nord.
Et comme la situation se dégagera par le nord à un moment ou à un autre, je
repartirai avec mon fier destrier vers le nord. Et faire le tour de cet
anticyclone pour arriver dans les vents des Sables d’Olonne qui s’annoncent
très copieux.
Pour contourner
l’anticyclone, j’ai un routage qui ne me fait pas aller tant au nord que ça,
vers 46°24, quasiment la latitude des Sables. Autrement, j’en ai un autre qui
me fait aller à 47°29, au niveau de Port la Forêt. J’ai le choix ! Mais
les routages se sont calmés, avant ils nous faisaient aller jusqu’à la latitude
de l’Irlande ! Les choses finissent toujours par se calmer, il faut donner
du temps au temps.
J’aime bien faire un
contournement d’anticyclone : le baromètre, le contrôle de la pression, je
trouve ça sympa. Je ne sais pas si ça me plaira sur le moment, mais l’idée de
le faire comme ça me plaît, je suis content ! »
Jeannot Le Cam dans "la pétasse, la mollasse, la calmasse" ...
Tordant comme d'habitude !
... Et une leçon de quille par Professeur Le Cam !
Message de Tanguy de Lamotte
pour remercier tous ceux qui cliquent pour les enfants
... et à l'intention de David Beckham,
qui vient de signer au PSG, club de foot préféré de Tanguy
« Salut salut,
Le ciel s'est dégagé, je vois les étoiles et le vent est plus stable, je pense
que c'est la sortie du pot au noir, enfin j'espère. L'ambiance est toujours un
peu lourde dans cette zone, nuages bas et gris, vent très variable, mer courte,
le tout au près ! Mais cap plein nord!
Le moral varie en fonction du cap et de la vitesse. On croit que c'est le
dernier nuage et puis non, encore un... le vent revient puis il s'écroule de
nouveau... C'est usant mentalement car on a les yeux rivés sur les écrans et
que le monde change à chaque risée.
J'ai l'impression que mes dernières vidéos vous ont plu car hier les compteurs
se sont affolés. En une soirée, nous avons eu 25.000 clics
Soit 2 nouveaux enfants sauvés d'un coup!!! C'est extraordinaire!!! Merci à
tous, je vous en dis plus dès que possible. Bonne matinée et bravo pour ce
« boost » de clics. »
Tanguy
Tanguy de Lamotte
« Ça va bien, je
crois qu’on a vécu une soirée assez exceptionnelle hier, on a eu plus de 30 000
clics sur le site. J’étais vraiment content, ça m’a donné du baume au cœur pour
arriver jusqu’aux Sables. Mes vidéos ont bien plu et c’était un beau vendredi, ça
a été bien repris dans les médias et ça me fait très plaisir de pouvoir
annoncer deux nouveaux petits enfants opérés.
C’est la fin du Pot au
Noir, il y a des nuages avec du vent qui arrive et qui repart, une mer de face,
alors que ce matin le ciel est tout bleu et la mer est beaucoup plus calme. Ça
fait plaisir même si on est toujours au près.
La température
extérieure est de 28 degrés. Je pense qu’il va vraiment faire chaud aujourd’hui
parce qu’il n’y a pas un nuage dans le ciel. J’ai de la chance parce que j’ai
un hublot à l’arrière du cockpit qui permet de faire rentrer de l’air pour me
rafraîchir. C’est super pour dormir, je réussis à bien dormir en ce moment. »
Jean-Pierre Dick rejoue les scènes de plongée du Grand Bleu
Javier se rationne... de bonbons
« J’ai avancé
très lentement cette nuit dans des vents variables, à une vitesse de 3 à 12
nœuds. Avant le lever du soleil, une jolie brise m’a poussé vers le Nord Est à
15-16 nœuds…. enfin de bons milles vers le Nord !
Ca semble rester ainsi
pendant les 30 prochaines heures, puis après il faudra négocier l’anticyclone
avant de faire route sur les Sables d’Olonne. Selon mes fichiers, je devrais
arriver le 8, mais c’est un peu tôt pour savoir exactement.
Les conditions à bord
sont bonnes, à présent j’utilise mes hydrogénérateurs tous les jours, car les
nuits sont très longues. Je continue mon avancée dans le nord, le soleil est
trop bas, j’ai donc besoin des hydros quotidiennement.
Nourriture ok, il me reste deux jours de sucreries à bord, je rationne au fur
et à mesure les bonbons et les barres nutritives depuis le passage du Cap Horn.
Ce n’est pas assez, du coup dans les derniers jours, je n’aurai pas de bonbons
et de chocolat muesli pour le petit déjeuner. J’avais emmené l’équivalent de 87
jours, plus une semaine de secours. Ca devrait aller…. »
Bubi
Arnaud Boissières
(A Alessandro Di Benedetto)
« Ça fait plaisir
de t’entendre et de voir ton parcours sur la carte. J’ai de supers souvenirs
sur ce bateau et tu fais un super parcours. Ça me fait très plaisir que tu
puisses naviguer sur ce bateau-là. »
« Avec Alessandro
on s’écrit un peu comme avec Bertrand de Broc et Dominique Wavre. Voir Team
Plastique évoluer sur la carte me rappelle beaucoup de choses, des moments
extraordinaires que j’ai passés sur ce bateau-là. Ce bateau à un parcours
extraordinaire et Alessandro est à la hauteur. Ça me fait très plaisir.
Il peut se passer
beaucoup de choses mais il faut être aussi réaliste, j’ai 120 milles de retard
sur Dom. Plus on approche de l’échéance, plus ça va être compliqué mais je n’ai
rien à me reprocher. Je vais batailler parce que c’est important. C’est
important de se sortir les doigts parce qu’il peut se passer encore beaucoup de
choses d’ici l’arrivée. »
« Plus sérieusement, c’est rassurant des casser des pièces et d’avoir ce qu’il faut pour les changer. Et ça, il faut reconnaître que c’est tout à l’honneur de l’équipe qui travaille sur le bateau, enfin, j’ai du mal à parler d’équipe car ils ne sont que quatre. Mais c’est une EQUIPE solidaire qui soutient le p’tit matelot que je suis. Quoi qu’il arrive, merci les gars, je vous ramène le bel oiseau noir à la maison!
Après toutes ces bonnes paroles, il va être l’heure de préparer la table:
Au Menu : Purée au Poulet de Mx3 forcément :j'adorrrrrrre
Et en dessert .... pas de dessert
Bonne soirée au coin du feu »
Arnaud Boissières
Après toutes ces bonnes paroles, il va être l’heure de préparer la table:
Au Menu : Purée au Poulet de Mx3 forcément :j'adorrrrrrre
Et en dessert .... pas de dessert
Bonne soirée au coin du feu »
Arnaud Boissières
Javier Sansó
« Le temps est beau,
ensoleillé, mais il y a beaucoup de claquements. Au moins nous avançons à bonne
vitesse vers le nord. Je pense que je vais être très fatigué quand j'aurai fini
mais aussi très heureux. Nous avons accompli tellement de choses, je suis très
fier de l'équipe et de ce que nous avons fait avec ce projet commencé il y a 3
ans. C’est un rêve. »
Mike Golding
« Je progresse bien. Pour
dépasser Jean (Le Cam), j'avais besoin de faire quelque chose de différent. Je
suis peut-être juste un peu devant maintenant. D’après les infos météo, Jean
n’est peut être pas dans les meilleures conditions pour naviguer. Je vais
essayer de couper par l’intérieur. J'ai changé les voiles, chargé les batteries
et fixé mon winch.
J’ai hâte de retrouver
ma famille. C’est ce qui me manque le plus. Pour être honnête ça devient
presque une corvée de répéter toujours les mêmes gestes.
Je ne suis pas trop
inquiet pour Jean et sa course. On verra bien ce que ça donne à la fin de la
journée. »
Vendredi 1er Février 2013
83e jour de Course
Aujourd'hui, je suis contente, je n'ai que des vidéos
de mes 4 skippers préférés encore en course !Après Gazoline, Jean Le Cam fait sa lessive !
Et sinon ... heu ... plus les jours passent,
et plus la coupe de cheveux de Jean ressemble à celle de ... Frizouille !
... et mon p'tit bourru s'emballe devant un beau lever de soleil,
mais sans trouver les mots !
Tanguy nous fait un remake de la grosse daube coréenne
GANGNAM STYLE
EXCELLENT !
... et un 9e enfant sauvé au passage de l'Equateur ...
+ un très beau coucher de soleil
Alessandro en Pierrot blanc,
déguste des beignets au sucre
Et enfin, un coucher de soleil
de "mon Tonton" Dominique Wavre
Mercredi 30 Janvier 2013
81e Jour de Course
ALEX THOMSON TERMINE 3e
DU VENDEE GLOBE
(Photo Mark Lloyd)
(Photo Mark Lloyd)
Alex Thomson a franchi mercredi matin la ligne d’arrivée du
Vendée Globe à 08h 25mn 43s, heure française. Il finit à 2 jours 17 heures et
07 minutes de François Gabart. Son temps de course est de 80j 19h 23mn
43s. Sa vitesse moyenne sur le parcours aura été de 12,6 nœuds. Il aura
parcouru 28 022 milles sur l’eau à la vitesse moyenne de 14,4 nœuds. Rappel :
la distance théorique du parcours était de 24 394 milles.
PREMIERE REACTION
Juste après l'arrivée d'HUGO BOSS aux pontons de Port
Olona, Alex Thomson, 3e du Vendée Globe 2012-2013, a livré sa première réaction
: « La nuit a été
particulièrement difficile, je n'étais pas à l'aise... Même dix minutes avant
de franchir la ligne d'arrivée, je ne pouvais pas me permettre de me détendre.
Ça fait maintenant dix ans que j'essaie de terminer cette course et là, non
seulement je la termine, mais je finis à la troisième place! J'ai fait du bon
boulot, je suis très heureux. »
Dans un communiqué envoyé par son équipe juste après
l’arrivée du monocoque Hugo Boss aux Sables d’Olonne mercredi, le skipper
britannique Alex Thomson livre un adjectif pour décrire le Vendée Globe, dont
il prend la troisième place cette année derrière François Gabart et Armel Le
Cléac’h : « brutal » !
« Terminer cette
course et être enfin de retour aux Sables est très émouvant. C’est un moment
dont j’ai toujours rêvé, et après dix ans de travail, terminer sur le podium,
en 80 jours, est plus que j’aurais pu espérer. Je vais enfin pouvoir passer du
temps avec ma famille, ma femme Kate et mon fils Oscar dont j’ai raté le
deuxième anniversaire. Mon bateau Hugo Boss va me manquer, c’est certain. Il a
été ma maison et mon abri pour les 80 derniers jours. Il y a un mot pour
décrire cette course : brutale. Mais couper la ligne et être accueilli par la
foule dans le chenal rappelle qu’elle en vaut la peine. »
(Sur ses problèmes d’énergie à bord)
« Si j’avais su
avant le départ que j’allais être privée d’énergie à ce point, cela aurait été
mon pire cauchemar. Je ne pouvais parler à ma femme et l’équipe qu’une ou deux
fois par semaine. Mais j’ai géré le fait d’être isolé beaucoup mieux que je m’y
attendais. Pour m’aider à tenir moralement, mon équipe s’est assurée que je
reçoive les mails et les messages de soutien. »
(Sur son soutien à
Jean-Pierre Dick)
« J’ai attendu
que JP me confirmer que le bateau et lui allaient bien dans les conditions
météos dans lesquelles nous naviguions (25 nœuds de vent et 3-4 mètres de
creux). Dans la Velux Ocean Race, j’ai eu la chance qu’un autre concurrent
vienne me récupérer. Et si j’avais été dans la posture de JP j’aurais été très
content d’avoir quelqu’un pas trop loin qui gardait un œil sur moi. »
Communiqué HUGO BOSS
Thomson : « Pas possible d'imaginer le Vendée Globe
2016 sans moi »
Sur le podium et devant un large public, Alex Thomson a
déclaré son amour pour le Vendée Globe. Le skipper d'Hugo Boss a également
rendu hommage à sa famille et à l'ensemble de son équipe technique.
L'hommage à son
équipe
« Je suis content qu’il
n’y ait pas eu de problème technique. J’ai pris trois mois pour faire le tour
du monde avec le bateau mais c’est un travail de trois ans avec mon équipe. Je
voudrais sincèrement remercier mon équipe pour tout ce travail.
Sa famille
Laisser mon fils derrière moi a été très difficile. J’entendais sa voix au
téléphone de temps en temps et ça me permettait de tenir. Kate, ma femme, a
fait tout le travail toute seule à la maison et je me sens un peu coupable. »
Sa communication
« Le fait de ne pas avoir
la puissance à bord pour communiquer, c’était difficile. J’avais prévu les
hydrogénérateurs pour la moitié du tour du monde et l’autre moitié, c’était
dans le carburant. Les deux premiers jours où j’ai eu des soucis d’énergie,
c’était très dur pour moi. C’était difficile à gérer mais j’ai trouvé des
solutions. Ça fait partie du Vendée Globe. »
Le Vendée Globe
« Je me sens extrêmement
privilégié d’avoir participé à cette course, ça fait 10 ans que je suis
impliqué là dedans. Ça fait partie de mon ADN et je pense que ça ne sera pas
possible d’imaginer un Vendée Globe sans moi en 2016. Le plus important pour
moi sur le Vendée, c’est de finir la course. Je suis heureux d’être là, d’avoir
franchi la ligne d’arrivée. Pour ce qui est des records, je n’y ai pas trop
pensé. »
Son aide à JP Dick
« Venir en aide à
Jean-Pierre était une chose normale pour moi. Le fait que d’avoir passé
une journée à côté de lui, ce n’est pas un souci. C’est tout à fait normal
entre marins. C’est un reflexe interne et j’ai fait avec plaisir. »
Bruno Retailleau (président de la SAEM Vendée)
« Alex, tu as
fait une course merveilleuse. Pour ta troisième participation, tu finis sur le
podium. C’est génial. Pour revenir sur ton aide à Jean-Pierre (Dick), c’était
une geste tout simplement somptueux qui montre à quel point les marins qui
partent faire le Vendée Globe sont des personnes extraordinaires. Ce que tu as
fait pour lui, c’est un geste de fraternité et je tiens à te dire
qu'aujourd’hui, tu fais partie à part entière du peuple vendéen. Bravo ! »
(Photo Mark Lloyd)
Alex Thomson : « Je
savais que j'allais finir la course »
« Je n’avais pas
la grand-voile à l’arrivée car il y a deux jours et demi, j’ai du empanner dans
des conditions de vent violentes, avec des rafales à 50 nœuds. J’ai dû la
réduire au maximum pour pouvoir terminer. Et pourtant, j’ai progressé de 400
miles par jour avec ma grand-voile quasi baissée, c’est assez impressionnant.
Ça fait dix ans que je
prépare cette course. Et pas seulement moi, mais aussi toute mon équipe, dont
je suis très fier. C’est un très beau jour pour nous tous. J’ai eu des
problèmes d’hydrogénérateur mais j’ai tout de même réussi à tirer le meilleur
du bateau et c’est une vraie satisfaction d’avoir terminé.
François Gabart a
réalisé une course incroyable. 78 jours, c’est tout simplement inimaginable.
Quand Denis Horeau m’a demandé si je pensais que le Vendée Globe était faisable
en 77 jours, je lui ai dit que c’était ridicule. Michel Desjoyeaux a encore
frappé un grand coup ! Alors félicitations à eux et à tout le team. Et
félicitations à Armel également, il peut être fier de lui et de sa performance.
Il a été très bon lui aussi.
Mike Golding et moi,
nous ne nous sommes quasiment pas parlés. Nous avons échangé quelques emails au
large du Brésil. J’ai reçu des emails d’Alessandro, aussi, mais en pleine
course, ce n’est pas vraiment le moment de discuter avec les autres skippers,
on a trop de choses à faire.
L’énergie, c’est
quelque chose de capital sur nos IMOCA 60 et Javier Sanso, avec son bateau sans
énergie fossile, est un précurseur. Sur le prochain Vendée Globe, je sais déjà
qu’on aura étudié de plus près les sources alternatives d’énergie, le solaire,
le vent, l’eau. Sur cette course, pour nous, ça n’aurait pas été prudent de
miser sur ce genre d’énergie, il fallait assurer et ne pas prendre de risques
de ce côté-là. Nous avons donc misé sur les hydrogénérateurs et le carburant,
il m’en reste d’ailleurs quelques litres à bord. Faire le tour du monde sans
utiliser de carburant, c’est quelque chose d’incroyable. Mais nous avons choisi
une solution qui avait été testée, c’était la meilleure chose à faire pour
nous.
(Photo Mark Lloyd)
Faire le Vendée Globe
et faire partie d’une équipe qui y joue un grand rôle, c’est incroyable. Il y a
des choses formidables dans ce genre d’aventure, mais aussi des choses
négatives, on laisse sa vie personnelle de côté. Je ne peux pas m’imaginer
faire autre chose dans la vie. Refaire le Vendée Globe en 2016, je ne sais pas
encore, mais ce que je sais, c’est que je referai le Vendée Globe un jour.
Il y a certains
moments inoubliables dans le Vendée Globe, les poissons-volants, les étoiles,
les dauphins, le soleil qui se lève ou qui se couche … Mais c’est une
compétition. Alors je dirais qu’en fait, les bons moments sont ceux où on gagne
des milles sur les autres et les mauvais, ceux où on perd du terrain. C’est
parfois violent, mais c’est pour ça qu’on participe à ce genre de course, c’est
pour la compétition.
Je savais que je
finirais ce tour du monde, je ne me voyais pas m’arrêter en route. Quand j’ai
rencontré mon premier problème d’hydrogénérateur, j’ai fait ce qu’il fallait
pour réparer. Ensuite le problème a recommencé, je me suis reconcentré pour
trouver une solution mais il a fallu attendre pour réparer, à cause des
conditions météo. Mais je n’ai pas perdu espoir, je n’ai jamais pensé que ma
course s’arrêterait là.
Mon meilleur souvenir
sur cette course, c’est mon arrivée aux Sables et l’accueil que je viens de
recevoir ici. Je n’ai pas arrêté de parler du départ, qui est un moment
incroyable, mais je n’avais jamais vécu l’arrivée. Et là, sincèrement, je vais
pouvoir en parler car c’est quelque chose d’inimaginable.
J’avais des CD d’une
méthode pour apprendre le français sur l’ordinateur à bord d’HUGO BOSS. Mais
comme vous le savez, j’ai eu des problèmes d’énergie, je n’ai pas pu les
écouter (rires)
Nous avons beaucoup de
chances en Angleterre d’avoir l’Artemis Academy, j’espère que ça permettra à
davantage d’Anglais de prendre le départ du prochain Vendée Globe en aidant des
jeunes talents de la voile à éclore et à se développer. La popularité de cette
course, tout ce qui se passe ici, ce n’est pas la même chose en Angleterre,
même si cette année j’ai eu la chance de pouvoir partager mon aventure avec des
medias anglais. Il faut essayer de faire parler de cette course encore plus à
l’international, pour que des skippers du monde entier puissent profiter de
l’accueil chaleureux des Sables d’Olonne et de ses habitants.
(Photo Mark Lloyd)
La préparation est
capitale dans le Vendée Globe. Dans la dernière édition, il y avait 30 partants
et 11 skippers à la fin, et nous nous sommes dit que ça ne pouvait pas
recommencer, ce n’était pas acceptable. 12 bateaux sur 20 sont encore en course
et trois des accidents qui ont eu lieu sur la course n’étaient pas dus à un
problème technique. Donc en fait, seulement 25% des bateaux ont dû abandonner
pour des raisons techniques. Et ça, on le doit au sérieux de la préparation des
bateaux par les teams et du travail de l’IMOCA.
Pour moi, le plus dur
sur cette course, c’est sa dimension physique. Le manque de sommeil est très
dur à gérer. Tous les skippers se sortent les tripes. Et ensuite, vous pensez
que vous êtes sur l’autoroute des mers du sud sauf que quand vous y êtes, vous
vous rendez compte à quel point vous êtes seul et à quel point c’est dangereux.
J’ai été frustré à
certains moments, quand je me trouvais dans une situation qui m’aurait permis
de faire la différence mais que j’étais limité par les capacités de mon bateau.
Mais c’est le choix que nous avions fait tous ensemble, de prendre le départ
avec un bateau un peu plus vieux, et j’ai tiré 100% du potentiel du bateau. Au
début de la course, pendant cinq semaines, j’étais dans le groupe de tête et je
sais bien que les autres skippers se disaient : « Mais enfin, quand est-ce
qu’il va décrocher ? »
(Photo Mark Lloyd)
Ce matin, quand j’ai
vu les premiers bateaux qui étaient venus à ma rencontre et qu’ils ont fait
marcher leur sirène, j’ai vraiment trouvé ça super. Je ne savais vraiment pas à
quoi m’attendre et je ne savais pas ce que j’allais ressentir. Mais remonter le
chenal comme ça, avec tous ces gens qui s’étaient déplacés pour m’accueillir,
c’était vraiment un moment à part. Ça a rendu la transition entre la solitude
et la foule plus facile.
Je pense que l’une des
zones les plus stressantes pour moi a été le départ, avec tous les bateaux
autour. L’océan Pacifique, également, à cause des conditions météo violentes.
Et enfin l’arrivée ; les derniers jours étaient compliqués, mais ça, j’ai déjà
oublié !
Dans le dernier Vendée
Globe, nous avons eu des problèmes de quille et on croyait avoir mis ça
derrière nous en réfléchissant à ce problème. Manifestement, le problème
est toujours là. Ce n’est pas acceptable de voir des bateaux perdre leurs
quilles comme ça. Avant, les quilles restaient sur le bateau pour toute sa durée
de vie. Maintenant, on dirait qu’on a des quilles à utilisation unique, qu’on
change régulièrement, encore plus souvent qu’un mât. Mais je ne critique aucun
skipper ou aucune équipe, je m’intéresse juste aux risques supplémentaires que
ces quilles performantes mais plus fragiles peuvent faire courir aux skippers.
Les gains de vitesse peuvent se faire ailleurs et autrement.
Après tout ça, je vais
me reposer. Et ensuite, je vais voir avec HUGO BOSS quel peut être
notre programme pour 2013. Pour l’instant, je ne sais pas.
Le cheeseburger cordon
bleu que j’ai dégusté avant cette conférence était bon mais je vais être franc,
j’aurais préféré un Big Mac. Pendant la course, j’ai rêvé des arches jaunes de
Mac Donald’s. »
(Photo Christophe Favreau)
Les félicitations de Jean-Pierre
Dick
« Bravo Alex pour ce podium sur le Vendée
Globe ! Encore une belle bagarre tous les deux après la Barcelona World Race en
2007 et la Transat Jacques Vabre en 2011, je te félicite vivement. Encore merci
de m'avoir accompagné aux Açores. You're a great sailor ! »
Les félicitations de
Tanguy et sa nuit magnifique
« Salut,
Je suis passé cette nuit au large de l'île Fernando de Noronha avec une quasi pleine lune, une multitude d'étoiles dans le ciel et des dauphins !
Je suis passé cette nuit au large de l'île Fernando de Noronha avec une quasi pleine lune, une multitude d'étoiles dans le ciel et des dauphins !
Comme je suis passé
très proche de l'île, j'ai deviné son contour dans la nuit et j'ai aperçu les
lumières, c'était sympa... L'équateur est maintenant tout proche à 5.30 TU,
j'étais à 180 milles donc, un passage dans la fin de journée est envisageable.
Ensuite, la route continue dans l'hémisphère nord jusqu'au Sables d'Olonne dans
2 semaines environ...
Aujourd'hui, c'est
l'arrivée d'Alex Thomson que je félicite car il a fait une très belle course
sur un "ancien" bateau et en surmontant pas mal de problèmes, donc:
« well done my friend, you deserved 3rd place!!! ». Surtout, je suis
content que ce soit un podium international! (Thanks Alex...)
Bonne journée à
tous !
Tanguy (bientôt dans
l'hémisphère nord) »
Les félicitations de
son compatriote Mike Golding
" Je tiens à
féliciter Alex pour sa course fantastique. Avant le début du Vendée Globe, il
était évident qu'Alex avait une très bonne connaissance de son bateau et ce
résultat, il le mérite. Nous avons communiqué une ou deux fois pendant la
course et il était confiant, convaincu qu'il pourrait terminer. Sa
détermination a payé et c'est formidable pour lui de terminer sur le podium.
"
Mon p'tit bourru Jean Le Cam continue de me faire marrer :
Aujourd'hui, sa définition du sandwich !
(Sur le fait d’avoir
un Britannique devant [Thomson, 3e] et un derrière [Golding, 6eme])
« Je suis entre
deux tranches. Donc entre deux tranches de rosbif, qu’est-ce qu’il y a ?
Le pain, c’est à l’extérieur, alors qu’est-ce que c’est que ce truc là ?
C’est un sandwich à l’envers ; on a mis le pain au milieu et le rosbif
dessus et dessous (rires) ! Avec un peu de mayonnaise et ketchup, et
roule ma poule ! »
... et sa bonne pêche du jour : des poissons volants !
Alessandro se prend la flotte et les vagues,
dans des conditions difficiles ...
mais continue de sourire ! Un vrai bonheur ce garçon !
"Mon Tonton" Wavre navigue en musique, sous un beau soleil, et joue les Monsieur Météo
Mardi 29 Janvier 2013
80e Jour de Course
"Salut à tous
Journée en ligne droite sur un bord le long des cotes du Brésil, à 50 milles de
Recife...
Il fait une grosse chaleur, beaucoup de poissons volants et aucun nuages dans le ciel sauf le soir des nuages de pluie au coucher du soleil qui rafraichissent agréablement l'ambiance et qui rincent le bonhomme et le bateau. Le vent change de 30° pendant 30 min et revient à sa direction précédente ensuite... il faut être aux écoutes !
Tout va bien à bord. Hier soir, j'ai mangé des ravioles aux fromages, j'adore et un grand bravo à l'Ecole Rose Jarrand (26-St Agnan en Vercors) qui vient de remporter le challenge virtuel du VG des établissements scolaires !
Bonne journée"
Il fait une grosse chaleur, beaucoup de poissons volants et aucun nuages dans le ciel sauf le soir des nuages de pluie au coucher du soleil qui rafraichissent agréablement l'ambiance et qui rincent le bonhomme et le bateau. Le vent change de 30° pendant 30 min et revient à sa direction précédente ensuite... il faut être aux écoutes !
Tout va bien à bord. Hier soir, j'ai mangé des ravioles aux fromages, j'adore et un grand bravo à l'Ecole Rose Jarrand (26-St Agnan en Vercors) qui vient de remporter le challenge virtuel du VG des établissements scolaires !
Bonne journée"
Merci Môman de continuer le blog, car si la victoire de François nous a comblée, l'aventure des skippers kon pas peur continue de nous faire voyager et rêver....
RépondreSupprimerOk, ok, ok! Depuis la victoire exceptionnelle de notre François, tout le monde
RépondreSupprimerest moins assidu au Vendée Globe, ça n'empêche que les autres skippers nous ont
réservé de très belles émotions : Dick et sa méritante 4ème place, Le Cam
bourru, touchant, attendrissant, et alors qu'on attendait plus de surprise,
Arnaud nous fait une fracassante arrivée en 007!
Et que dire de mes chouchous, eux non plus on ne les attendait plus, après leurs
moults périples!
Mais Tanguy y est arrivé, avant-dernier, fier de sa course et de sa collection
de nounous!
Et Demain, c'est au tour de mon bel Alessandro, dernier, mais n'en doutons pas,
fier d'etre arrivé au bout et toujours la banane!!!
Merci môman pour tout ce rêve, cette évasion, ce voyage... Merci pour ton blog,
et bravo!
Bisesssss ta fifille!